Crise au conseil municipal de Nanoro : « C’est une déception mal gérée…» (Jean-Marie Zida, maire)

Jean-Marie ZIDA est le maire de la commune de NANORO. Dans cette interview accordée à votre organe www.minute.bf le lundi 12 avril 2021, il a présenté sa commune et le conseil municipal. Il a saisi l’occasion pour dresser un bilan succinct de ses réalisations à la tête de la mairie. Elu en 2016 dans cette commune, Jean-Marie ZIDA s’est depuis lors vu confronté à une fronde de certains conseillers qui dénonçaient sa gestion, arguant qu’il « gère seul » la mairie. Dans cet entretien, sans langue de bois, le maire revient sur la crise et ses conséquences pour sa commune. Sa « main reste tendue ». Il appelle les frondeurs à revenir à la table, à se donner la main pour la construction de la commune. Lisez-plutôt !

Minute.bf : Présentez-nous la commune de Nanoro ?

Jean-Marie ZIDA : Nanoro est une commune d’environ 40.000 âmes si je m’en tiens aux résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitation de 2006 . Aujourd’hui, ces chiffres doivent, de toute évidence, être dépassés. Elle fait partie des 15 communes qui forment la province du BOULKIEMDE et est située à 35 kilomètres de Boussé sur la route regionale numéro 13 reliant BOUSSE dans le KOURWEOGO à KORDIE dans le SANGUIE.

Lorsque l’on dit « Nanoro » il faut tout de suite penser au projet de développement hydro-agricole de Soum (PDH SOUM), un projet d’envergure national comprenant le barrage de SOUM, cinquième plus grand barrage avec une mise en eau d’un peu moins de 200 millions de mètres cubes et un aménagement en cours d’au moins 1300 hectares destinées au maraichage et aux cultures de contre-saison entres autres.
Nanoro c’est aussi l’Unité de Recherches Cliniques de NANORO (URCN), un centre de recherche de renommée internationale notamment en matière d’investigations sur le paludisme et plus récemment sur la maladie à CORONAVIRUS.

Nanoro c’est également le Centre Médical Saint Camille et les frères de la Sainte Famille. Le centre médical accueille des malades venant de partout et parfois même de la capitale Ouagadougou tandis que les frères de la sainte famille sont très actifs dans les réalisations de forages, d’activités génératrices de revenus, des activités d’alphabétisation, au profit des femmes notamment.

Nanoro c’est enfin l’ONG RES PUBLICA intervenant dans l’éducation, dans la construction d’infrastructures sanitaires, dans le soutien aux jeunes et aux femmes en matière d’activités génératrices de revenus etc. RES PUBLICA a injecté des centaines de millions de francs CFA dans la construction d’établissements d’enseignement secondaires, d’écoles primaires, de centres de santé etc. Cette ONG intervient dans la commune depuis une vingtaine d’années. Elle intervient également dans les communes voisines de SOAW et de PELLA pour ne citer que ces communes-là !

Revenant sur le Conseil municipal, il est à noter qu’elle comprend trente-un (31) conseillers municipaux. Deux partis politiques sont présents au sein du Conseil : le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) qui compte vingt-cinq (25) conseillers municipaux et l’Union pour le progrès et le changement (UPC) qui en compte six (6).

A l’instar des autres conseils municipaux sur tout le territoire national, le conseil municipal de Nanoro comprend un organe exécutif formé du Maire et un bureau comprenant sept (07) membres : le maire, les deux adjoints au maire et les 4 présidents de Commissions permanentes.

Aujourd’hui, quel bilan pouvez-vous faire de votre gestion à la tête de cette commune depuis 2016?

Dans nos communes, tout est prioritaire. Le conseil municipal est entré en fonction précisément le 28 juin 2016. La présente émission me semble ne pas permettre de pouvoir faire un point exhaustif des réalisations du conseil, un tel exercice demandant de notre part une meilleure préparation. Je vous invite donc d’ici la fin du mandat pour une émission toute spéciale consacrée au bilan de notre action.

Dans cette attente, permettez-moi néanmoins de vous donner juste un aperçu général de notre action et ceci, par domaine d’activités.
En matière d’éducation, nous avons pu, pendant le mandat, notamment sur ressources propres mais aussi avec l’aide de l’État central, construire des infrastructures à l’image de celle de Bas-Yam, un quartier de Nanoro Centre, composées de trois salles de classes, un logement, des latrines et un forage

Une autre infrastructure à Nanoro Centre ( NANORO D) comprenant trois classes et des latrines, a été construite. Dans le village de Zimidin au quartier POUNOU, une école à trois classes a été érigée sous nos soins. Dans le village de Soum, une école sous paillote a été normalisée à travers la construction de trois classes et des latrines dans le quartier SOUM-GOGO.

Dans le village de GOULOURE, un logement pour maitres a été construit. A NAZOANGA, une école à trois classes a été érigée dans le quartier ZANTAON. Il y a eu la construction du CEG de SOALLA comprenant quatre salles de classes, un bloc administratif et des latrines… Le Conseil Régional du Centre-Ouest y a érigé deux salles de classes pour accompagner l’action du conseil municipal. Nous avons aussi procédé à des réfections d’écoles…

En outre, avec l’appui de l’Etat, la commune de Nanoro est arrivée à commander chaque année d’une part les vivres pour les cantines scolaires et d’autre part les fournitures scolaires et les fournitures spécifiques.

A cela, il faut ajouter l’organisation, chaque année, de la journée de l’excellence permettant de récompenser les meilleures élèves et les meilleurs enseignants du primaire. Depuis notre élection cette activité a toujours été organisée chaque année au profit du monde éducatif.

En matière de santé, nous pouvons citer les activités phares suivantes :
-Un plaidoyer a été fait pour l’ouverture du Centre de Santé et de Promotion sociale (CSPS) du village de SOALLA ou un forage a été érigé par le Conseil Municipal. Grâce aux mêmes plaidoyers le matériel a pu être mis à disposition pour une ouverture effective dudit centre de santé.
-Le conseil a pu également travailler, avec l’appui du projet de développement hydro agricole de Soum et avec l’accompagnement des services techniques en charge de la santé, à l’ouverture du CSPS de Kokolo.
-L’ouverture très bientôt du dispensaire de DACISSE construit sur ressources propres de la commune et avec l’appui du Fonds Permanent pour le développement des Collectivités Territoriales( FPDCT). Ledit dispensaire est prévu pour être normalisé en centre de santé et de promotion sociale(CSPS) sur le budget primitif 2021 et ceci, sur ressources transférées du Ministère de la Santé.
Nous passerons sous silence la réfection du CSPS du village de GODO, les commandes des produits pharmaceutiques et de produits spécifiques, l’entretien et la réparation des bâtiments, l’entretien et la réparation des engins des infirmiers chefs de postes, ainsi que le carburant en appui pour les centres de santé, etc.

En matière d’appui aux activités des jeunes le conseil municipal a décidé de la construction du jardin communal appelé « jardin du maire »  et de celle de la maison des jeunes de NANORO.

Pour ce qui est de l’appui à la coordination départementale des femmes de NANORO, deux forages aux fins de la réalisation d’activités maraichères ont été réalisés avec l’appui du Fonds d’Intervention pour l’Environnement(FIE) dans le village de BASZIRI. Un moulin à grain a également été acquis au profit de la même coordination.
Chaque année, la « Coupe du Maire » est organisée au profit des jeunes de la commune et ceci sans discontinuité depuis 2016.

Nous nous sommes aussi donné pour objectif que d’ici la fin du mandat, tous les villages de la commune soient dotés de poteaux et de filets de football. Nous sommes actuellement à huit (08) villages déjà servis et les poteaux et filets pour le reste des villages est prévus dans le budget primitif 2021.

En matière culturel, il est à noter l’organisation régulière de la Course atypique des Anes de NANORO (CAAN). Cette activité était menée auparavant par la Sainte Famille de Nanoro avec l’appui des Frères CAMSAFA d’Italie, mais depuis 2016, cette activité, avec l’accord de la Sainte Famille, a été rétrocédée à la commune de NANORO qui en assure l’organisation pratique tandis que les frères de la sainte famille assurent la couverture des prix. Ainsi, en chaque début d’année, cette course est une occasion pour des famille d’avoir du riz pour assurer le bon déroulement des fêtes, les prix étant sous forme de sacs ou de dizaines de kilogrammes de riz pour au moins trois cents (300) participants.
En matière d’eau et d’assainissement, de nombreux forages ont été réhabilités et au moins une dizaine de nouveaux forages seront effectivement réalisés sur le compte du budget communal sur la durée du mandat en plus des appuis des partenaires CAMSAFA, RES PUBLICA, la sainte famille de NANORO…que nous remercions au passage.

L’adduction d’Eau Potable Simplifié (AEPS) de la ville de NANORO a été mise en affermage depuis le 1er janvier 2020 et ceci, pour une meilleure desserte de la ville en eau, la gestion de cet ouvrage s’accommodant difficilement avec les missions de service public dévolues à l’administration communale. Depuis cette rétrocession, l’eau potable est devenue plus disponible et les coupures ont considérablement diminué.

Depuis quelques temps, le conseil municipal de Nanoro est secoué par une fronde orchestrée par certains conseillers. Qu’en est-il exactement ?

C’est exact. Le conseil municipal traverse une période des plus difficiles, car secoué par une fronde sans précédent et ceci, depuis 2017.
Même si cette fronde peut apparaitre comme un signe de vitalité démocratique, il faut reconnaitre que ses formes et manifestations font penser à une volonté de nous empêcher d’avancer sur le terrain des acquis, toutes choses qui empêcheraient leurs auteurs d’espérer parvenir aux premières loges dans la gestion des affaires communales dans un proche avenir.

Combien de conseillers dénoncent aujourd’hui votre gestion?

Les conseillers contestataires ou frondeurs qui n’ont pas la même lecture que nous dans nos actions sont un peu moins d’une dizaine.

Qu’est-ce qu’ils vous reprochent concrètement ?

Ils nous reprochent de travailler seul. Pour reprendre leur terme ils nous accusent de « gestion clanique et solitaire ». Pour qui connait les dispositions du Code général des Collectivités en rapport avec l’organisation du travail au sein des collectivités, cet argument est intenable. Il est d’autant moins convainquant que moi-même je suis un maire non résidant. Je suis cadre de l’administration publique burkinabé et j’ai d’autres fonctions en dehors de celles de maire de la commune. Tous les actes liés à la vie de la collectivité comme les délibérations portant mise en place des commissions permanentes ont été adoptés dès la première session sous notre présidence en 2016. Il en est de même pour les arrêtés portant délégation d’attributions aux adjoints au maire qui ont aussi été pris dans le même temps.

Pour dire vrai, les difficultés que nous traversons trouvent leur fondement dans des divergences purement politiques latentes qui se sont révélées au grand jour puisque certains candidats malheureux n’ont d’autres programmes que celui de jouer les premiers rôles et rien d’autres. A partir du moment où nous nous sommes rendu compte de cet état de fait, il nous fallait assumer nos positions et nos choix devant le conseil municipal dans sa majorité qui apprécie.

Quand vous parlez de questions purement politiques, est-ce à dire que les frondeurs sont d’un autre parti politique que le vôtre ?

Les frondeurs sont du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) tout comme moi et les camarades qui ont décidé de rester à mes côtés dans notre combat commun pour le bien-être des populations.
Notre conviction est faite que le problème vécu par notre conseil est purement politique. Bien qu’étant du même parti que nous et ayant accepté faire partie du bureau du conseil municipal, les camarades en cause ne se sont pas gênés d’avoir des ambitions difficilement compatibles avec toute stabilité dans le fonctionnement du Conseil Municipal. En effet, l’objectif affiché au départ en 2017-2018 était, pour eux, de parvenir par des méthodes aux antipodes de l’éthique et de la morale politique de parvenir à obtenir notre démission de gré ou de force. Aux personnes ressources, aux notabilités coutumières et religieuses, ils ont affirmé, lors d’une rencontre au palais de Sa Majesté, le Naba KARFO, chef du canton de NANORO que « ou le Maire démissionne, ou ils l’envoient en prison ».

Et pour atteindre leurs fins, ils ont demandé un audit au Ministère en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Avant même d’avoir reçu le rapport des inspecteurs techniques du MATD, nous recevions l’inspection Générale des Finances qui, contre mauvaise fortune bon cœur, n’a pas mené ses investigations, estimant à juste titre, qu’un autre contrôle ne devrait pas avoir lieu pendant que le rapport du contrôle précédant n’était pas encore rendu disponible.
Puis ce fut le tour d’une plainte déposée, courant le premier semestre 2018, au cabinet du procureur près le Tribunal de Grande Instance de Koudougou. Cette plainte brassait tous les domaines de la vie de la collectivité et le Service Régional de la Police Judiciaire du Centre-Ouest a fait un déplacement à NANORO dans le cadre des investigations liées à cette affaire. Le procès, initialement fixé pour le 24 juin 2019, a été plusieurs fois renvoyé pour n’avoir lieu qu’en date du 28 décembre 2020. Le délibéré, rendu le 25 janvier 2021, consacrait notre blanchiment pour  infractions non-constituées .

Non satisfaits du verdict, les frondeurs ont fait appel au niveau de la Cour d’appel de Ouagadougou et nous attendons d’être convoqué à nouveau.
Les frondeurs s’étant rendus compte que le temps passait et que inexorablement, nous allions vers la fin du mandat initialement prévue pour mai 2021, se résolurent à noyauter la sous-section MPP de NANORO pour m’y mettre en minorité avec le secret espoir de me remplacer au mandat prochain. C’est pourquoi, toute honte bue et avec la bénédiction de certains bonzes du MPP à Koudougou, ils formèrent une sous-section taillée sur mesure de laquelle, tout naturellement ni moi-même, ni les personnes qui me sont proches, ne faisons partie.

Ceci créa une forte déception marquée par un départ de plusieurs militants vers un autre parti de la majorité présidentielle, le Rassemblement Patriotique pour l’Intégrité (RPI) et là encore, j’en aurai pour mon compte puisque, soupçonné d’avoir battu campagne pour le RPI, j’ai été plusieurs fois convoqué au siège du parti par les mêmes frondeurs et leurs soutiens au niveau de la province du BOULKIEMDE. A la clé, ils me demandaient de leur remettre le mandat de Maire qui leur appartiendrait comme si c’est le MPP qui avait voté le Maire.

Quelles peuvent donc être les conséquences de cette crise sur la commune de Nanoro ?

Les conséquences sont déjà là. Il y a la fracture sociale et toutes les personnes ressources ont été mises à contribution pour le retour de la serenité au sein du Conseil municipal. Le ministre en charge de l’administration territoriale de l’époque s’est même déplacé à Nanoro à cause de cette crise. Il en est de même pour la tutelle rapprochée. Le Président du parti MPP, avec à ses côtés le Maire de Ouagadougou, Armand Roland Pierre Béouindé a reçu tous les conseillers municipaux MPP en date du 28 Aout 2018. Le maitre mot, c’était l’exhortation à l’entente et à la cohésion pour contribuer utilement au développement de notre commune. Malheureusement, aucun d’eux n’a été écouté et la toute première conséquence c’est que le MPP s’est divisé en deux parties. La plus grande partie s’est envolée comme des hirondelles au printemps, vers le RPI comme indiqué plus haut. Cette aile estime que, comme elle n’a pas été entendue et au regard du contexte délétère, elle devrait s’en aller, l’essentiel, pour elle, étant de contribuer à l’animation de la vie politique et d’accompagner le président du Faso Roch Marc Christian, dans la mise en œuvre du programme politique pour lequel elle a contribué à le faire réélire.

Sur cette question d’accompagnement du président, je puis vous assurer qu’aux élections du 22 novembre dernier, Nanoro a fait un score hors de tout commentaire dans ce vote. Aujourd’hui, la situation est qu’il est difficile de pouvoir demeurer ensemble. Chacun peut se retrouver de son côté et apporter sa pierre à la construction de l’édifice commun. Nous ne pensons pas que ce soit absolument une mauvaise chose. Pour une commune comme Nanoro, nous trouvons que c’est vraiment regrettable parce que, c’aurait été les grandes villes comme Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Koudougou, Banfora, etc. cela pourrait peut-être se comprendre, mais pour une petite localité comme Nanoro, c’est un peu de trop. Enfin, s’il faut cela pour qu’on avance vers ce qui est juste et vrai, nous ne faisons simplement que constater.

Vidéo: Est-ce que les frondeurs siègent souvent à certaines sessions du conseil municipal ? Perçoivent-ils toujours leurs frais de session ?

Aujourd’hui, quelle invite avez-vous à faire à l’endroit des conseillers qui ont, en quelque sorte, quitté les rangs ?

Nous avons déjà lancé cette invite à plusieurs reprises. Je me souviens encore que le 5 avril 2018, au siège du MPP à Ouidi, j’ai présenté mes excuses à tous les conseillers municipaux qui étaient présents à une rencontre initiée par les membres du Bureau Politique National et du Bureau Exécutif National du MPP ressortissants du BOULKIEMDE pour traiter des divergences au sein du parti à NANORO.
Nous disions qu’il était important que nous nous pardonnions pour pouvoir nous donner la main pour avancer dans la synergie et dans l’acceptation de nos différences.

Le 28 août 2018, en présence des premiers responsables du parti, nous renouvelions notre demande de pardon auprès des conseillers frondeurs et les invitions à la cohésion et à l’entente pour le plus grand bonheur de notre commune.

Le 9 août 2018 aussi, dans la salle de réunion de la mairie de Nanoro pleine de monde, et en présence de Monsieur le Haut-Commissaire du BOUKIEMDE, nous demandions également à ce que nous nous donnions la main pour mener les activités de développement notre seule raison d’être au sein du conseil municipal. Ce, d’autant plus que l’union fait la force.

En résumé, nous dirons qu’il n’y a pas de situation irrémédiable. Notre main est toujours tendue comme elle l’était déjà. Nous souhaitons que les uns et les autres reviennent à la table afin que nous puissions ensemble avancer.

Pour nous, le plus important n’est pas d’avoir simplement le quorum pour pouvoir tenir nos sessions. Nous voulons que les uns et les autres reviennent afin que dans un élan de débat constructif, chacun apporte sa pierre à l’édification de notre chère commune. En tout cas, c’est le cri de cœur que je lance encore à chacun d’eux. A bras ouverts, nous les accueillerons parce que chacun d’eux est un maillon indispensable à la chaine que nous formons pour un développement harmonieux de notre commune.

Les élections municipales devront bientôt se tenir. Est-ce que vous avez encore pour ambition de vous présenter ?

Là, permettez-moi de trahir un secret. En 2016, et rendant honneur à la vérité, nous ne venions pas avec l’ambition d’être maire de Nanoro. Pour nous, il fallait venir juste apporter notre expérience parce que de part nos fonctions assumées dans le cadre professionnel, nous avons appuyé de nombreuses communes notamment en matière de mobilisation des recettes. Nous avons participé, en qualité de membre, aux travaux de la Commission Technique Régionale d’Approbation des Budgets dans la région du Centre-Sud de Septembre 2010 à Novembre 2014.
Une fois sur le terrain politique et face à la demande des différentes couches sociales au niveau de la commune, nous avons accepté d’être candidat, puis élu au poste de Maire de la commune de NANORO. Il faut néanmoins noter que c’est avec plaisir que nous assumons cette noble charge que les populations nous ont fait l’honneur de nous confier.
Pour nous, être maire de la commune de NANORO en 2022 n’est pas une finalité en soi parce qu’il n’y a pas de chemin tout tracé pour un homme politique. Ce qui me semble plus important, c’est d’être utile et donner le meilleur de soi à tous les niveaux de responsabilité auxquels on peut être appelé.

Quel est le message que vous avez à l’endroit des populations de la commune de Nanoro ?

Je leur dis que la politique, elle est ainsi faite. Nous remercions les personnes ressources, les coutumiers, les religieux qui sont à nos côtés. Nous disons également merci aux jeunes, aux femmes et aux anciens. Nous leur disons qu’il n’y a pas une seule commune où il n’y a pas eu ces zones de turbulence. Mais à Nanoro, les choses ont pris une dimension un peu pire qu’ailleurs. Nous demandons aux uns et aux autres de rester engagés et déterminés et de se dire que rien ne s’obtient dans la facilité. Le cri de cœur que nous lançons, c’est l’invite au travail, l’invite à l’engagement, l’invite à la solidarité.

Propos recueillis par Armand Kinda
Minute.bf