mercredi 18 septembre 2024
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Burkina : « Nous demandons qu’on instaure le couvre-feu… » (Mahamadi Savadogo, président de l’ABR, interview)

Le Burkina Faso s’est tourné vers un partenariat renforcé avec la Russie au dépens du partenaire traditionnel, la France. Cette coopération revigorée depuis l’avènement du Capitaine Ibrahim Traoré est vantée par le mouvement Amitié Burkina-Russie (ABR). Le président de l’association, Mahamadi Savadogo, dans un entretien accordé à Minute.bf, le mercredi 11 septembre 2024, explore les pans de cette coopération notamment ses avantages pour le Burkina Faso. Au cours de cette interview, il a aussi été question de la veille citoyenne en passant par le climat au sein des organisations de soutien à la Transition, les réquisitions, de la lute contre le terrorisme et de la gouvernance du Capitaine Ibrahim Traoré. Entretien !

Minute.bf : Présentez-vous à nos lecteurs ?

Mahamadi Savadogo : Je suis Mahamadi Savadogo, président de l’Amitié Burkina-Russie (ndlr; ABR), membre de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC).

L’ABR dont je suis le président est une organisation de la société civile née à la suite de la situation sécuritaire que nous vivons actuellement. L’ABR a eu son récépissé en avril 2022. Notre slogan est : « Tous ensemble pour un Burkina nouveau ».

Minute.bf : Sur une échelle de 10, à quel niveau inscrivez-vous l’amitié entre le Burkina Faso et la Russie ?

Mahamadi Savadogo : Puisque nous sommes en quête de la sécurité, je dirai 10/10.

Minute.bf : Pourquoi le Burkina Faso doit particulièrement coopérer avec la Russie ?

Mahamadi Savadogo : Le Burkina Faso a été colonisé par la France. Sa politique, son économie, sa culture et son vivre-ensemble ont été bafoués par le colonisateur. Alors, il faut s’adosser à une puissance qui n’a jamais colonisé de pays. L’histoire de la Russie n’est pas un fait du hasard.

Minute.bf : Êtes-vous sûr que la Russie n’a jamais colonisé un pays ?

Mahamadi Savadogo : Ça n’existe nulle part au monde. La Russie n’a jamais colonisé un pays, pourtant c’est une puissance mondiale.

Minute.bf : Au-delà de la lutte contre le terrorisme notamment dans le volet acquisition des armes, dans quel autre domaine de développement la Russie peut être un bon partenaire pour le Burkina Faso ?

Mahamadi Savadogo : Dans le domaine de l’agriculture, de la santé. En 2022, nous avons tenu une rencontre au niveau du ministère des Affaires étrangères, où les techniciens russes nous ont dit que 99% du riz consommé au Burkina Faso est importé.

Dans le domaine de la santé, la Russie joue un rôle très important au Burkina Faso, surtout dans la lutte contre le paludisme. La coopération n’est pas seulement sur le volet sécuritaire.

En octobre, il y a des opérateurs économiques burkinabè qui iront en Russie pour s’entretenir avec des nouveaux partenaires, surtout dans un partenariat gagnant-gagnant.

Minute.bf : D’aucuns disent qu’on a déshabillé Pierre pour habiller Paul. En clair, ils estiment que le Burkina Faso a quitté la France pour se faire recoloniser par la Russie. Qu’en dites-vous ?

Mahamadi Savadogo : Effectivement, ils peuvent avoir raison. Mais ce n’est pas le cas, même si la Russie est du continent européen comme la France.

La guerre en Ukraine montre effectivement que la France est différente de la Russie, parce que dans le passé il a fallu que la Russie commence à collaborer avec nous pour qu’on sache que pendant la deuxième guerre mondiale, le Burkina Faso a fourni 2 000 soldats pour la guerre à la France. Nous avons chassé la France parce qu’avec le pouvoir du Président Roch Kaboré ou celui du MPSR I (sous le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ndlr), nous avions une armée de défilé. Aujourd’hui, c’est une armée complète.

Minute.bf : C’est avec le président Ibrahim Traoré que le pays a pu renouer le contact solide avec la Russie. Au-delà de cette action, comment appréciez-vous globalement la gestion du pouvoir par le Capitaine Ibrahim Traoré ?

Mahamadi Savadogo : Aucun pouvoir ou aucune nation ne peut se développer sans passer par la révolution. Même la France est passée par la révolution.

La France ne peut pas vivre sans l’Afrique, sans l’AES et particulièrement le Burkina Faso. Aujourd’hui aller collaborer avec la Russie, je pense que le camarade Ibrahim Traoré a su bien faire ce que l’amitié Burkina-Russie avait prédit ; et qui est la voie tracée par le Capitaine Thomas Sankara.

Le camarade Capitaine Ibrahim Traoré, en voulant fonder une grande nation, doit forcément s’adosser à une grande nation comme la Russie. C’est sur cette lancée que nos descendants sauront que nous avons été des vrais guerriers.

Minute.bf : Vous dites que la France ne peut pas vivre sans l’Afrique, sans les pays de l’AES, qu’est-ce qui vous pousse à faire cette déclaration ?

Mahamadi Savadogo : Ce qui me pousse à le dire, c’est que quand un pompier vient secourir un blessé et qu’il retourne, il doit rejoindre sa base. Quand la France a été chassée du Mali, les soldats français ne sont pas rentrés en France. Quand on les a chassés du Niger, ils ne sont pas rentrés en France. Quand on les a chassés du Burkina Faso, ils ne sont pas rentrés en France. Si la France pouvait vivre sans l’Afrique, ses soldats allaient rentrer chez eux. Actuellement, je vous informe qu’il y a le Sénégal aussi qui s’est levé pour dire que l’armée française doit partir. Nous savons pourquoi l’Afrique a été colonisée, pourquoi la France a son armée dans nos différents pays. J’ai eu la chance de côtoyer des agents de l’ONU, j’ai su que celui qui se dit sapeur-pompier, c’est lui-même le grand sorcier.

Minute.bf : Des civils sont envoyés sur le théâtre des opérations, en référence à la loi sur la mobilisation générale. Quelle appréciation faites-vous de ces réquisitions ?

Mahamadi Savadogo : Nous sommes des Burkinabè et des panafricains. Je pense que la mobilisation générale existait bien avant la naissance du Capitaine Ibrahim Traoré. La réquisition, ce n’est pas un mot qu’on a inventé. Quand les terroristes viennent, ils ne demandent pas qui est qui. Les terroristes ont commencé d’abord par les fonctionnaires, maintenant, c’est le bas peuple innocent qu’ils attaquent. Donc, dire qu’il faut avoir un statut pour aller défendre ta nation, moi, je trouve ça vraiment ridicule. Il n’y a pas de statut qui tienne quand ton pays est menacé. N’importe qui peut venir au secours. On ne peut pas être un militaire sans passer par un état de civil. La différence entre le militaire et le civil, c’est l’arme. Si on te réquisitionne, on ne t’envoie pas au front. On t’envoie dans un centre pour te montrer les b.a.-ba et comment employer les armes.

Pour moi, les réquisitions sont une bonne chose. C’est pour permettre aux hommes de médias, surtout les hommes de droit, de voir, de pouvoir constater, de pouvoir juger, de pouvoir venir informer ceux qui n’iront pas et qui n’auront pas la chance d’aller au front. Aller au front, quand ton pays est attaqué, n’est pas donné à n’importe qui. Ce sont des héros qu’il faut glorifier en tout lieu et en tout temps… Regardez la manière de gérer les États. Il y a l’état d’urgence, il y a l’état d’exception et l’état de siège. Imaginez si le Burkina Faso est inondé. On va vous dire d’être un maître-nageur avant de sauver votre voisin? Pour moi, ceux qui sont en train de nous aider pour que le Burkina Faso garde son territoire intact, soit les 274 200 km2, ce sont des héros.

Minute.bf : Si vous permettez, avez-vous déjà fait le théâtre des opérations ?

Mahamadi Savadogo : Je suis déjà allé au front. J’ai été militaire en service pendant 12 ans. Après mon service militaire, au MPSR II, je suis point focal sécurité à Ouagadougou. Avant d’aller au front, ce que j’ai reçu durant les 3 semaines de formation dépassent tous les 12 ans passés dans l’armée.

Aujourd’hui ce qu’un VDP gagne comme matériel militaire est équivalent à ce que les militaires avaient sous le règne de Blaise Compaoré. À son temps, la caserne n’était pas armée qu’un VDP aujourd’hui.

« Mon nom de guerre, c’est Wagner… » (Mahamadi Savadogo

Minute.bf : Dans l’exercice de ses fonctions, qu’est-ce que le président du Faso n’a pas encore fait et qui tient à cœur l’ABR ?

Mahamadi Savadogo : Comme notre slogan le dit, « Tous ensemble pour un Burkina nouveau ». L’ABR est contre toute réconciliation en temps de guerre. L’ABR, c’est la dignité ou rien. C’est la révolution ! Mais nous voyons que nous ne sommes pas en révolution comme l’a voulue le Capitaine Thomas Sankara.

Vous imaginez qu’à partir de 19h, Ouagadougou est animée. On ne dirait pas une capitale d’un pays qui est attaqué. Nous voyons des filles de joie à 100 mètres du Rond-point des Nations-Unies. Pour nous, il faut que le peuple se ressaisisse pour avoir un changement.

Nous n’avons pas changé d’habitude, c’est cela qui nous préoccupe. Mais on a foi qu’avec le camarade Ibrahim Traoré, avec son courage et son abnégation, tout va changer. Même si les choses vont très lentement, nous souhaitons qu’il appuie sur l’accélérateur pour que tout change. 

Minute.bf : Est-ce que ce changement que vous prônez dans les habitudes ne donnera pas raison aux terroristes qui veulent imposer au peuple burkinabè leur volonté ?

Mahamadi Savadogo : Si quelqu’un a la chance d’aller au front, il va comprendre. Au fait, c’est une aide à l’ennemi. Quand la ville est animée, ça permet aux terroristes de se cacher. Imaginez, si à partir de 19 heures, seuls ceux animent les Ronds-points sont en ville, un étranger ou un suspect ne pourra rien faire. Mais quand la ville est animée c’est à leur profit. Ces malfaiteurs aiment là où il y a de l’animation : les maquis, les bars… Dans cette période, nous demandons qu’on instaure le couvre-feu sauf les lieux où se tient la veille citoyenne.

Minute.bf : Qu’est-ce que vous attendez concrètement de la part des populations des villes ?

Mahamadi Savadogo : Je ne sais pas comment vous définissez le mot terroriste. Mais Ouagadougou est infesté. Le terrorisme, c’est comme si vous avez un château d’eau avec des ramifications et des robinets. Si vous voulez couper l’eau, il faut repartir au niveau des ramifications, plutôt que de couper l’eau chez vous.

Ouagadougou alimente le terrorisme. Les grandes villes, ce sont elles qui alimentent le terrorisme. C’est comme un Français qui me disait que Léo est une zone rouge, je lui ai répondu que même Paris est une zone rouge. Parce qu’il n’y a pas un lieu où le terrorisme ne peut pas arriver.

Minute.bf : Nous avons vu des images qui ont été publiées pendant des sorties du Président Ibrahim Traoré où des militaires portaient la tenue militaire russe. Vous qui promouvez l’amitié Burkina-Russie, pouvez-vous nous dire s’il s’agit des militaires d’Africa Corps, ex « Wagner » au Burkina Faso ?

Mahamadi Savadogo : Moi-même mon nom de guerre, c’est Wagner. Dès les premiers instants, nos autorités ont refusé de travailler avec les Wagner. Nos autorités travaillent plutôt avec les encadreurs russes de l’armée russe. Les autorités ont préféré l’armée russe que de travailler avec la société privée « Wagner » dénommée « Africa corps ». Il y a bel et bien des instructeurs russes au Burkina Faso.

Je dis personnellement à ceux qui pensent que c’est par Wagner le Burkina Faso va retrouver sa souveraineté, qu’ils n’ont qu’à avoir l’esprit tranquille parce que Wagner est au Mali. Entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, il n’y a plus de frontières. Si tu es assoiffé de Wagner sache qu’il y a Wagner dans l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et que le Burkina Faso est dans l’AES.

A ceux qui sont contre Wagner, je leur dirai d’avoir l’esprit tranquille, parce que nos autorités sont courageuses et elles veulent la vraie souveraineté, la vraie liberté. On a eu à échanger, nos autorités ont été franches. Elles nous ont dit que Wagner coûte cher, qu’elles préfèrent les instructeurs de l’armée russe à Wagner.

Minute.bf : Quand vous parlez d’instructeurs russes, est-ce qu’on peut considérer ceux que nous voyons lors des sorties du Capitaine Ibrahim Traoré, parmi sa garde rapprochée, comme des instructeurs russes ?

Mahamadi Savadogo : Non ! Ceux qui sont là, c’est peut-être des conseillers. Sinon la garde rapprochée du Capitaine Ibrahim Traoré, c’est 100% Burkinabè.

Minute.bf : Quid des vidéos et images publiées par les soutiens de la Transition qui circulent ?

Mahamadi Savadogo : Non ! Ce sont les écussons qui trompent les gens. Moi-même j’en ai publié. Quand les militaires burkinabè partent pour se former en Russie, il y a des écussons de bras dans les écoles. C’est le drapeau russe qu’ils collent à leur bras. Sinon ce ne sont pas des Russes. Il est vrai que j’ai déjà remarqué une personne blanche qui suit le Capitaine Ibrahim Traoré, mais il n’était pas en tenue militaire, sûrement un conseiller. La garde rapprochée du camarade Ibrahim Traoré est à 100% Burkinabè.

Minute.bf : Vous qui vous faites appeler Wagner, serez-vous favorable à ce qu’on déploie ce groupe au Burkina Faso ?

Mahamadi Savadogo : Mais quand vous avez un homme courageux comme Ibrahim Traoré, en ce temps de guerre, on n’aime pas se contredire. Sinon la première fois que j’ai eu la chance de le rencontrer (Capitaine Traoré, ndlr), je me suis présenté comme étant Savadogo Mahamadi dit Wagner. J’ai senti en face de moi un homme très courageux. Il est resté tranquille en soi-même. J’ai compris et ce jour, il nous a dit qu’il n’est pas un assoiffé de pouvoir mais qu’il est venu pour que tout Burkinabè, même si tu es à la frontière, que tu saches que c’est parce que le sous-sol de ta nation est vachement riche que nous souffrons du terrorisme. Et c’est une guerre imposée par la France et ses alliés.

Aujourd’hui que ce soit avec Wagner ou pas, je sais qu’on peut mener à bien cette guerre. C’est le matériel ! Je connais bien qui sont les soldats burkinabè, leur courage, leur abnégation. Prenez par exemple le MPSR-1. J’avais dit que les militaires faisaient le combat de termites ailés. C’est-à-dire qu’ils partent mourir sans pouvoir se demander pourquoi on les tue. Mais aujourd’hui, on a un camarade, un leader aguerri qui a pu indexer qui est l’ennemi. Il faut savoir que le b.a.-ba pour un combattant pour aller au front c’est pouvoir détecter l’ennemi. Aujourd’hui, l’ennemi est détecté : c’est la France et ses alliés avec des pays voisins.

C’est sûr et certain qu’on va vaincre l’ennemi, parce que s’appuyer sur la Russie, c’est savoir bien s’appuyer.

Minute.bf : Vous êtes membre de la Coordination nationale de la veille citoyenne (CNAVC). On parle aujourd’hui de l’existence de clans au sein de la Coordination. Vous qui êtes à l’intérieur, qu’est-ce qui se passe réellement entre vous avec notamment l’exemple du cas Mohamed Sinon ?

Mahamadi Savadogo :  Quand on parle de la CNAVC, c’est toutes les associations de veille citoyenne qui sont sur le territoire burkinabè et qui veillent pour la nation. On ne veille pas pour Ibrahim Traoré. L’ABR existait même avant l’arrivée du Capitaine Traoré. Au contraire, le Capitaine Ibrahim Traoré les a faits prisonniers, parce que le MPSR2 était le MPSR1. Seulement que c’est certaines têtes qui ont été changées. Si au MPSR1 on était des prisonniers et qu’aujourd’hui on accompagne, c’est pour dire qu’on épouse les idéaux.

Parler de Mohammed Sinon, le comparer à toute une organisation et ces gens qu’il faut applaudir parce qu’ils ont tout laissé pour dormir à la belle étoile, face aux intempéries comme la pluie, le froid, les moustiques, des soutiens très importants du MPSR2 (…), si on doit les comparer à un individu, je suis désolé.

Si quelqu’un s’oppose à la CNAVC, dans ma vision, cette personne porte une veste politique. Le camarade Sinon, dont vous évoquez le cas, est venu nous trouver dans la lutte. On se connait bien. Quand il était en prison, je suis allé le saluer à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Quand il est sorti je suis encore allé le saluer. La CNAVC, c’est une jeunesse consciente à laquelle personne ne peut s’opposer. Même les anciens dirigeants ne peuvent pas s’opposer au peuple, n’en parlons pas de Mohammed Sinon que je connais.

Minute.bf : A vous entendre, la sérénité règne entre les Wayiyans. C’est bien cela?

Mahamadi Savadogo :  Il y a des divergences. Moi je ne cache pas les choses. Souvent je dénonce. La France nous a trop eu. Il y a beaucoup qui ont refusé de changer. Nous, même si on n’est pas à l’université, on a accepté de repartir au CP1, parce que tout est à recommencer. Les compteurs doivent revenir à zéro.

Les déstabilisations, vous pensez que c’est qui ? Imaginez quelqu’un qui est au centre du renseignement national qui ose trahir son pays. Même si c’est un dessin animé, l’auteur n’ose pas inventer la guerre que nous sommes en train de vivre. Quelqu’un qui a tout eu, qui est au centre des opérations, qui ose trahir son pays. Pour quel intérêt ? Il faut reconnaitre qu’au sein de la CNAVC, il y a toujours des mésententes. Mais, ça se comprend parce que, comme l’a dit l’ABR, « Tous ensemble pour un Burkina nouveau ». Pour le renouveau, ce n’est pas facile, c’est la renaissance. Les querelles que nous rencontrons sont passagères.

Le leader Ibrahim Traoré, c’est un homme très courageux qui est doué d’intelligence et je pense que tout ira bien. 

Minute.bf : Dans le langage des Wayiyans, il y a des Burkinabè patriotes, ceux qui soutiennent la transition; et des apatrides. Quel message à l’endroit de ces deux groupes ?

Mahamadi Savadogo : S’il y a eu Wayiyans, c’est qu’il y a eu Zoyiyans. Ça veut dire que l’histoire se répète. On ne peut pas forcer quelqu’un à être patriote, parce qu’il y a des gens, même dans le passé, ils étaient obligés de suivre la volonté du Blanc pour une question de survie. On ne les en veut pas. Il y a des gens aussi qui se sont sacrifiés, pour une question de patriotisme. Et comme le camarade Thomas Sankara l’a dit, tuez Sankara des milliers de Sankara naîtront. Je n’en veux pas à quelqu’un qui veut vendre sa patrie. Sékou Touré a dit que toute personne qui veut envoyer une nouvelle règle aura pour ennemi ceux qui profitaient de l’ancienne règle.

Je profite aussi vous dire que je suis également le porte-parole des gilets rouges. Les gilets rouges, les hommes de droit les haïssent parce qu’ils partent devant les domiciles des apatrides pour tenir des discours. Je pense que pour contribuer à défendre ta nation, tout est possible. Quand il s’agit de l’intérêt supérieur de la nation, mentir n’est pas un péché.

Minute.bf : Nous sommes au terme de notre entretien, quel message avez-vous à l’endroit des présidents Ibrahim Traoré et Vladimir Poutine ?

Mon mot de fin, Vladimir Poutine est le président le plus puissant au monde, qu’on le veuille ou pas. Ibrahim Traoré aussi, c’est le président le plus jeune au monde, qu’on veuille ou pas. Quand l’homme le plus fort au monde a un ami qui est le plus jeune au monde, je pense qu’il n’y a pas de commentaire. No comment. Donc l’ABR a bien vu en disant « tous ensemble pour un Burkina nouveau ». Mais, en haïssant toute forme de réconciliation. Pour nous, nous sommes en guerre, si tu as failli, se repentir n’est pas tard, mais se réconcilier, No réconciliation !

Entretien réalisé Kam Mathias

Minute.bf

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