Le Ministre des Infrastructures et du désenclavement, Adama Luc Sorgho, a effectué une sortie terrain, ce mardi 5 mars 2024, pour constater l’état de finition de la construction du péage de Kotédougou-Tintilou-Boudtenga, situé à la sortie Est de la capitale burkinabè, Ouagadougou. Ce qu’il faut retenir, c’est que dans 2 mois maximum ce péage sortie Est de Ouagadougou sera fonctionnel, a annoncé le Ministre Sorgho.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan National de Développement Économique et Social (PNDES), le Gouvernement a inscrit en priorité un vaste projet de modernisation des postes de péages dont les études ont démarré en 2018. Sur la base des données statistiques générées par le Fonds Spécial Routier du Burkina (FSR-B), sept postes de péages prioritaires ont été identifiés pour leur rentabilité et ont fait objet d’études. Parmi les sept postes de péage étudiés, les travaux de construction de trois postes constituent la première phase : il s’agit des postes de Ouaga (sortie Fada), Boudtenga, Ouaga (Sortie Bobo), Tintilou et Bobo (sortie Ouaga) Kotédougou.
Le Ministre en charge des infrastructures, Adama Luc Sorgho a en effet, effectué une sortie terrain pour constater de visu l’état d’avancement du péage de Kotedougou-Tintilou-Boudtenga, situé à la sortie Est de Ouagadougou. Les travaux qui devraient être réceptionnés au mois de décembre 2023 ont été malheureusement retardés par des difficultés techniques. Mais le ministre Sorgho a rassuré que « pour la mise en service effective (de ce péage, ndlr), les techniciens ont annoncé 2 mois maximum ».
Du reste, le ministre des infrastructures a haussé le ton et donné des instructions fermes. « J’ai donné des instructions (au DG de l’AGETIB, ndlr) afin que la prochaine visite ici, que tous les appareils soient en marche et on n’aura pas besoin de tester. C’est-à-dire, la mise en service est déjà prête, et nous pouvons constater comment le poste de péage fonctionne. En ce moment, vous n’avez pas besoin de beaucoup d’explications. Je ne viendrai pas ici encore pour passer le temps à écouter beaucoup expliquer », a-t-il déclaré.
Pour le ministre Sorgho, la modernisation des péages permet d’améliorer les recettes, de faciliter le passage mais aussi de limiter le temps d’attente, cela ajouté à la sécurité que cela apporte avec les caméras de surveillance. « Ce que j’ai vu, c’est rassurant. Tout est prêt. Juste quelques détails à achever et la prochaine visite vous verrez, il faut que ça soit fonctionnel », s’est-il réjoui.
Mathieu Lompo, Directeur général de l’Agence des Travaux d’Infrastructures du Burkina (AGETIB), a confié que pour ce projet, beaucoup de difficulté ont été surmontées pour en arriver à la finition. « En termes de travaux, l’entreprise principale aujourd’hui, a terminé. Il reste le corps secondaire, notamment, tout ce qui est automatique et tout ce qui est énergie. Il reste la mise en service. La mise en service est commandée par les systèmes automatiques. Sur ce péage, c’est l’énergie solaire pour le moment et après viendra la SONABEL et ensuite s’ensuivront les groupes électrogènes », a-t-il salué, vantant un projet innovateur dans le secteur routier au Burkina Faso, et même dans la sous-région.
« Pour qu’un péage soit appelé moderne, c’est tout d’abord la stabilité de l’énergie. Il est moderne parce qu’il réduit l’intervention humaine. Dans nos péages habituels, il y a quelqu’un qui coupe les tickets et qui vous remet. Désormais, avec ce péage, plus besoin de dire la somme à l’usager, car un écran s’affiche et tant que vous ne payez pas, la barrière ne peut pas s’ouvrir et quand vous payez, le péagiste actionne un bouton à son niveau et la barrière s’ouvre. Cela prouve donc que vous êtes en règle. C’est tout cela pris en compte qui montre qu’il est moderne. Il y a aussi un deuxième paramètre où dans certains postes, il y aura des cartes magnétiques. Quand l’usager arrive, il fait sortir sa carte magnétique et automatiquement, le système débite son compte et approvisionne le compte bancaire du Fonds spécial routier et la barrière s’ouvre. Et le troisième niveau, c’est la lecture des macarons qui sont fixés sur les parebrises qui se font lorsque vous êtes abonnés. Quand vous arrivez, le système va lire votre pare-brise et vous autoriser à passer et débiter automatiquement votre compte. C’est cela les innovations. Cela permet de réduire les longues attentes. Ici, nous avons 6 passages. Il y a trois passages pour les véhicules lourds et trois pour les véhicules légers dans les deux sens, ce qui veut dire que nous avons douze voies et nous avons une treizième voie, ce qu’on appelle voie exonérée. Cette voie est conçue pour les convois exceptionnels, c’est-à-dire les convois présidentiels, mais aussi des convoi hors gabarit », a expliqué Mathieu Lompo.
Précisons que, selon le FSR-B, les postes de péages actuels génèrent en moyenne 7 milliards de F CFA de recettes par an. Ces recettes, de ses dires, sont en deçà des attentes car, confie-t-il, certains pays voisins font des recettes annuelles de plus de 40 milliards de F CFA, avec un trafic routier inférieur à celui du Burkina Faso.
En rappel, ce projet de construction des péages a été lancé le 29 septembre 2021 à Kotedougou (Bobo–Dioulasso). Le démarrage effectif des travaux a eu lieu le 05 février 2022 pour un coût global de 18 222 762 095 F CFA-TTC.
Mathias Kam
Minute.bf