Le capitaine Ibrahim Traoré, chef de l’Etat, a présidé la cérémonie de montée des couleurs à la présidence du Faso, le lundi 4 octobre 2024. Au cours de cette rencontre avec le personnel de la présidence, le capitaine Traoré s’est plaint de la corruption dans l’administration publique et surtout le manque de patriotisme de certains agents. Dans les deux cas, le chef de l’Etat a tapé le point sur la table en annonçant désormais des mesures fortes contre tous ceux qui auront tenteront de « saboter » les actions des autorités.
Le capitaine Traoré a révélé un détournement de plusieurs milliards au ministère en charge de l’action humanitaire. « Il y a des agents du CONASUR qui ont été pris dans cette affaire, qui sont en prison actuellement. Des centaines de millions détournés, des vivres qui devaient aller au profit des plus démunis, au profit de ces personnes déplacées internes. Et c’est dans ce ministère que des gens ont détourné cet argent et ces vivres. Et je suis persuadé que ça existe un peu partout. Nous poursuivons l’enquête. », a regretté le chef de l’Etat.
« Il y a encore beaucoup de personnes qui essaient de détourner les deniers publics. Nous n’allons pas avoir de la pitié pour ces individus-là », a-t-il dit. A l’entendre, certaines arrestations qui font jaser s’inscrivent dans ces actions. « Souvent, il y a des arrestations que vous ne pouvez pas comprendre ; mais nous savons pourquoi nous les faisons », a poursuivi le capitaine Traoré, appelant la Commission de règlement des dysfonctionnements à travailler à permettre aux autorités compétentes de « dénicher tous ces voleurs qui se cachent dans l’administration publique ».
« Nous ne pouvons pas tolérer cela en ces instants de lutte contre le terrorisme, où des gens se sacrifient sur le terrain, et d’autres sont à l’arrière, se permettent de voler des milliards pour se mettre dans le luxe. C’est difficile à cerner, cette situation », a regretté le président du Faso.
« Manque de patriotisme »
En plus du détournement de fonds, le capitaine Traoré a déploré le « manque de patriotisme » de certains Burkinabè. Il a en effet confié que les mécaniciens d’Air Burkina, demandant une augmentation salariale de 2 millions de FCFA, ont déposé leur démission, alors que le Burkina venait d’acquérir son nouvel avion en octobre dernier. « Le conseil d’administration a essayé, vaille que vaille, de les raisonner. Il est même allé faire des concessions, jusqu’à 400 000 francs de plus sur leur salaire. Ils ont refusé catégoriquement ; ils ont refusé de travailler », a déploré le capitaine Traoré. « Ça c’est du sabotage pur et simple », estime le chef de l’Etat.
« Nous étions obligés de les recevoir, et de leur faire comprendre qu’ils vont travailler de gré ou de force. On ne demande pas à quelqu’un ; nous n’allons pas négocier encore. Ils vont travailler, et c’est ce qui est en train de se faire », a-t-il assuré, précisant que « l’heure de la sensibilisation est passée », et rappelant que certaines choses ne seront plus tolérées.
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Minute.bf