vendredi 18 octobre 2024
spot_img

Burkina : « Rien ne peut justifier qu’un jeune manque d’engagement pour défendre sa patrie » (Dr. Hyacinthe Ouedraogo)

Le Mouvement Conscience nouvelle (MCN) et le Cadre Deux heures pour Kamita (2HK) ont co-animé un panel, dans l’après midi du jeudi 09 mars 2023 à l’Université Joseph KI-ZERBO. Placée sous le thème : « Le rôle de la jeunesse africaine dans la construction d’un État nation », cette activité a réuni plusieurs centaines d’étudiants de cette université.

Ils étaient deux conférenciers à être conviés pour le développement de cette thématique. Il s’agit notamment de Lianhoué Imhotep Serges Bayalala, secrétaire général du Cadre deux heures pour Kamita et du Dr Hyacinthe Ouédraogo, fondateur du Mouvement Conscience nouvelle (MCN).

Pour le premier conférencier, la construction de l’État nation passe d’abord par une prise de conscience de la jeunesse africaine. De son avis, la jeunesse africaine doit se départir des préjugés coloniaux pour s’inscrire dans un nouveau paradigme. « Réinventer notre imaginaire et sauver notre mémoire des préjugés coloniaux pour mieux nous porter moralement, intellectuellement et techniquement », a-t-il déclaré.

Imhotep Lianhoué Bayala Secrétaire général de 2HK , Doctorant en Anthropologie culturelle

Mieux, pour ce doctorant en Anthropologie culturelle, la construction de l’État nation passe aussi par une exploitation saine des divergences culturelles. « Pourquoi les autres ont caché les notions d’ethnies chez eux ? Et pourquoi ils les vulgarisent chez nous ? Pourquoi en France, là où il y a 111 ethnies et donc 111 langues, on dit que la France a moins de problèmes que nous qui avons 64 ethnies et 64 langues. Comment l’Inde qui a plus de 1200 ethnies on ne vante pas l’existence de cette réalité anthropologique ? Mais quand il s’agit de l’Afrique, on dit que les Mossi sont trop nombreux, donc ils ne peuvent pas accepter les Traoré ou les Sanou qui sont minoritaires ? », s’interroge-t-il. Suivant ces interrogations, il a invité la jeunesse estudiantine à une bonne maitrise des cultures africaines en général et burkinabè en particulier afin de bâtir des sociétés propres aux réalités africaines.

Dr Wendkouni Hyacinthe Ouédraogo, membre-fondateur du Mouvement Conscience nouvelle (MCN) a, quant à lui, développé le thème, « Jeunesse, engagement citoyen et patriotique ». Dans sa communication, il a procédé à une clarification des concepts « Jeunesse, engagement citoyen et patriotique ». Pour lui, la jeunesse n’est pas seulement qu’étape de vie. La jeunesse c’est une conscience d’être. Est jeune, qui refuse l’inaction et la passivité. « Je parle d’une jeunesse dans l’âme, dans la mentalité. On dit qu’on est jeune quand on nourrit des rêves transformateurs de l’humanité, du monde. Mais le jour qu’on finit de porter des rêves transformateurs pour soi-même et pour sa société, alors on a commencé à vieillir. Donc ce n’est pas la jeunesse physique, formelle, mais je parle de la jeunesse dans sa substance, son paradigme », a-t-il expliqué.

Dr Wendkouni Hyacinthe Ouédraogo, fondateur du MCN, Enseignant chercheur, Écrivain

De ses dires, la jeunesse c’est l’aspiration au changement et à vaincre le fatalisme et le conformisme. « Un jeune, c’est celui qui refuse les chantiers battus de l’échec », soutient-il. Poursuivant son argumentaire, il admet que l’engagement citoyen et patriotique consiste à s’impliquer sans relâche dans la trouvaille des solutions pour sortir la patrie de la nébuleuse terroriste.

De ce fait, le membre-fondateur du MCN soutient que la jeunesse actuelle à le devoir de continuer l’œuvre des devanciers. « Nos grand-parents ont joué leur rôle, il sont partis, et leurs tombes sont encore ici dans la Patrie. Personne ne viendra défendre notre patrie à notre place. C’est à nous, de défendre cette patrie dans ses frontières, son idéologie, son histoire », a-t-il recommandé à la masse estudiantine.

Ainsi, le conférencier a invité les étudiants à faire feu de tout bois pour que triomphe la patrie. « Et comme je l’ai dit, même s’il y a beaucoup de raisons pour justifier le fait que des jeunes sont aujourd’hui complices du terrorisme, rien ne peut justifier qu’un jeune manque de patriotisme, d’engagement pour défendre sa patrie », a-t-il précisé.

Le panel a mobilisé plusieurs centaines d’étudiants

Pour finir, le Dr Wendkouni Hyacinthe Ouédraogo, a suggéré aux étudiants d’aller au-delà des revendications universitaires pour prendre en compte la réalité sociale sur le terrain. « Il ne faut pas seulement lutter pour défendre le FONER, les plats au RU, pour qu’on construise des amphis. C’est bien ! Mais il faut aussi lutter pour que la société change, parce que l’université sera toujours le reflet de la société. Si ça ne va pas dans la société, ça n’ira pas à l’université. Vous avez beau fait toutes les luttes du monde, tant que la société n’ira pas, l’université n’ira pas », a-t-il conseillé.

Jean-François SOME (Stagiaire)

Minute.bf

1 COMMENTAIRE

  1. Toutes mes félicitations à M.SOME le jeune journaliste en devenir. Dans ce monde d’aujourd’hui, rien n’est offert gratuitement. Minute.bf devra travailler afin d’avoir une place confortable dans la presse Burkina.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Publicité

spot_img

Publicité

spot_img

Articles connexes

Tour du Faso 2024 : Tout est fin prêt pour accueillir la Russie et les autres pays invités à la compétition

Le comité d’organisation de la 35e édition du Tour du Faso a fait le point des préparatifs de...

Lutte antiterrorisme : 63 personnes interpellées à Ouagadougou pour des faits d’espionnage

Dans un communiqué ce jeudi 17 octobre 2024, le ministère en charge de la sécurité a fait le...

Musique : C’est parti pour la 7e édition des REMA !

La 7e édition des Rencontres musicales africaines (REMA 7) s'est ouverte, dans la matinée de ce jeudi 17...

France : Kémi Séba relâché sans poursuite

L'activiste béninois, Kémi Séba, a été relâché, dans la soirée du mercredi 16 octobre 2024. C'est ce qu'indique...