Le 16 mai 2023, la Direction générale des Impôts (DGI) présentait le nouveau timbre fiscal de 200 F CFA qui devrait être mis sur l’ensemble du territoire national. Ce timbre, selon la DGI, serait fabriqué par une entreprise française résidant en France. Cette information avait suscité l’indignation générale des populations burkinabè qui invitaient les premières autorités à mettre en place des mécanismes pour une production locale de ces stickers.
Le Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, avait rejeté le nouveau timbre présenté, et, avait demandé à ce que le contrat avec le prestataire français soit résilié et que les techniciens proposent une « solution burkinabè ».
Qu’en est-il sur le terrain ? Un mois après les événements, une équipe de Minute.bf a constaté cependant, ce vendredi 16 juin 2023, qu’en depit du rejet du nouveau timbre, il est bel et bien en circulation et utilisé pour les différentes procédures y afférentes.
« Le timbre sera bel et bien un timbre produit au niveau national et mieux, nous allons aller à une phase de production numérique. Un Burkinabè a déjà été identifié et reçu par le Chef de l’Etat sur la question du timbre », avait annoncé le ministre en charge de la Fonction publique, Bassolma Bazié, à sa sortie du conseil des ministres le 24 mai 2023.
Pour l’heure, les timbres fiscaux fabriqués en France sont bien en circulation au Burkina Faso. Des opérations de légalisation, à la délivrance des casiers judiciaires, ou toute autre procédure nécessitant l’apposition d’un timbre, c’est le nouveau sticker qui est utilisé. Nous l’avons constaté au tribunal de grande instance Ouaga I. C’est là que Bassirou S. offre ses services. Il fait partie de ceux que l’on appelle les « facilitateurs ». Leur métier, proposer des services pour la rédaction des demandes, les opérations de retrait de casiers judiciaires et aussi la revente des timbres fiscaux. Chez lui, il n’y a que les nouveaux timbres.
Lire aussi ➡️ Burkina : «Les nouveaux timbres seront produits au Burkina dans sept mois maximum», SCRP/DGI
A l’en croire, ces timbres ont été mis en circulation depuis quelques semaines et sont acceptés pour toutes les opérations légales. Des explications qu’il tente de nous donner, la DGI avait déjà fait une commande de timbres avec le prestataire français avant que la question du rejet ne se pose. Il est donc d’obligation, pense-t-il, que cette commande qui est déjà arrivée au pays, soit évacuée au risque de constituer une perte.
« Ce timbre, le Président l’avait rejeté. Mais comme le stock est déjà là, la commande a été faite, distribuée et décentralisée dans tout le pays, le refuser catégoriquement ça sera une perte pour nous-même », a-t-il estimé. En attendant donc qu’une alternative locale soit trouvée, le stock de timbre arrivé au Burkina Faso est en circulation pour ceux qui sont dans le besoin.
Marc est aussi un revendeur de timbres fiscaux devant le TGI. C’est sous anonymat qu’il a décidé de s’ouvrir à nous. A l’en croire, depuis la mise en circulation du nouveau timbre, les questions de pénuries, de surenchère du timbre ne sont plus d’actualité. « A présent tout va bien. La légalisation des papiers avance parce que les timbres sont là dans les dépots, les trésors publics. Quand vous partez, il n’y a pas de problème, on peut acquérir ça rapidement. Chacun arrive à s’acheter à souhait. Donc on arrive à faire nos activités », a-t-il assuré.
Pour ce qui est de la surenchère, le jeune revendeur a indiqué que police est faite sur le terrain. Ainsi, tous ceux qui s’aventurent à un prix au-delà de 250 FCFA sont automatiquement rappelés à l’ordre.
Lire aussi ➡️ Burkina Faso : Des timbres vendus au double du prix initial
Jean-François SOME (Stagiaire)
Minute.bf