Le couvre-feu a été reconduit dans la région de l’Est à compter du 6 septembre, ce, jusqu’au 4 novembre 2019. Cette mesure du gouverneur Saidou T.P. Sanou fait suite à la situation sécuritaire très préoccupante dans sa région qui a connu la première opération militaire (Otapuanou) du Chef d’Etat-major général des armées, Moïse Minoungou, qui a été un succès. Le couvre-feu, si pour certaines personnes de ladite région, est une bonne chose parce que permettant de lutter contre l’insécurité, pour d’autres, son impact sur les activités commerciales est non négligeable. Lisez les réactions que minute.bf a pu recueillir à Bogandé, dans l’Est. C’était le 19 octobre 2019…
T. D. de Bogandé : « Pour le moment on n’a pas de problème de sécurité. On entend qu’il y a des attaques dans les villages voisins mais nous sommes épargnés pour le moment. Néanmoins, nous sommes en garde pour ne pas être surpris d’un jour à l’autre. Tout ce qu’on demande au gouvernement, c’est de nous venir en aide en renforçant la sécurité. La mise en place du couvre-feu à partir de 19 heures 30 minutes est salutaire. Les gens demandent à ce qu’on lève le couvre-feu mais c’est parce qu’ils ne comprennent pas sinon c’est pour notre bien. Bien vrai que cela a un impact sur les activités mais il faut d’abord la sécurité. Sans la sécurité, on ne peut mener aucune activité. »
D. L. de Bogandé : « Le village de Liptougou, à coté de nous, a été attaqué, pareille pour Koala. Mais ici, ça va un peu. Surtout avec le couvre-feu à 19h30, nous sommes rassurés. Si à 19 heures 30 minutes, tu es chez toi, rien ne peut t’arriver. Personne ne viendra frapper à ta porte tout simplement parce que personne ne sort pendant l’heure du couvre-feu. Le couvre-feu n’empêche rien, nous travaillons et la nuit nous rentrons. De toute les façons, la sécurité avant tout, on ne peut pas se plaindre».
L. L. à Koala : « De nos jours, il y a du mieux sinon entre temps, il y a eu une attaque chez nous à Koala. Maintenant c’est du passé. Avec courage, on est toujours là, même si les gens ont toujours peur. Nous demandons le soutien du gouvernement pour que le village regagne sa quiétude d’antan. Le couvre-feu est à saluer parce qu’avec cela nous rentrons tôt, nous sommes plus proches de nos familles. Avant le couvre feu, on se baladait beaucoup. Le couvre-feu ne nous empêche pas non plus de travailler, nous vaquons à nos occupations sans problème. A 6 heures, nous partons au champ et nous revenons bien avant l’heure du couvre-feu ».
M. J. à Bogandé : « On a toujours peur. Chez les voisins, les nouvelles ne sont pas bonnes. Pourtant, chez nous on dit que lorsque le champ de ton voisin brûle, tu dois l’aider à éteindre car on ne sait jamais, le feu peut embraser le tien. Tout ce que nous voulons, c’est la sécurité. Sans la sécurité, il n’y a pas développement ; sans sécurité, il n’y a rien. Nous prions Dieu pour que les choses s’améliorent. Nous sommes derrière les forces de défense et de sécurité, nous les soutenons, nous les encourageons. Mais, je pense sincèrement que c’est le matériel qui manque. Hier par exemple, je revenais de Ouagadougou, mais quand vous voyez comment nos militaires sont habillés sans les contre-balles, ce n’est pas bon. Et si à Ouagadougou, c’est comme cela, ici c’est encore grave. Nous invitons le gouvernement à les doter conséquemment afin qu’ils puissent bien faire leur travail. Quand on prend l’exemple des bandits, depuis l’arrivée des Kolgwéogo, tout est calme maintenant.
Sincèrement dit, le couvre-feu de 19h30 joue sur les activités surtout le commerce. Mais comme sans la sécurité on ne peut rien aussi, on est obligé de suivre car ce sont eux qui connaissent le degré de la menace ».
Franck Mickaël Kola (Stagiaire)
Minute.bf