Ceci est une lettre ouverte au président du Faso d’un citoyen qui demande sa démission.
Objet : Demande de démission du président KABORE
Monsieur le président! L’arrestation des citoyens qui s’expriment sur la situation nationale n’annule pas le fait que vous ne soyez plus le président du Faso puisse que vous avez abandonné près de la moitié du pays et toute sa population à d’autres acteurs dont vous vous plaisez à appeler des HANI qui y règnent en maîtres absolus.
Conformément à l’article 36 de notre constitution (‘’Le Président du Faso est le chef de l’Etat. Il veille au respect de la Constitution. Il fixe les grandes orientations de la politique de l’Etat. Il incarne et assure l’unité nationale. Il est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l’Etat, du respect des accords et des traités’’), vous n’êtes plus, ni le garant de l’indépendance nationale, ni de l’intégrité du territoire, ni de la permanence et de la continuité de l’état, ni, ni, ni, ….
Est-ce pour vous une manière de prendre en otage tout un peuple en refusant de voir la réalité en face ? Qui appelle-t-on président du Faso ? n’est-ce pas celui qui incarne et assure l’unité nationale et est le garant de l’intégrité du territoire et de la permanence de la continuité de l’état ? Honnêtement, est-ce que vous l’êtes encore aujourd’hui ?
Monsieur le président, pourquoi le citoyen peut-il s’exprimer quand il s’agit de vous voter sans aller en prison et n’a pas le droit de s’exprimer quand vous êtes en train de conduire notre pays dans le gouffre, la désolation, le chaos ?
Vous avez réprimé violemment les manifestations des citoyens qui sont sortis crier leur ras-le-bol. Une scène de violence inédite juste pour protéger votre pouvoir. En plus de nos larmes qui n’ont pas encore séché suite à ces massacres humiliants de nos FDS et populations abandonnées expressément pour être livrées à l’ennemi, vous avez réprimé des manifestants dont certains blessés sont à l’hôpital et, comme si cela ne voussuffisait pas, vous continuez d’arrêter ceux qui veulent s’exprimer. Si c‘était bon on vous aurait applaudi; mais lorsque vous avez les mains souillées du sang des milliers de Burkinabè lâchement tués ; quand vous portez toute la responsabilité historique, morale et même pénale de tous ces morts et de la perte de notre territoire, et, vous voulez fermer la bouche à tous ceux qui osent lever la voix pour le dénoncer, ce n’est pas possible. Quel musèlement ! Quel bâillonnement !
Conformément à l’article 10 alinéa 1 de notre constitution : « Tout citoyen Burkinabé a le devoir de concourir à la défense et au maintien de l’intégrité territoriale ».
Et c’est pour cela que face à votre échec le devoir appelle tous les autres citoyens à tout mettre en œuvre pour sauver notre patrie que vous êtes en train de précipiter dans l’abîme.
Monsieur le président, même si nous vous concédons la violation de l’article 18 de notre
constitution relatif à nos droits sociaux et culturels (‘’L’éducation, l’instruction, la formation, le travail, la sécurité sociale, le logement, le sport, les loisirs, la santé, la protection de la Maternité et de l’Enfance, l’assistance aux personnes âgées ou handicapées et aux cas sociaux, la création artistique et scientifique, constituent des droits sociaux et culturels reconnus par la présente Constitution qui vise à les promouvoir’’),
L’INTEGRITE DE NOTRE TERRITOIRE NE PEUT PAS ÊTRE MARCHANDÉE.
Kosyam qui devrait être l’incarnation de la morale, l’intégrité, la probité, le sens de la responsabilité et de la bonne gouvernance, vous l’avez érigé, selon les différents rapports à un nid de corruption insultant. Des personnes que vous appelez conseillers ou directeurs se livrent ouvertement au pillage des ressources et ce en violation de l’article 14 de notre constitution (Les richesses et les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie). Vous avez cette institution budgétivore dite de lutte contre la corruption qui produit des rapports épinglant vos proches qui dorment dans vos tiroirs ; aujourd’hui vous parlez d’une opération « mains-propres », n’est-ce pas insultants ? Vous avez permis aux gens de piller pendant 6 ans et, dans le seul objectif de
sauver votre fauteuil, vous voulez poser des actes populistes. Non monsieur le président,
qu’est-ce que la prison de ces derniers apporterait aux millions de populations que vous avez bâillonnés durant tout ce temps? N’auront-ils pas le droit à la défense ? Mais ils ont assez pillé, ils peuvent se payer les plus grands avocats.
Qu’est-ce que vos prétendues sanctions
peuvent bien changer à tous ces préjudices causés aux millions de Burkinabè que vous avez
traités comme des moins que rien en les abandonnant à eux-mêmes ? Votre fauteuil qu’une petite fraction du peuple vous a donné est-il aussi important que la vie des milliers de populations qui meurent suite à votre échec dans la gestion de notre Faso ?
Monsieur le président, peut-on cacher le soleil avec la paume de la main? Votre adresse
à la nation dont le seul objectif était de calmer les ardeurs des uns et des autres, révèle que
vous êtes un acteur passif, apathique de la souffrance de vos concitoyens. C’est maintenant que vous prétendez comprendre et prendre conscience de la gravité de la situation. Vos mesures fortes conjuguées toujours au futur ont enfoncé et enfoncent inexorablement notre
chère patrie dans le chaos. De sorte que la vie d’un Burkinabè aujourd’hui semble ne plus valoir celle d’un poulet, parce que tous les jours on en massacre et vous demeurez amorphe, indifférent! Après Inata et votre discours, combien de personnes ont encore perdu la vie?
Jusqu’aujourd’hui les populations de Dablo crient en vain à votre secours, et rien ne se fait, vous attendrez encore leurs massacres avant d’annoncer vos mesures dites fortes.
Monsieur le président, la région du Sahel pour ne citer qu’elle seule compte aujourd’hui quatre (04) communes que sont Dori, Djibo, Gorom-Gorom et Sebba sur un total de 26 communes. Si vous étiez un enseignant, quelle appréciation feriez-vous à un tel élève ? Vous êtes en train de compromettre dangereusement l’avenir de nos enfants et de tout un peuple en vous accrochant à un pouvoir juste pour des honneurs aux détriments de la vie de ces milliers voire millions de burkinabè que vous sacrifiez tous les jours.
Monsieur le président, prenez votre courage à deux mains et sortez par la grande porte pour votre honneur et votre probité:
DEMISSIONNEZ avec votre président de
l’Assemblée Nationale.
Personne ne vous en voudra car le citoyen burkinabè, contrairement à ce que vos partisans tentent de faire croire est tolérant. Sinon, ni les intimidations, ni les arrestations, ni votre campagne d’achat de conscience en distribuant de l’argent ne feront votre honneur. Même si je ne sais pas si vous souhaitez nous laisser un Burkina Faso de paix,
je sais au moins que vous souhaitez vivre un après Kosyam et une vieillesse paisible. La balle
est dans votre camp !
J’ose croire à votre patriotisme qui pour moi, va se mesurer par votre capacité à nous céder notre Faso qu’une fraction du peuple vous a confié dont vous n’êtes plus à mesure de diriger, de conduire à bon port.
Veuillez recevoir, monsieur le président, ma déférente considération.
Wendbenedo YAMEOGO
Citoyen burkinabè