Le président du Faso, afin de minimiser les contraintes liées aux restrictions prises pour endiguer la propagation du Covid-19, a dans un discours à la nation tenu le 2 avril 2020 proposé des mesures d’accompagnements socio-économiques pour faciliter la vie des citoyens burkinabè. Que pensent les Ouagalais de ces mesures ? C’est l’objet d’un micro trottoir qu’une équipe de minute.bf a mené pour recueillir les opinions des uns et des autres.
Adama Sodré petit comerçant du marché de goughin : « C’est bien beau ces mesures d’accompagnements, mais j’ai bien peur que nous les nécessiteux réels, on ne puisse pas en bénéficier. Ceux qui se disent représentants des commerçants vont s’en accaparer avec leurs proches au grand dam des vrais nécessiteux. Je ne vais pas vous le cacher, si effectivement les vivres destinés aux commerçants démunis des marchés et Yars vont être gérés par les responsables de nos marchés, nous n’aurons rien, ils vont se les distribuer par complaisance.

Vous voyez ces vieilles femmes assises au bord de la voie à même le sol avec les quelques condiments pour vendre malgré les restrictions, c’est parce qu’elles n’ont pas le choix. Je peux dire que chez moi ça ne vas pas mais je vaux encore mieux qu’elles. Mais je vous assure qu’elles ne vont même pas entendre parler de ce don ici quand on va vouloir faire le partage »
Stanislas Ouédraogo , est également petit commerçant : « je loue les mesures d’accompagnements annoncées par le président du Faso. Ces mesures sont vraiment salutaires. Cependant, cela allait être bien si la distribution par exemple des vivres aux commerçants nécessiteux qu’on annonce allait suivre vraiment les règles de l’art. Ce qui m’inquiète c’est que les dons pour les commerçants démunis risquent d’être détournés pour constituer le fonds de commerce de ceux qui sont chargés de la distribution ».
Mohamed sankara
Wilfried Nikièma, habitant de l’arrondissement 6 de Ouagadougou : « Pour moi, les mesures du président, c’est bon mais ce n’est pas arrivé. Je m’explique : la majeure partie de la population frappée par les mesures de restrictions contre le Coronavirus sont les plus démunis pourtant, la diminution, voire la gratuité des factures d’électricité et d’eau par exemple n’impacte en rien la tranche pauvre de la population burkinabè puisse que beaucoup, ne sont ni connectés à l’ONEA, ni à la société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL). Franchement moi, je m’attendais à ce qu’on diminue drastiquement le prix du riz et du Maïs ».
Wilfried Nikiema
Mohamed Sankara, citoyen également à l’arrondissement 6 de Ouagadougou embouche la même trompette: « Selon moi, il aurait fallu diminuer les prix des denrées de première nécessité. Par exemple pour le riz, si le sac est à 10000f, il faut envoyer cela à 2500 frc. C’est cela qui impactera plus les pauvres ».
Il faut rappeler que parmi les mesures d’accompagnements édictées par le président du Faso, il est prévu à travers la Société Nationale de Gestion du Stock de Sécurité alimentaire (SONAGESS) de rendre disponible les vivres à prix social au profit des plus pauvres.
Propos recueillis par Hamadou Ouédraogo
Minute.bf