Les populations des zones non loties de Saaba (une commune située à l’est, aux encablures de la capitale burkinabè) ont une nouvelle fois de plus exprimé leur mécontentement sur la façon de gérer le foncier dans la commune. Ce lundi 1er novembre 2021, hommes, femmes et enfants ont été conviés pour une assemblée générale afin de s’expliquer sur les constats de la gestion du foncier après un audit gouvernemental.
Selon les dires de ces populations, le gouvernement , à un certain moment, leur a demandé de sursoir à tous les mouvements et qu’un audit sera mené afin de régler tous les problèmes du foncier dans la commune de Saaba. Chose faite puisque le 1er septembre dernier, des équipes des ministères de l’urbanisme et de l’administration territoriale se sont présentées pour commencer l’audit.
Elles ont par la suite reçu le constat après l’audit qui , à les en croire, leur donne « pleinement raison » en ce qui concerne leurs différentes revendications. Les problèmes soulevés dans la synthèse des constats montrent entre autres, selon les manifestants, une irrégularité de certains promoteurs immobiliers qui agissent dans la commune. Sur 28 promoteurs immobiliers, 5 disposent d’un droit pour lotir et 10 sont sans autorisation. Il y a également le morcellement de 4 réserves administratives à Borgho et à Nioko, le morcellement d’un site destiné pour un cimetière municipal, l’extension frauduleuse des sites accordés aux promoteurs, l’expropriation des champs ou de terres à des propriétaires terriens, etc.
« Le but de cette assemblée est de restituer le constat à la population, leur expliquer ce que l’audit a produit. Tous les points seront déballés ici », a déclaré Milair Zagré, chargé à l’information du Mouvement des jeunes pour la transparence dans la gestion foncière à Saaba.
Ces populations appellent le gouvernement à se prononcer sur le rapport qui a été déposé après l’audit au risque de les voir prendre d’assaut les rues de la commune pour encore manifester leur mécontentement. « Ils ont déposé le rapport depuis longtemps mais jusque-là, il n’y a pas de réaction. Souvent on se demande si ce silence n’est pas complice », s’interroge Milair Zagré.
Tout compte fait, le gouvernement a une semaine, selon les populations, pour réagir et dire qui a raison, qui a tort. « S’il y a une chose que nos gouvernants nous ont apprise, c’est qu’ils ne réagissent pas sans pression », a martelé Milair Zagré.
La commune de saaba est secouée depuis fort longtemps par une crise foncière. Plusieurs fois, des populations ont pris d’assaut la mairie de la commune pour exprimer leur ras-le-bol face à la gestion des terres.
Mouni Ouédraogo
Minute.bf