dimanche 8 septembre 2024
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Chaude journée au domicile du SG de la CGT-B: « J’espère qu’à la prochaine audience nous-mêmes nous serons toujours là » ( Me Prosper Farama)

L’avocat de la Confédération générale des travailleurs du Burkina Faso (CGT-B), Me Prosper Farama, a déploré, ce lundi 29 janvier 2024, la procédure d’interpellation de son client Moussa Diallo, Secrétaire général de la CGT-B, qui a vu son domicile « encerclé » par des individus habillés en civils, se réclamant de la police, ce jour. Me Farama s’exprimait face à la presse à l’issue du procès opposant la CGT-B à l’écrivain Adama Amadé Siguiré.

« J’espère qu’à la prochaine audience, nous-mêmes nous serons toujours là. Mais comme aiment dire les religieux, seul Dieu sait », a plaisanté d’emblée Me Prosper Farama sur la question. Poursuivant sur sa lancée, il a déploré la procédure par laquelle son client, Moussa Diallo, a failli être interpellé ce lundi matin et la manière par laquelle son confrère Me Guy Hervé Kam et bien d’autres personnes ont été interpellés ces derniers mois au Burkina Faso. « Nous, nous n’empêchons personne, notamment une autorité judiciaire, de lancer des poursuites ni contre un avocat, ni contre notre client même s’il est le secrétaire général de la CGT-B. Ce que nous demandons et sur quoi nous avons toujours insisté ça fait 20 à 30 ans, c’est que nous sommes dans un État de droit. Le président a prêté serment. Même si c’est après un putsch, il a prêté serment sur la constitution. Dans la déclaration de départ, il a été dit que le président s’engageait à respecter la constitution, à respecter la loi et le droit. Donc, tout le monde, que ce soient les juges, les journalistes, les avocats, nous devons tout faire pour respecter cela. Si on reproche quelque chose à un avocat, à un journaliste, à un ministre, au Secrétaire général de la CGT-B, ce qu’il faut faire, c’est de respecter juste la procédure. Si on respecte la procédure, et que dans le fond, il y a des arguments contre lui ou quelque chose contre lui, on le verra et on le condamnera », s’est exprimé l’avocat.

Il explique que s’il déplore la procédure d’arrestation actuelle, c’est parce qu’elle peut entacher la crédibilité de l’organe judiciaire dans son ensemble. « Ce qui se passe actuellement nous inquiète tous à plus d’un titre. Parce que nous en sommes arrivés à une situation où moi je crains que demain, on n’ait plus foi en nos autorités de police judiciaire. Quand quelqu’un viendra chez vous, même mandaté par un officier de police judiciaire, que vous soyez inquiet parce que vous ne savez jamais», a dit craindre Me Prosper Farama, prenant pour exemple ce qui s’est passé dans la matinée de ce lundi au domicile de son client.

Lire aussi : Ouagadougou : Le domicile du SG de la CGT-B « encerclé par des policiers »

« Ce matin, moi quand j’ai été appelé par notre client, j’ai fait un tour chez lui à domicile. Quand je suis arrivé devant son portail, j’ai vu des gens autour de sa concession, en tenue civil. J’avais deux témoins avec moi. Il n’y avait aucune autorité en tenue. Il était réfugié dans sa concession. Mais je crois qu’on ne peut pas dire que ça c’est une interpellation. Et du peu du droit que je sais, les basiques d’une interpellation, on peut même convoquer quelqu’un. Même téléphoniquement, il est arrivé qu’on convoque des gens. Et tout le monde sait que Monsieur Diallo n’est pas un homme à fuir dans ce pays. Pourquoi il fuirait ? Si on le convoque de venir répondre de faits et qu’on lui dit de quels faits on le reproche, il répondra. Il n’est pas au dessus de la loi comme personne d’autres d’ailleurs. Je pense que le message que nous devons passer actuellement, c’est de respecter la loi. Que la loi et la justice soient notre seule guide, sinon nous allons dans le décor total et absolu», a-t-il affirmé.

Me Prosper Farama s’exprimait à l’issue de l’audience du procès en diffamation qui oppose la CGT-B à l’écrivain Adama Amadé Siguiré. Le dossier a été renvoyé au 26 février prochain à la demande des avocats de la défense.

Oumarou KONATE

Minute.bf

3 Commentaires

  1. Et ceux dont les services judiciaires essayent de respecter la procédure et ces derniers fuient là, vous dites quoi là dessus

  2. Il faut reconnaître qu’au dessus de la loi, du droit ou de la justice,il ya une autre hiérarchie..Une autre force suprême.. Justice se croit tout permis au Burkina pourtant c’est une erreur

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