Entre demande de départ des militaires français du Burkina Faso et demande de remplacement de l’ambassadeur français, Luc Hallade, il y a du nouveau dans les rapports entre les deux pays, dépuis la prise du pouvoir par le Capitaine Ibrahim Traoré. Près d’un mois après son sejour burkinabè où elle a rencontré le président de la Transition, la secrétaire d’Etat française chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, dans un entretien accordé à France 24 est revenu sur le menu de son tête-à-tête avec le chef de la Transition burkinabè.
Dans un contexte ouest-africain où la présence française, militairement est surtout décriée par une certaine opinion, la coopération a naturellement constitué le point focal des échanges entre la secrétaire d’Etat française des partenariats internationaux et le président de la Transition burkinabè. Sur la question, a expliqué Chrysouyla Zacharopoulou, « vu l’histoire avec le Burkina Faso, c’est un partenariat de différent type, un partenariat sur le pilier humanitaire, sur les questions de développement, d’entrepreneuriat et sur le volet sécuritaire ».
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Alors que Ouagadougou, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme a intensifié ses relations avec Moscou, Paris s’est voulu on ne peut plus clair sur ce rapprochement. « J’ai été très clair quand j’ai rencontré le président de la Transition, Ibrahim Traoré. Nous avons discuté de la relation entre nos deux pays et sur beaucoup d’autres choses. Mon message était clair, il l’est toujours, quand je dis, je le répète, la France peut faire plus ou peut faire moins. Chacun est libre de choisir mais chaque choix a ses conséquences », a insisté Chrysoula Zacharopoulou.
Dans ce sens, au moment même où le Burkina Faso a demandé le départ des militaires français de son territoire et le remplacement de l’ambassadeur français, Luc Hallade, la Secrétaire d’Etat française a rassuré qu’ « il n’y a pas une rupture des relations entre les deux pays ». « On respecte leur choix. C’est une question de leur souveraineté (…) mais la relation entre les deux pays continue », maintient-elle.
Et cela, d’autant plus que, de son séjour au Burkina Faso, elle a révélé : « j’ai rencontré le président de Transition mais aussi les acteurs de la société (civile, ndlr), la jeunesse, des entrepreneurs, des femmes… et là, le discours est qu’il y a [une] envie de continuer les choses avec la France. J’ai rencontré les Français qui y habitent et il y a des mariages, des histoires et on ne peut pas nier cette histoire ». Pour cela, estime-t-elle, « il faut distinguer la question sécuritaire parce qu’il y a le partenariat sur le terrain ».
Et sur la présence de plus en plus ressentie de la Russie sur le continent africain dont une partie de le jeunesse appelle à la coopération, Chysoula Zacharopoulou pense qu’il y a un défaut de communication au niveau de la France et de l’Union européenne. « Il faut se rendre compte de qui nous sommes et qu’est-ce qu’on fait avec le continent africain. Nous avons compris, tous, aussi au niveau européen des erreurs du passé et aujourd’hui, on travaille avec les pays africains dans un sens de partenariat », a-t-elle relevé. « Tout notre partenariat, définit-elle, c’est sur le respect mutuel sur les questions de souveraineté de chacun ». Concrètement, a-t-elle soutenu : « nous avons soutenu les pays africains pendant la pandémie, maintenant, avec les conséquences de la guerre, nous encore, on est devant pour aider et soutenir les pays à leur demande pour acquérir la souveraineté alimentaire, l’accès à l’énergie. Et à la Secrétaire d’Etat français de rappeler, « le président Macron, pour aider, a mobilisé, à Paris, un sommet pour le financement des économies africaines… »
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Pour finir, elle résumé : « la France et l’Europe, nous sommes là à soutenir toujours les partenaires africains sur les questions d’adaptations, de climat… Nous, on offre cela comme partenariat. Et je pense qu’il faut les mettre en avant. On était beaucoup très timide et sur la question de la communication, nous n’avons jamais souligné ce que nous faisons mais je pense que c’est très important de l’expliquer aux Français et aux Africains ».
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