L’organisation non gouvernementale (ONG) WeltHungerHilfe (WHH) et l’Association Nodde Nooto (A2N), en partenariat avec la commune de Guibaré, dans la région du Centre-Nord, ont co-organisé, le 10 avril 2025, une journée communautaire dédiée aux populations hôtes et aux Personnes déplacées internes (PDI). L’organisation de cette journée s’inscrit dans le cadre du projet de Renforcement des capacités d’adaptation et de développement des jeunes, des femmes et des hommes (READY) et vise à promouvoir la paix, le vivre-ensemble et la cohésion sociale.
Dans plusieurs de ses sorties, le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, n’a eu de cesse d’appeler les filles et les fils du Burkina Faso à la résilience et à la solidarité dans ce contexte difficile. C’est aussi le leitmotiv de l’ONG WeltHungerHilfe (WHH) qui, à travers READY, mise sur la formation professionnelle continue et l’autonomisation de la population de la région du Centre-Nord en vue d’une plus grande résilience des communautés.

À en croire son chargé des questions sociales, Daouda Kientega, l’ONG a mis en place plusieurs activités parmi lesquelles cette journée des communautés pour offrir des cadres de rapprochement entre PDI et communautés hôtes, personnes handicapées et valides, éleveurs, agriculteurs, jeunes, personnes âgées et orpailleurs.
« L’ONG WHH a intégré la cohésion sociale dans ses domaines d’intervention à travers ce projet READY. Et c’est dans ce sens que nous menons des activités visant à favoriser le rapprochement des populations, ce qui va contribuer à ramener la paix au Burkina Faso. Dans le volet cohésion sociale, c’est une large palette d’activités qui est menée. Cela passe par des symposiums où les communautés discutent des problèmes de vivre-ensemble et trouvent les voies par lesquelles elles peuvent améliorer cette cohésion-là », a-t-il expliqué.

Il a souligné que le but de cette activité était de créer un environnement d’interaction et de communication entre les populations tout en les sensibilisant aux valeurs qui fondent le vivre-ensemble et la cohésion sociale au Burkina Faso. L’objectif était également de promouvoir la solidarité pour une meilleure gestion des PDI et de restaurer la confiance entre les acteurs du développement et les populations.
Karim Ouédraogo, Haut-commissaire de la province du Bam, qui a présidé l’activité, a salué la pertinence d’une telle initiative dans la région. Il a affirmé que cette journée s’inscrit dans un vaste programme de rapprochement des populations entrepris à travers les communes de la province du Bam. « Nous avons vu à travers cette journée qu’il y a eu une conférence sur des thématiques telles que la cohabitation pacifique et les mécanismes traditionnels de gestion des conflits. Tout cela concourt au vivre-ensemble et à la recherche de la paix. La crise dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui trouvera sa solution par nous-mêmes, par nos actes, nos comportements, nos propos, nos paroles », a-t-il déclaré. Il a, par ailleurs, félicité l’ONG Welt Hunger Hilfe (WHH) et l’Association Nodde Nooto (A2N) pour avoir initié ce cadre de rapprochement entre les populations.

Renforcer la vie communautaire inclusive et la cohésion sociale…
Le président de la délégation spéciale de Guibaré, Benjamin Ouédraogo, a lui aussi noté l’importance de cette activité qu’il perçoit comme une opportunité de promouvoir l’entente et la solidarité entre populations hôtes et personnes déplacées internes. M. Ouédraogo a souligné :
« C’est une occasion pour nous d’inviter les différentes communautés à la cohésion sociale, à une collaboration parfaite, à un vivre-ensemble harmonieux. Nous avons voulu cette journée au vu de la tendance de ces derniers jours, où l’ennemi veut créer des frustrations entre les communautés. Nous sensibilisons également à chaque occasion. Comme on le dit, mieux vaut prévenir que guérir », a-t-il signifié.
Le communicateur du jour, Seydou Soré, a, pour sa part, proposé aux populations des pistes de solutions pour prévenir les conflits. « Nous avons discuté avec elles des mécanismes endogènes de règlement des conflits. Quand cela arrive, on doit prioriser le dialogue. Nous avons aussi mis en avant l’intervention des différents chefs religieux et coutumiers pour résoudre ces problèmes », a-t-il déclaré après sa communication.

Pour joindre l’utile à l’agréable, les organisateurs ont meublé la journée avec plusieurs activités sportives et récréatives telles qu’une course cycliste hommes/femmes, du football hommes/femmes, la pétanque, le ludo, ainsi qu’une rue marchande. Le tout a été accompagné de prestations d’artistes.
À l’issue de la journée, les populations ont exprimé leur satisfaction, car ayant été sensibilisées à la paix et aux valeurs du vivre-ensemble. Eugénie Sawadogo, ressortissante de Guibaré, s’est réjouie des leçons apprises au cours de cette journée. « La journée nous a permis de renforcer notre cohabitation et notre vivre-ensemble ici à Guibaré. Cela va nous aider davantage à promouvoir la solidarité, la paix entre les PDI et les habitants du village », s’est-elle exprimée.
C’est le même sentiment qui anime Sayouba Soré, un autre participant, qui en appelle à la multiplication de ce type d’initiatives dans le contexte actuel.

Notons que cette journée communautaire était placée sous le thème : « Renforcer la vie communautaire inclusive et la cohésion sociale ».
WeltHungerHilfe (WHH) est une ONG allemande implantée au Burkina Faso depuis plus de 40 ans. Elle agit dans les domaines de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de la gestion des risques de catastrophes naturelles, de la préservation de l’environnement, etc.
Jean-François SOME
Minute.bf