Les 72 heures du lait local se tiennent du 22 au 24 octobre 2020 au Centre de formation professionnelle de Ouagadougou (CEFPO). Ces journées initiées par l’Union nationale des mini laiteries et producteurs de lait local au Burkina (UMPL/B) en partenariat avec les partenaires techniques et financiers, permettra aux acteurs de la filière lait local de réfléchir sur l’impact du Covid-19 sur les activités des laiteries au Burkina Faso et de trouver des voies et moyens qui permettront de contrer, dans les années à venir, tout genre de crise qui pourrait impacter la filière.
Des enquêtes ont été faites auprès des laiteries durant la période de restriction due au Covid-19. Laquelle enquête a révélé que les laiteries ont subi les conséquences des mesures de restriction qui ont été prises, à en croire Adama Ibrahim Diallo, président de l’union nationale des mini laiteries et producteurs du lait local du Burkina (UMPL/B). « Il y a des villes qui ont été mises en quarantaine, ce qui a impacté le marché du lait et, surtout, l’approvisionnement de certaines laiteries. Il y a aussi eu le couvre-feu qui a eu un coup dur sur les laiteries. Aussi, faut-il ajouter la question de la fermeture des écoles ; il y a des laiteries qui avaient le marché de livraison du lait dans les écoles, qui ont perdu ce marché-là », a expliqué le président des petites laiteries du Burkina Faso qui a estimé, à plus de 23 millions, les pertes pour les laiteries pendant ces quelques mois de restrictions contre le Covid-19.
C’est donc sous le thème : « Impacts de la Covid-19 sur les efforts de développement durable de la filière lait au Burkina Faso » que se tient cette 6e édition du lait local. Ces 72h permettront aux acteurs de réfléchir, en termes de résilience des laiteries face à ces genres de pandémie, où face à tout ce qui peut intervenir comme crise pour les mini laiteries. « Nous sommes des petites unités qui transforment entre 50, 100 et 500 litres de lait. Donc vous comprendrez que les petites unités ne sont pas très résilientes et ne peuvent pas faire face à certaines crises. Mais, il faut réfléchir ensemble pour trouver des solutions palliatives pour pouvoir, à l’avenir, résister un peu aux situations de crise », a indiqué le président de l’UMPL/B. A cet effet, plusieurs activités seront donc développées.
« Nous devons donc engager la réflexion ensemble et relever les défis qui sont les nôtres »
Le ministre des ressources animales et halieutiques, Soumanogo Koutou a reconnu que ces mesures contre le Covid-19, bien que nécessaires, n’ont pas été sans conséquences sur l’activité économique du pays et le quotidien des Burkinabè. « La pandémie a particulièrement et durement touché les systèmes de production locaux. Aussi, les producteurs, notamment les acteurs de la filière lait local, font-ils actuellement face à de nombreux défis. Nous devons donc engager la réflexion ensemble et relever les défis qui sont les nôtres », a soutenu le ministre Koutou qui reste convaincu que les réflexions qui seront menées autour du thème de cette 6e édition, « conduiront à des propositions constructives allant dans le sens de parvenir à une réduction des effets de cette maladie sur les activités de de la filière ». Aussi, le ministre dit être persuadé que les échanges des acteurs de la filière lait pendant ces 72 heures, permettront à chacun d’eux, de jouer sa partition, « pour une filière lait local au service du développement économique et social de notre pays ».
El Hadj Bassiaka Dao, parrain, de cette édition estime aussi, pour sa part, que ces 72h de lai local, doivent donner à tous les acteurs, « malgré tout, de l’optimisme, du dynamisme, de l’intelligence et de l’imagination dans ce contexte difficile ». Il a ainsi souhaité que pour cette année, les travaux qui seront menées au cours de ces journées obtiennent un meilleur succès pour la consolidation et la pérennisation des activités des Unités de transformation de lait.
Cette 6e édition sera marquée par des expositions-ventes des produits laitiers, des échanges autour de conférence-débat, des panels, ateliers, sur l’impact du Covid-19 sur les acteurs (femmes et jeunes surtout), des maillons (production, collecte, transformation et commercialisation). Aussi, des réflexions seront menées sur les stratégies de migration et surtout, des alternatives pour un développement durable de la filière lait local.
Armand Kinda
Minute.bf