Le ministre de l’urbanisme et de l’habitat, Mikaïlou Sidibé, a convoqué ce jeudi 23 mars 2023, les propriétaires terriens du village de Raguitenga, pour une mise au point après les propos qu’ils ont tenus lors de leur dernière conférence de presse le 21 mars 2023, le mettant en cause dans le problème foncier qui secoue la commune de Korsimoro depuis 2017. Face au ministre, les concernés se sont dédits.
Au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée le 21 mars dernier à Ouagadougou, les ressortissants de la commune de Raguitenga ont accusé l’actuel gouvernement de la Transition d’avoir décidé d’accompagner la réalisation du projet de construction d’une cité communale à Raguitenga contre l’avis des villageois. « Nous avons appris que le gouvernement de Transition, à travers son ministre concerné, après plusieurs rencontres avec les promoteurs et les autorités locales, a marqué son accord et a même décidé d’accompagner le projet, quand bien même que ce projet soit suicidaire », avait déclaré en substance à cette conférence, le porte-parole des ressortissants, Moumini Sawadogo.
Face à ces propos qu’il juge « mensongers » et « totalement déphasés avec la réalité », le Ministre de l’urbanisme et de l’habitat, Mikaïlou Sidibé a tenu à rétablir la vérité en conviant les conférenciers ce mardi, pour « une rencontre d’éclairage et de recadrage » en présence de la presse. « La rencontre de ce soir fait suite à ce que nous avons vu dans la presse concernant un projet immobilier dans un village dénommé Raguitenga. Nous avions reçu les ressortissants de ce village la veille, le 20 mars, qui nous avaient approché pour dire qu’il y a un projet controversé de construction d’une cité communale dans ce village et qu’ils étaient contre ce projet. Mais qu’ils ont appris que le promoteur de ce projet était en discussion avec nous et que nous avons donné notre accord. Donc, ils étaient venus pour se rassurer si nous étions au courant. Nous leur avions fait savoir que, d’abord, le Promoteur immobilier dont ils parlent, était inconnu de nos fichiers et qu’on n’était pas au courant du projet », a expliqué le ministre qui dit avoir été surpris le lendemain de cette rencontre de lire dans la presse, que ces mêmes ressortissants ont maintenu leur déclaration selon laquelle le gouvernement actuel, à travers le ministre de l’habitat, accompagne ce projet. « Nous avons souhaité donc les rencontrer de nouveau, en présence de la presse pour pouvoir faire des clarifications », a martelé Mikaïlou Sidibé.
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Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au cours de cette rencontre, les ressortissants de Raguitenga se sont dédits par rapport aux déclarations qu’ils ont faites lors de leur conférence de presse du 21 mars 2023. Face au ministre, leur porte-parole, Moumini Sawadogo, a soutenu que ses propos ont été « mal compris » par la presse, quand il a fait cas de l’implication du gouvernement de la transition dans ce dossier. Selon ses dires, le passage selon lequel le ministre aurait décidé d’accompagner le promoteur immobilier en question, était plutôt un extrait des déclarations de certaines autorités locales en l’occurrence le Président de la délégation spéciale, à leur endroit.
« En clair, nous avions voulu dire que le ministre de l’habitat n’était pas au courant parfait de toute la question qui entourait le projet de cité communale à Raguitenga, d’où la rencontre d’éclairage avec lui suivie de la conférence de presse pour fournir tous les éléments d’informations qu’il y avait sur cette affaire. Malheureusement, certains médias n’ont pas assez saisi notre message et ça a créé de la désinformation. Une fois de plus, recevez nos sincères excuses », a-t-il fait son acte de contrition.
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Faisant leur mea-culpa, les ressortissants qui disent s’être fait mécomprendre, ont séance tenante présenté leurs excuses au ministre et à sa délégation pour cet incident. Ils ont, du reste, félicité le ministre de l’urbanisme, pour l’oreille attentive qu’il a bien voulu accorder à leurs préoccupations lors de leur dernière rencontre.
Présente à cette rencontre de recadrage, la presse n’a pas manqué, elle aussi, de livrer sa version des faits. Apportant des éléments de défense sur la « désinformation » dont on leur reproche, les journalistes présents lors de la conférence de presse du 21 mars, ont récusé les affirmations du porte-parole des ressortissants de Raguitenga, celles relatives surtout au fait que leurs propos ont été mal interprétés dans les journaux. Les hommes de médias ont souhaité « qu’ils s’assument leurs propos » d’autant plus que lesdits propos sont issus de la déclaration liminaire qu’ils ont eux-mêmes lue et surtout, qu’après le point de presse, une interview leur a été accordée où ils ont réitéré les mêmes déclarations. Les échanges ont duré environ une heure de temps.
Tout est-il qu’à l’issue des explications, toutes les parties avec le ministre en premier, ont convenu d’accorder leur violon et de conjuguer ce « malentendu » au passé.
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Oumarou KONATE
Minute.bf
