Des ressortissants de la commune de Partiaga (Est) vivant à Ouagadougou ont convié les hommes de médias à un point de presse ce lundi 27 février 2023, pour, disent-ils « rétablir la vérité sur le massacre des populations de la commune de Partiaga le 26 Fevrier 2023». Ils dénoncent « l’inaction et l’abandon » des volontaires pour la Défense de la Patrie par les autorités, « aux mains des terroristes ».
Selon les conférenciers, dans la matinée du 26 février 2023, « l’horreur » s’est produite dans la commune de Partiaga. A en croire leurs explications, deux semaines après le départ du détachement militaire et de la Brigade territoriale de gendarmerie de Partiaga, les terroristes ont finalement pris d’assaut la commune.
« Impossible de compter le nombre de morts et de faire un bilan des dégâts. Nous serons obligés d’attendre dans l’angoisse…avant de nous résigner à dire qu’un membre de notre famille n’est plus. Plusieurs personnes d’entre nous sont sans nouvelle de plusieurs membres de leurs familles (..) Les forces terroristes ont détruit la plupart des bâtiments administratifs de la ville et ont sillonné les concessions pour y mettre le feu...», ont déploré les conférenciers du jour. Ils disent avoir usé de tous les moyens de communication pour alerter les autorités militaires sur la situation qui prévalait à Partiaga.
« Cela fait plus de deux semaines qu’à travers tous les canaux de communication à notre disposition, c’est-à-dire, les réseaux sociaux et les médias, nous avons alerté les autorités administratives et militaires du fait que notre ville natale, Partiaga faisait I’objet de harcèlements de nature terroriste (..) Une commune qui a demandé de l’aide depuis plus de 2 semaines, une ville que les forces de défense et de sécurité ont démobilisé sans autorisation tout en étant conscientes d’avoir abandonné les populations entre les mains des seuls VDP, peu formés et peu outillés », a avancé Sinini Saïdou, porte-parole des conférenciers.
De ses dires, suite à leurs multiples interpellations, l’armée n’a réagit que deux fois dans la zone. « S’il est vrai que des frappes aériennes ont été très souvent menées en réaction aux mouvements des groupes armés terroristes (GAT) dans la commune, les moments de répit au profit des populations ont toujours été de courte, voire de très courte durée. Le 25 février 2023, un hélicoptère y a fait un tour pour mener des frappes sur quelques bases terroristes aux alentours de la ville principalement dans la zone de Gangalenti. Par ailleurs, dans la soirée du même jour, des alertes ont été données aux autorités compétentes indiquant le regroupement des HANI dans la zone de Nadiabonli. Au matin du 26 Février 2023, aux environs de 5h30mn, nos frères nous réveillent avec des cris demandant de l’aide car les terroristes étaient sur le point de passer à l’action. La mobilisation des VDP ne fera pas le poids face à ces GAT (…). Ayant ainsi saboté l’unique pylône de la commune, nous étions sans nouvelles de nos parents jusqu’ à ce que les premiers rescapés qui ont pu rallier la ville de Diapaga par tous les moyens possibles nous relatent le massacre », a expliqué M. Sinini.
Au cours du point de presse, les conférenciers qui se disent « déçus », ont appelé les autorités de la transition à « établir un bilan exact de l’horreur qui s’est passée en vue de porter la vérité à l’opinion nationale, faciliter l’enlèvement des différents corps abandonnés et procéder à leur enterrement et funérailles ; établir des couloirs humanitaires pour permettre aux enfants et aux personnes âgés qui sont toujours dans la commune de pouvoir trouver un abri ».
Oumarou KONATE
Minute.bf