Dans son argumentaire sur la situation au Mali, le mardi 18 octobre 2022 au conseil de sécurité des Nations-Unies, le Ministre malien des affaires étrangères Abdoulaye Diop, a une fois de plus insisté sur la nécessité de la tenue d’une session spéciale du conseil de sécurité des nations unies relativement aux accusations portées par son pays à l’endroit de la France.
Tout en accusant la puissance francaise de soutenir le terrorisme dans le Sahel, il a souhaité que Paris donne son accord pour la tenue de cette réunion spéciale du conseil de sécurité « afin que le Mali apporte à la face du monde les preuves concrètes et tangibles de ses accusations».
Abdoulaye Diop a, dans son discours, dénoncé une «guerre par procuration» opposée à son pays par la puissance francaise, et aussi, « les manoeuvres et les entraves» à la tenue du conseil de sécurité pour la manifestation de la vérité dans cette partie du Sahel.
Selon lui, le Mali fait couramment l’objet de violation de son espace aérien par la France. Et le ministre des affaires étrangères de prévenir que « le gouvernement du Mali se réserve le droit de recourir à la légitime défense (…) si la France continue de porter atteinte à la souveraineté de [son] pays, à son intégrité territoriale et à sa sécurité nationale».
De son côté, la France représentée par Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France à l’ONU, a contesté vivement les «accusations graves et infondées» portées contre elle de manière répétée par les autorités de la transition malienne.
L’ambassadeur a rappelé que le redéploiement de Barkhane en dehors du territoire malien s’est achevé le 15 août avec le départ du dernier soldat français du Mali. Et de souligner que « le communiqué publié à cette occasion par la Présidence de la République française a même été transmis aux membres de ce conseil». Pour lui, la France a toujours fait preuve de transparence à l’égard de la communauté internationale et ce, depuis son intervention militaire au Mali en 2013. Une intervention qui d’ailleurs, dit-il, reposait sur une demande des autorités maliennes.
Nicolas de Rivière a ce faisant, rappelé que 59 soldats français ont payé de leurs vies dans ce combat au Mali. Outre cela, il a contesté toute violation de l’espace aérien malien. « La France n’a jamais violé l’espace aérien malien. Je conteste vivement toute violation du cadre juridique bilatéral. La France se conforme aux accords conclus (..) en 2013 malgré les dénonciations unilatérales et injustifiées de cet accord par le Mali le 02 mai dernier», a-t-il véhément contesté, tout en confiant que son pays poursuivra le combat contre le terrorisme en Coordination avec ses partenaires du Sahel, du lac Tchad et dans le Golf de Guinée.
Minute.bf