La Conférence de presse quotidienne du gouvernement initiée suite à la propagation du Covid-19 s’est tenue le 24 mars 2020 à Ouagadougou. Ce fut l’occasion pour le ministre de la communication de dire ses vérités au procureur du Faso suite à sa note interpelant les forces de défense et de sécurité qui mèneraient des actes de non-respect des droits de l’homme pour faire respecter le couvre-feu instauré de 19h à 5h du matin afin d’endiguer la progression du Covid-19 au Burkina.
« Mettre en scène des personnes qu’on manœuvre, c’est attentatoire à leur dignité » reconnait d’entame Remis Fulgance Dandjinou, ministre de la communication porte-parole du gouvernement, avant de rassurer l’opinion que les acteurs ont pris conscience et vont corriger.
Par ailleurs, le ministre a profité de l’occasion pour dénoncer une politique du deux poids deux mesures du procureur du Faso qui s’est auto-saisi pour dénoncer certains actes de violations des droits de l’homme par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) qui ont violement « manœuvrer » des personnes prises pour non-respect du couvre-feu et poster leurs images sur les réseaux sociaux.
Le ministre se réjoui que « le procureur s’émeuve et qu’il rappel à l’ordre la police, la gendarmerie et tout ceux qui sont en charge de faire respecter la loi », mais il pense que ces lois que le procureur fait prévaloir doivent suivre dans le cadre du travail. « Je dirais que ces lois doivent suivre dans le cadre du travail car sur les réseaux sociaux on a montré un agent se faisant agresser dans le cadre du travail. Je suis surpris que le procureur ne soit pas inquiété et qu’il n’interpelle personne », s’est offusqué le ministre. Selon lui, « la justice ne doit pas être sélective, elle doit s’appliquer à tout le monde de la même façon ».
Toutefois, le ministre a invité les FDS à être respectueuses des droits des uns et des autres et des droits de l’Homme en général dans leur volonté de faire respecter les mesures du couvre-feu. « Mais je dis, attention à ceux qui ne vont pas respecter le couvre-feu, ça serait à leurs risques et périls », a-t-il prévenu.
Pour l’heure, Remis Dandjinou dit être « totalement solidaire des forces de défense et de sécurité, parce que ce n’est pas une question de sentiment, c’est une question de santé publique ».
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf