« Le Ministère de l’énergie, des mines et des carrières se meurt et [le Burkina] avec ». Tel est le l’alerte donnée par le Syndicat national des travailleurs des mines et de l’énergie (SYNATRAME), le jeudi 19 janvier 2022, à Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse.
Selon le rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) 2018 et 2019, la part des industries extractives dans le PIB du Burkina est passée de 11,12% en 2018 à 16,20% en 2021, soit une recette d’exportation de 2246,75 milliards de FCFA. Malgré le grand apport du secteur des mines au développement socio-économique du Burkina, il connaît des difficultés majeures. Lesdites difficultés, à en croire Augustin Sebgo, Secrétaire général du SYNATRAME, pèsent lourdement sur l’optimisation des profits du Burkina Faso.
« Nous saisissons cette occasion pour dépeindre l’état moribond dans lequel se trouve le ministère et prendre l’opinion nationale et internationale à témoin car, nous ne voulons pas nous rendre complices de cette tragédie », a-t-il décrié. Ce dernier cite entre autres difficultés majeures, « l’impossibilité d’effectuer certaines missions de suivi contrôle et d’inspection ; les difficultés de suivi des études de faisabilité des projets énergétiques et miniers ; la fermeture ou l’arrêt de certaines mines ; l’accentuation de l’anarchie dans le sous-secteur de l’exploitation artisanale ; l’occupation illégale des périmètres des titres miniers par des exploitants artisanaux ; le risque de lynchage des agents en mission sur le terrain, etc. ». Toutes ces difficultés sont le corollaire, selon le SYNATRAME, de « l’instabilité institutionnelle du fait des scissions et fusions à répétition ». Cela dénote, poursuit M. Sebgo, d’un manque de vision globale du secteur (Energie et Mines).

Quant aux autres difficultés, le syndicat note la faible allocation budgétaire, la mise à disposition tardive des moyens financiers pour mener les activités et le manque de vision dans les plans de carrière des agents.
Pourtant, le Burkina enregistre, apprend-on du SG du SYNATRAME, à ce jour, 14 mines industrielles en production, 05 mines en construction, 19 autres mines semi-mécanisées, 437 permis de recherche avec plus d’une vingtaine de projets avancés. La part de ces industries extractives dans le PIB est passée de 11,12% en 2018 à 16, 20% en 2021. « Le nombre d’emplois directs et indirects créés, est passé de 8,38% en 2018 à 14,90% en 2022. En dehors de ces chiffres, des milliards issus du fonds minier de développement local sont reversés chaque année aux différentes communes », a énuméré Augustin Sebgo.
En ce qui concerne les propositions de solutions, le SYNATRAME suggère de « rendre effective la présence permanente des agents sur les mines industrielles pour le suivi de la production, la collecte de données et pour s’assurer du respect de la règlementation ; s’approprier la question environnementale notamment le suivi-évaluation des études de faisabilité des projets miniers et énergétiques ; accorder une importance à la sécurisation des mines en production, ainsi que les opérations minières et énergétiques par le renforcement en nombre et en équipement des brigades d’escorte et de garde commis à cet effet ; procéder à des réformes profondes de l’artisanat minier et faire prévaloir le respect de l’autorité de l’État dans ce sous-secteur en prenant des mesures fortes ; mettre en place un fond d’intervention permanent et créer une fonction publique minière et énergétique adaptée aux exigences du secteur ».
Mathias Kam
Minute.bf