Le ministre des Infrastructures, Adama Luc Sorgho, a annoncé ce mardi 22 octobre 2024, devant la représentation nationale, que 588,870 km de routes sont actuellement en cours de bitumage sur le territoire national. Il répondait à une question orale avec débat du député Aly Badra Ouédraogo sur les mesures prises par le gouvernement pour faire face aux innombrables dégâts subis chaque année par les infrastructures routières et ferroviaires suite aux fortes précipitations.
Dans sa réponse à la question initiale, le ministre Sorgho a précisé que le réseau routier national du Burkina Faso s’étend sur environ 61 367 km, dont 15 272 km pour le réseau classé et 46 095 km pour le réseau non-classé, principalement composé de pistes rurales.
En ce qui concerne l’état du réseau routier classé, le ministre a indiqué que « 16% sont en bon état, 27% en état moyen et 57% en mauvais état ». Pour les routes bitumées, il a précisé que sur un linéaire de 4 053 km, 43% sont en bon état; 29% en état moyen et 28% en mauvais état. Quant aux routes en terre, qui s’étendent sur 11 219 km, 7% sont en bon état; 26% en état moyen et 67% en mauvais état. « Les routes urbaines bitumées, pour l’ensemble des 351 communes, totalisent un linéaire de 1 244 km, avec 590 km de routes urbaines bitumées pour la seule ville de Ouagadougou. S’agissant du réseau non classé, ou réseau de pistes rurales, 16 000 km sont aménagés », a-t-il détaillé.
Adama Luc Sorgho a également souligné que 588,870 km de routes sont en cours de bitumage sur le territoire national. « Concernant les ouvrages, en avril 2024, nous avons mené une inspection dans neuf (09) régions du pays, dans les zones accessibles et sur les routes nationales. Au cours de cette activité, 774 ouvrages de tout type ont été inspectés. La majorité de ces ouvrages ont fait l’objet de curage, de pose de balises de sécurité et de réparation des gardes-corps », a-t-il déclaré.
Des mesures pour faire face aux dégâts subis par les infrastructures routières
Abordant plus concrètement les mesures prises pour faire face aux dégâts causés chaque année aux infrastructures routières et ferroviaires pendant la saison des pluies, le ministre des Infrastructures a expliqué que plusieurs dispositions ont été prises pour assurer à la fois le contrôle et l’entretien de ces infrastructures. Il a souligné que les infrastructures, et plus particulièrement les routes et ouvrages d’art, sont soumis à un processus normal de vieillissement, qui dépend du rythme de dégradation des matériaux utilisés pour leur construction. « Les ouvrages routiers sont réalisés pour durer 15 ans. Au-delà, ils doivent être réhabilités. Mais la plupart de nos réseaux routiers ont plus de 15 ans. Prenons par exemple la RN7, cela fait plus de 25 ans qu’elle n’a pas été réhabilitée, ce qui affecte inévitablement la qualité de ces infrastructures », a-t-il expliqué ajoutant que des initiatives sont en cours pour pallier cela.
Et selon Adama Luc Sorgho, pour intégrer les effets des changements climatiques, son département a exigé la prise en compte de cette nouvelle réalité dans le dimensionnement des ouvrages hydrauliques et d’assainissement. « Il est requis des paramètres supplémentaires pour augmenter la taille des sections de ces ouvrages », a-t-il précisé. Il a également assuré que les ouvrages ayant subi des dégradations seront repris et redimensionnés en fonction des changements climatiques.
« A court terme, nous avons mis en place une brigade spéciale d’entretien et de construction de ponts Bailey pour rétablir rapidement le trafic en cas de coupure de route ou d’ouvrage. À moyen terme, un coefficient multiplicateur est déjà appliqué depuis 2020 dans la conception des infrastructures, pour tenir compte des changements climatiques et des quantités d’eau croissantes. Enfin, à long terme, mon département commanditera des études plus approfondies, avec une large concertation, pour identifier les causes réelles des inondations et proposer des solutions appropriées », a-t-il conclu.
Oumarou KONATE
Minute.bf