Le Parti des Peuples africains (PPA-CI) de l’ancien Président de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, a exprimé dans une déclaration le 04 février dernier, son soutien aux pays de l’alliance des Etats du Sahel (AES) qui ont décidé unanimement de se retirer de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Dans sa déclaration, le Parti de Laurent Gbagbo dit regretter que la crise de confiance qui s’est installée entre la CEDEAO et ces trois pays, ait débouché sur l’option de leur retrait de l’espace. Le parti affirme avoir pourtant interpellé à maintes reprises les dirigeants de l’organisation sous-régionale « sur la nocivité, pour les populations, des mesures de rétorsion prises contre les Etats qui ont connu des ruptures de l’ordre constitutionnel dans leur pays ».
Le PPA-CI rappelle avoir notamment dénoncé en juillet 2022, le « caractère excessif et impertinent » des mesures de rétorsions prises contre le Mali et dont les victimes sont les populations maliennes. « Le PPA-CI avait également trouvé particulièrement inacceptable et dangereuse, l’instrumentalisation des institutions monétaires et bancaires communautaires pour régler des questions politiques internes aux pays membres », rappelle le parti politique ivoirien.
Le parti rappelle également qu’en Août 2023, son président, Laurent Gbagbo, avait également jugé dangereuse l’idée d’une guerre de la CEDEAO contre le Niger pour réinstaller l’ancien Président Mohamed Bazoum militairement renversé. « Le Président Laurent GBAGBO avait prévenu que les populations nigériennes, maliennes et Burkinabé, qui souffrent des attaques terroristes depuis plus d’une décennie sans aucune aide de la CEDEAO, comprendraient difficilement que celle-ci lève une armée pour aller combattre un Etat membre pour réinstaller un Président renversé. Pour lui, l’option de la guerre contre le Niger avait toutes les apparences d’une décision inspirée de l’extérieur », souligne le parti qui conclue que la décision de retrait des trois Etats de l’AES de la CEDEAO vient lui donner raison.
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Pour ce parti qui se réclame panafricaniste, « la gouvernance belliciste des crises politiques par les dirigeants de la CEDEAO et la propension à recourir systématiquement à des sanctions violentes, injustes, inhumaines et illégales, dont les premières cibles évidentes restent les populations, maintes fois dénoncées par le PPA-CI et son Président, ont fini par fragiliser les fondations de notre institution communautaire ».
Dans sa déclaration, le PPA-CI dit également déplorer « l’instrumentation de la CEDEAO par des puissances étrangères ». « L’instrumentalisation, sans limite, très souvent en dehors de toute légalité et dans l’intérêt de puissances étrangères, de toutes les institutions communautaires pour résoudre des crises politiques internes aux Etats membres au mépris des souffrances des populations, qui a été implémentée, dans la crise ivoirienne en 2011, tend à s’imposer comme coutume au détriment de la légalité et des valeurs qui fondent l’intégration ouest-africaine. A ce jour, même si les discours officiels tendent à ignorer les effets nocifs de la posture belliciste de la CEDEAO dans la crise ivoirienne, le ressentiment des populations ivoiriennes contre l’institution communautaire est encore vivace », indique le parti.
Au regard de tous ces faits, le PPA-CI dit réitérer « sa solidarité pleine et entière aux peuples frères du Burkina Faso, du Mali et du Niger qui font face, depuis plus d’une décennie, à des menaces existentielles ». Le PPA-CI qui dit également appuyer toutes les mesures internes et externes que les autorités des Etats de l’AES jugent nécessaires et appropriées pour mettre fin à leurs souffrances, « demande aux dirigeants, à la classe politique, aux organisations et autres acteurs de la société civile des pays de la sous-région de tirer toutes les leçons du retrait de la CEDEAO du Burkina Faso, du Mali et du Niger, pour mener une réflexion pour la définition d’un nouveau cadre institutionnel et légal ou, à défaut, la révision en profondeur du cadre existant pour une intégration régionale qui épouse la vision des pères fondateurs et répond aux aspirations des peuples ». La parti se dit disposé à participer ou à prendre toute initiative qui s’inscrit dans cette dynamique.
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Pour rappel, dans un communiqué conjoint le 28 janvier 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé leur retrait de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Ces pays avancent le fait que l’organisation sous-régionale s’est écartée de la mission première de ses pères fondateurs.
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