Hillary Zoungrana, 23 ans, est étudiante en master de Finances. Parallèlement, elle est la promotrice de la structure Be Neeré Cosmetics. Une structure née de sa « passion pour la formulation des produits cosmétiques ». Le dimanche 9 août 2020 à Ouagadougou, Be Neeré Cosmetics a organisé une journée porte ouverte entre 10h et 18h30 pour faire découvrir sa structure et ses services aux Burkinabè.
« Au début, je faisais une formulation pour moi-même et pour mes amis, et ensuite j’ai réalisé que je pouvais valoriser cette compétence en transformant des produits locaux en produits finis ». Voici comment s’est lancée Hillary Zoungrana dans le monde entrepreneurial, alors qu’elle ne raccroche pas pour autant dans les études. Etudiante en master de Finances, elle n’a pas voulu croiser les bras car sa « passion pour la formulation des produits cosmétiques » était beaucoup plus forte et la poussait vers l’entreprenariat. Elle décide alors de mettre en place sa structure pour aider les femmes africaines aux cheveux crépus et défrisés à se sentir Africaines et dans leur peau.
Pour la fabrication des produits de sa structure, la matière première locale est beaucoup utilisée. Il s’agit du beurre de karité, de l’huile de Neem et de coco, du beurre de cacao, de l’aloé vera, etc. « Nous prenons ces matières premières que nous transformons et nous les emballons en produits capillaires. Nous avons donc à la fin, des crèmes, des sérums, des huiles, des masques, des champoings », a signifié Hillary Zoungrana, qui fait savoir que ses produits sont donc utilisés dans l’entretien des cheveux, essentiellement des femmes, même s’il y a des gammes de produits pour l’entretien des cheveux des hommes.
En plus de ces produits, la structure accompagne les femmes dans leur entretien capillaire à travers des sensibilisations, mais aussi « dans leur volonté de s’accepter elles-mêmes comme elles sont avec des cheveux naturels ».
Un plaidoyer pour la valorisation du beurre de karité
Celle qui utilise en grande partie le beurre de karité dans la transformation de ses produits de soin capillaire lance un appel aux autorités compétentes à accompagner les petites et moyennes entreprises et les agriculteurs qui produisent le beurre de karité parce que, c’est, selon elle, « un domaine qui sera de plus en plus promu, d’ailleurs convoité par les étrangers ». Elle souhaite déjà qu’au niveau local, que l’on apprenne à valoriser ces produits qui ont une importance très capitale dans le développement économique du pays. « Les citoyens tendent vers la consommation du naturel et du bio. Que l’Etat aide les agriculteurs à se procurer des machines et des compétences nécessaires pour exploiter le beurre de karité pur et naturel », plaide-t-elle.
Aussi, a-t-elle appelé les filles et les femmes à beaucoup faire attention à l’utilisation des produits chimiques pour l’entretien de leurs cheveux, et à plutôt privilégier les produits naturels qui prennent mieux soin des cheveux et du cuir chevelure. « J’appelle les filles et les femmes à payer le prix pour consommer naturel parce que c’est la seule façon de se prémunir et de garder sa santé, parce qu’on sait tous que les produits chimiques ont toujours des conséquences à long terme, alors que le bio est de plus en plus accessible à la classe moyenne », a-t-elle conseillé. Ses produits, assure-t-elle, sont accessibles à tous, avec des prix qui varient entre 2 500F et 6 000FCFA pour les produits individuels, et de 10 000F à 20 000 FCFA pour les gammes composées de trois à quatre produits.
Dans sa structure, l’entretien d’une tête, pour une dame, par mois, coûte 10 000 FCFA.
Armand Kinda
Minute.bf