En conférence de presse ce samedi 29 octobre 2022, les membres de l’Association burkinabè des vendeurs de Gros camions (ABVGC) ont appelé à la retenue, leurs confrères commerçants qui manifestent contre la nomination de certains ministres dans le gouvernement Kyélem. Ils les invitent notamment à « laisser ces ministres travailler et à les juger au pieds du mur ».
Aux lendemains de la formation du gouvernement du Premier ministre Appollinaire Kyélem de Tambela, des voix se sont levées au sein de l’opinion nationale, mais surtout du côté des acteurs de l’économie informelle, pour contester la nomination de certains ministres jugés non probes.
Pour les commerçants de véhicules Poids lourds réunis au sein de l’ABVGC, l’heure ne doit pas être à la division, encore moins aux appels à changement de ministres. Il faut plutôt, disent-ils, donner la chance à tous les ministres nommés par le Capitaine Ibrahim Traoré, de démontrer leur savoir-faire sur le terrain de l’action surtout dans un contexte comme celui du Burkina Faso où la question sécuritaire demeure prioritaire. « La priorité actuelle du Burkina Faso c’est le retour de la sécurité dans le pays. L’heure ne doit pas être aux questions de nominations et autres. Il faut que le gens arrêtent de manifester pour demander qu’on enlève tel ou tel ministre, parce que nul n’est irréprochable sur cette terre. Si chacun doit sortir dire que telle personne m’a fait ci ou m’a fait ça et qu’il ne faut pas la nommer, je pense qu’on ne va pas avancer. C’est nous les commerçants qui avons œuvré à ce que le Capitaine Ibrahim Traoré arrive au pouvoir et il ne faudrait pas que ce soit nous encore qui mettions les battons dans ses roues », a interpellé Abdoul Rasmane Zoma, Président de cette association.
De son avis, les manifestations des commerçants risquent de retarder les actions prévues par le Gouvernement de la Transition. « On parle de cinq ministres qu’il faut changer. Si le Président va mettre du temps encore à nominer jusqu’à cinq ministres avant de commencer à travailler, nous on pense que ça va encore trainer, pourtant le Président a dit qu’il y a urgence et qu’il faut aller vite », a-t-il renchéri.
Des dires de conférenciers, au regard de la situation actuelle du Burkina Faso, il faut laisser le Président Ibrahim Traoré travailler avec les personnes en qui il a confiance. Il convient surtout, selon eux, de « mettre de côtés nos divergences et convoquer toutes les intelligences de la nation » en vue du retour de la paix. « Nous pensons que l’heure n’est pas aux fouilles dans le passé des gens. S’il faut revoir dans le passé des gens pour les nommer, c’est bien, mais nous pensons qu’à l’heure actuelle ce n’est pas nécessaire. Nous faisons confiance au Premier ministre et s’il a jugé nécessaire de travailler avec ces personnes c’est parce qu’il a confiance qu’avec eux, il y aura des résultats », pense Honoré Ouédraogo, secrétaire général de cette association de commerçants de véhicules Poids lourds.
Oumarou KONATE
Minute.bf