jeudi 21 novembre 2024
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Insécurité au Burkina : « Même la première guerre mondiale n’a pas duré six ans » (Dr. Hyacinthe Ouédraogo)

Dr. Hyacinthe Wendlarima Ouédraogo est enseignant-chercheur en Histoire et Patrimoine culturel à l’Université de Gaoua. Il est aussi acteur de la société civile au Burkina Faso, fondateur du Mouvement conscience nouvelle (MCN) et membre du Groupe d’initiative pour la refondation de la patrie (GIRP). Dans cette interview accordée à www.minute.bf le 12 janvier 2022, il revient sur les missions du MCN et du GIRP. Il a aussi abordé l’actualité nationale marquée en grande partie par la crise sécuritaire. Un tour d’horizon a été fait sur l’actualité internationale avec la situation au Mali, marquée par les sanctions de la CEDEAO.

Minute.bf : Comment se porte votre mouvement Conscience nouvelle ?

Hyachinte Wendlarima Ouédraogo : Le mouvement conscience nouvelle se porte bien. Comme toutes les structures associatives, le message passe mais pas au rythme attendu. Vous savez qu’au Burkina Faso quand une structure n’a pas l’argent pour partager aux gens, même si les idéaux sont bons, même si la cause est noble, vous sentirez que les adhésions ne sont pas faciles. Les gens se prononcent dès les premières heures mais quand ils se rendront compte que vous n’avez pas l’argent pour leur distribuer et qu’au contraire même vous leur demandez des contributions pour faire avancer le mouvement, c’est là que ça piétine. Sinon, dans l’ensemble tout va bien. Nous sommes actuellement dans 14 provinces et dans 8 régions du Burkina Faso. L’extension se poursuit.

Minute.bf : Quelles sont les missions de ce mouvement ?

Hyacinthe Ouédraogo : Le mouvement conscience nouvelle s’est assigné la mission de la révolution des consciences des Burkinabè parce que nous sommes sûrs d’une chose, le développement a pour fondement la valeur du capital humain. Et cette compétence du capital humain est liée forcement à la conscience des hommes. Plus les hommes sont consciencieux, patriotiques, responsables, plus le pays sera dynamique, plus le développement sera possible parce que, comme l’a dit Joseph Ki Zerbo, « on ne développe, on se développe ». L’Afrique peine parce qu’on pense que le développement peut être exporté. Nous, on dit qu’au Burkina Faso, il est vrai qu’il y a le défi du milieu (climatique et géographique), mais si les Hommes prennent consciences pour travailler au développement, c’est bien possible, parce qu’on voit des pays au monde qui sont mal lotis que le Burkina Faso mais arrivent à s’assurer un développement acceptable.

Minute.bf : Parlez-nous maintenant du cadre de réflexion que vous venez de mettre en place avec d’autres personnes ?

Hyacinthe Ouédraogo : Ce cadre de réflexion dénommé Groupe d’initiative pour la refondation de la patrie est née de nos combats individuels parce que de nous tous qui avons lancé ce cadre de réflexion, chacun faisait quelque chose de son côté. Chacun avait ce cri de cœur qui était d’apporter quelque chose à la société, à la nation burkinabè et tout le monde le sait ; le pays va mal. Il y a assez de crises structurelles et surtout conjoncturelles. Nous nous sommes dit que nous luttons de façon dispersée alors que l’union fait la force. Pourquoi ne pas unir nos forces pour que nos actions soient plus visibles et portent plus pour nous-mêmes et pour les générations futures ? C’est ce qui a fait que depuis un an et trois mois passés, nous avons accéléré les réflexions et nous sommes arrivés à dire que tous les Burkinabè doivent être invités dans un cadre de réflexion pour que nous voyons ce qu’il faut faire au niveau sécuritaire, sanitaire et éducatif, économique, social, etc. pour ce pays. Ce cadre va nous permettre d’inviter tous les Burkinabè, qu’ils soient jeunes ou avancés en âge, pour que nous puissions réfléchir sur les questions essentielles de la survie et du développement du pays. Et au bout des réflexions, nous allons réfléchir de façon consensuelle de ce qu’il faut faire pour participer de façon significative à la solution du problème du pays.

Minute.bf : Quelles sont concrètement vos ambitions en créant ce mouvement ?

Hyacinthe Ouédraogo : Ce que je peux dire est que nous ne sommes ni OSC (organisation de la société civile) ni parti politique. Le format qui va naître dans le futur sera déterminé par les décisions qui seront prises dans ce cadre de réflexion. Nous avons discuté à l’interne de ce qu’il faut faire. Une OSC, une super OSC ou un parti politique ? Nous avons tout déposé sur la table mais pour le moment c’est un cadre de réflexion. Tous ceux qui vont venir, qu’ils soient 100 personnes ou 1000 personnes, de par ce que nous allons faire comme activité, nous allons décider ensemble. Est-ce qu’il faut créer un parti politique ? S’il faut créer, on le créera et on va assumer. Nous avons beaucoup discuté en groupe et nous avons décidé d’associer tout le monde et chacun sera père de la chose et en ce moment maintenant, nous allons lancer une structure formelle qui va répondre de la politique ou d’une OSC.

Minute.bf : Pensez-vous qu’avec le travail de conscientisation que vous faites, la masse va adhérer à votre mouvement ?

Hyacinthe Ouédraogo : Je crois qu’il faut travailler en aval et en amont. Sinon nous sommes sûrs d’une chose : les moyens d’action les plus faciles sont les décideurs politiques. Un dirigeant comme Thomas Sankara avec des décisions politiques, des mesures depuis le sommet, quand l’autorité politique a de la bonne volonté comme on l’a vu au Ghana avec Rawlings, au Burkina Faso avec Sankara ou au Rwanda avec Kagamé, la société adopte facilement. Malheureusement au Burkina Faso on n’a pas encore cette chance qu’une telle autorité émerge pour impulser cette dynamique. Mais nous, nous refusons l’indifférence ou la passivité face au délitement social. La conscientisation prend difficilement mais, quand même, nous arrivons à impacter des jeunes. Depuis 5 ans que nous existons, nous avons des résultats sur le terrain.

Minute.bf : Parlez-nous maintenant de votre livre « Le rêve burkinabè »

Hyacinthe Ouédraogo : Le rêve Burkinabè, c’était ma vision du Burkina Faso. Quand je fais une analyse de l’histoire, la géographie et les faits sociaux qui jalonnent cette histoire, je suis arrivé à la conclusion que le pays n’est pas aussi maudit comme on le croit. Pour moi c’est un défaut de conscience des Hommes et nous vivons dans des mensonges insolents. On ne nous dit pas toutes les vérités. Par exemple tout le monde pense que le Burkina Faso est mal loti alors que c’est faux. Nous avons un sahel avec des richesses énormes, nous avons une savane avec le tourisme et même le soleil que j’estime être notre première richesse naturelle. Si nous savions exploiter notre soleil, c’était à nous d’exporter le courant vers d’autres pays et non le contraire. Il n’y a pas un seul pays en Afrique de l’ouest qui a une jeunesse combative, active et une ardeur humaine comme le Burkina Faso, depuis l’histoire. J’ai dit dans « Le rêve burkinabè » que le Burkina doit nourrir un rêve et ça commence de façon individuelle. Si chaque personne a un rêve, nous aurons non seulement des victoires individuelles mais des victoires dans les villages, dans les provinces et des victoires nationales.

Minute.bf : Votre livre a été publié en 2019. Quel retour avez-vous de cette œuvre qui parle de Thomas Sankara ?

Hyacinthe Ouédraogo : Le retour est très positif, mais je me dis que souvent, il y a des œuvres qui mettent du temps avant de prendre leur envol. En 2019, à la parution, j’avais produit 1000 exemplaires. En fin 2020, ce stock était presque épuisé. J’ai actuellement lancé une nouvelle édition de 1000 livres qui seront disponibles dans le mois de mars prochain. Je sens aujourd’hui que la demande est forte. Beaucoup de personnes s’y intéressent. Il y a aussi le prix qui joue un peu sur le succès de l’œuvre. Ce livre de près de 400 pages coûte 6 000 FCFA.

Minute.bf : Parlons de la situation nationale. Quelle lecture faites-vous de la gestion de la crise sécuritaire au Burkina Faso ?

Hyacinthe Ouédraogo : Je ne veux pas être pessimiste ou alarmiste. Je veux être réaliste. Je pense que c’est du tâtonnement. Je crois que c’est des politiques aventuristes parce que, pour moi, même la sécurité d’un village ne se gère pas comme cela. Il n’y a pas de stratégie de lutte structurelle. Quelqu’un disait que même si en venant au pouvoir on n’était pas préparé à faire face à une telle crise, cela fait maintenant 6 ans que cette crise dure, et on devrait être à même de trouver des stratégies pour la contrer. Même la première guerre mondiale n’a pas duré six ans. Mais quand la guerre est survenue, des gens ont trouvé des stratégies, ils ont trouvé qu’il fallait faire la guerre des tranchées. Les armes étaient tellement lourdes qu’il fallait creuser la terre pour se cacher afin de mieux organiser la riposte. L’Europe s’est organisée pour faire face à l’Allemagne, mais il a fallu même faire appel aux Etats-Unis pour l’intervention.

On n’a pas besoin de six ans pour restructurer une armée, même si elle était divisée ou politisée. On n’a pas besoin de 6 ans pour s’équiper militairement. On n’a pas besoin de 6 ans pour revoir le plan de défense d’une nation. Je pense que ce ne sont pas les nominations ou les coups de bâton par saccade qui vont être la solution de notre crise sécuritaire. Ce n’est pas en tuant des centaines ou des milliers de terroristes que nous mettrons fin à cette guerre. Nous luttons contre les manifestations de l’insécurité et non contre la racine du problème. Des gens disent qu’il y a des causes religieuses parce que certains terroristes veulent imposer la charia. Il est vrai que cette option n’est pas à exclure. Au début de la crise, on ne parlait pas de cause religieuse. Des gens ont passé leur temps à accuser le CDP (ancien parti au pouvoir), estimant que cette crise est la revanche des anciens dignitaires du pouvoir. Après cela, ils sont venus dire qu’il y a l’aspect religieux, avec le mouvement au Mali, où certains veulent conquérir un territoire. Aujourd’hui on vient nous parler de la colère du nord qui a été abandonné par les politiques de développement. Je pense qu’on doit mettre toutes ces options sur la table et rechercher les vraies causes du problème. Les causes sont-elles religieuses ? Si oui, on les comptabilise. Sont-elles liées aux querelles politiques ? Si oui, on les comptabilise également. Sont-elles liées à la frustration des populations au nord qui s’estiment abandonnées par les politiques ? Il y a eu une période au Burkina Faso, lorsqu’on dit qu’on va vous affecter au nord, c’était comme si on vous infligeait une punition.  Si des responsables peuvent dire que si tu fais on va t’affecter au nord, cela veut dire que tout le monde est conscient qu’au nord ça ne va pas. Normalement dans un pays, il ne devrait pas avoir ces clivages et ces décalages de traitement. Même avec ce terrorisme territorial, géographique qu’on nous impose ; il n’est pas exclu que les grandes puissances soient derrière ce qui nous arrive. Des gens estiment que le sahel regorge beaucoup de richesses et que l’occident est prêt à tout pour en bénéficier. La négociation, la guerre, le terrorisme, tous les moyens sont bons pour qu’on soit expropriés de ces richesses qui dorment dans le sahel. Il faut qu’on réfléchisse à cela.

Sankara avait dit qu’un peuple consciencieux, responsable, ne doit pas confier sa défense à quelques personnes qu’on appelle des militaires. Il avait voulu que tout le monde apprenne le maniement des armes. Je pense qu’il faut qu’on revienne à cette politique, que les Burkinabè puissent avoir l’opportunité de faire le service militaire.

Minute.bf : Quelles solutions proposez-vous dans cette lutte contre le terrorisme ?

La réponse dans cette vidéo

Minute.bf : Des gens ont dénoncé les partenariats avec certains pays dans la lutte contre le terrorisme. Il y a même eu le blocage du convoi militaire français pendant plusieurs jours parce que certaines personnes estiment que la France ne joue pas franc jeu dans sa collaboration avec les pays du sahel dans la lutte contre le terrorisme. Quelle est votre lecture de la situation ?

Hyacinthe Ouédraogo : On ne communique pas pour que les gens comprennent mieux les choses. Je pense que si les populations avaient bien compris qu’il s’agissait d’un convoi qui partait renforcer le système de défense d’un pays voisin, ce qui, par conséquent peut mettre en sécurité des populations qui sont aussi des frères africains, aucun Burkinabè ne sera contre cela. Mais lorsqu’on n’est pas informé sur la destination réelle de ce convoi, il peut avoir des supputations comme nous l’avons constaté au Burkina Faso. Certains estimaient que ce sont des armes que la France va livrer aux terroristes. Pour moi, la réaction des populations est légitime, parce qu’on ne peut pas se laisser berner, on ne peut pas cautionner son exploitation. Même s’il y a le silence des autorités, il fallait que la population réagisse. La communication (gouvernementale) qui a suivi a permis aux gens de comprendre certaines choses. Nous avons compris que s’il y a des accords qui permettent que notre territoire soit traversé par ces types de convois, et que ces mêmes accords ne facilitent pas l’acquisition d’avions de combat, c’est qu’il y a du deux poids, deux mesures. Il faut que dans ces accords, on traite d’égal à égal. Le Burkina Faso en tant que pays souverain, libre, discute avec la France. J’ai lu un livre dans lequel, en ce qui concerne les accords qui lient le Burkina Faso à la France, il est dit qu’aucun militaire français ne peut être poursuivi au Burkina Faso pour des actes d’exaction ou de bavures. Dans les accords, même si un soldat français tire sur les populations burkinabè, il ne peut ni être arrêté, ni être jugé. Il faut qu’on l’envoie en France où il pourrait être jugé et condamné. Pourtant, nos soldats qui partent faire des formations là-bas n’ont pas cette protection. S’ils commettent des gaffes, ils seront arrêtés. C’est pour vous dire que le partenariat n’est pas d’égal à égal en terme de nation, mais aussi en terme de rapport entre soldats burkinabè et français. C’est comme si le soldat français, même s’il est un simple caporal ou sergent, a plus d’autorité que nos officiers burkinabè.

Minute.bf : Pendant le blocage du convoi militaire français, internet avait été suspendu au Burkina Faso. Récemment également, la connexion a été suspendue pendant une journée avant que nous constations la restriction du réseau social Facebook. Pensez-vous que la suspension de la connexion peut contribuer à résoudre la question de la crise sécuritaire au Burkina Faso ?

Hyacinthe Ouédraogo : Je ne crois pas qu’on coupe la connexion pour lutter contre le terrorisme. C’est plutôt contre la grogne qui monte. Aujourd’hui les réseaux sociaux sont des canaux d’information, de conscientisation, d’alerte. Ils aident à la veille citoyenne. Ne voulant pas ce gendarme qu’on appelle l’opinion publique alerté, les autorités misent sur la restriction de la communication. A la première coupure d’internet, c’était à l’approche de la marche qui avait été organisée et cela a quelque peu contribué à ne pas faire réussir cette marche. Aujourd’hui, pour répondre aux sanctions de la CEDEAO contre le Mali, Kémi Séba a appelé à la marche du 22 janvier 2022. Il est donc sûr que les réseaux sociaux seront perturbés jusqu’à ce que cette marche expire. Même les chefs d’Etat savent que la jeunesse africaine peut passer par les réseaux sociaux pour créer assez d’ennuis à cette CEDEAO. Je pense que nos autorités vont toujours travailler à cela.

Mais quand on dit que c’est pour couper la communication des terroristes, je vais dire que les terroristes ont des moyens de communication qui vont au-delà de la surveillance qu’on peut mettre en place. Il y a certains groupes terroristes qui ont des connexions satellitaires, parce qu’en plein sahel où il y a le plus souvent des défauts de connexion, il est rare que leur connexion balance. Les terroristes ont assez d’autres moyens pour communiquer entre eux. Couper la connexion c’est nuire à la liberté d’expression et de communication des populations. Pour moi, l’Etat joue ici dans l’irresponsabilité. L’Etat qui devrait être le garant de la protection des libertés, brime lui-même la liberté des individus. Les arrestations qu’on a vues après la marche du 27 novembre dernier, sont les prémisses d’un Etat policier. Quelqu’un l’a dit : c’est par la rue que le MPP est venu au pouvoir, donc ils sont informés de la capacité de nuisance de la rue. Ils vont toujours tout faire pour dissuader les gens de marcher.

Minute.bf : Mais, il y a des gens qui utilisent les réseaux sociaux pour passer de fausses informations. Certaines personnes estiment que la restriction d’internet peut contribuer quelque part à lutter contre ces fausses informations distillées dans l’opinion. Que pensez-vous de cela ?

Hyacinthe Ouédraogo : Je ne crois pas que ce soit la solution. Cela va renvoyer à une histoire où on avait dit que dans une ville de 10 000 personnes où il y a 100 ennemis qui s’y cachent, il faut tuer toutes les 10 000 personnes parce qu’on ne veut pas laisser échapper les 100 ennemis. Combien de personnes distillent les fake news ? Même s’ils sont 1000 au Burkina Faso, combien d’autres Burkinabè ont besoin de la connexion pour communiquer librement, pour faire les affaires ? Aujourd’hui, c’est quelle affaire qu’on peut faire sans la connexion ? Ils oublient eux-mêmes que le blocage d’internet et des réseaux sociaux plombe l’économie du pays.  Lorsque la connexion a été coupée pendant une semaine, combien de marchés des gens ont perdu? Combien d’activités perturbées, et combien de milliards perdus par les populations ? Il y a combien de personnes qui ne vivent que des revenues que génèrent leurs activités sur les réseaux sociaux ? Le mal que vous avez soulevé existe. Il y a de l’ivraie dans cette bonne graine de la communication. Nous ne sommes pas les seuls pays menacés par les fake news. Il n’y a pas un pays qui soit touché par les fake news plus que les Etats-Unis, ou les pays européens. Mais ils ont mis en place des stratégies de lutte contre la cybercriminalité. Ils ont même des forces de l’ordre formées pour lutter contre cela. Si quelqu’un donne une fausse information il doit être traqué. Si demain une autre personne poste une fausse information et est traquée, on verra qu’il y aura de moins en moins les fake news. Tant que l’on n’a pas jugé de la fiabilité d’une information, il ne faut pas la partager. Si je partage une information, je deviens responsable de sa diffusion. Si la source est fausse, je dois aussi répondre. Il faut qu’on travaille à décourager ces acteurs nuisibles que de vouloir couper la connexion.

Minute.bf : Parlons maintenant des sanctions prises par la CEDEAO contre le Mali. Quelles lectures en faites-vous ?

La réponse dans cette vidéo

Minute.bf : Des OSC ont appelé à une marche le 22 janvier 2022. Est-ce que votre mouvement y prendra part?

Hyacinthe Ouédraogo : Pour le moment, je ne peux rien décider. Je pense que nous ne sommes pas à l’étape de l’action d’abord, nous sommes à l’étape de réflexion mais, peut-être que certaines exceptions peuvent être faites pour la circonstance étant donné que c’est une marche historique. Ce n’est pas exclu.

Minut.bf : Quel message particulier avez-vous pour la jeunesse burkinabè ?

Hyacinthe Ouédraogo : Mon message pour la jeunesse burkinabè, c’est de lui dire qu’on peut. Beaucoup pensent que le développement n’est plus possible et qu’il faut fuir pour aller ailleurs. Je ne dis pas non et je sais qu’il y a des difficultés mais être Burkinabè, c’est avoir de la valeur, de la vision, de la combativité et moi j’appelle la jeunesse burkinabè à ne pas désarmer, à se lever et affronter les défis parce que rien n’est joué tant que l’homme n’a pas baissé les bras.

Pour les jeunes qui ont peur de s’engager, que ce soit dans la politique, dans les OSC, j’aime leur dire que l’indifférence est un mal qui finit par nous rattraper. Nous invitons les jeunes burkinabè à s’intéresser aux questions de l’avenir de la nation. Notre propre salut se trouve dans celui du Burkina Faso. Il faut donc que les gens réfléchissent sur un développement du pays, que les gens s’engagent dans la politique, dans les OSC, etc. Aujourd’hui beaucoup de jeunes pensent que la politique c’est un milieu où il y a la corruption, mais vous pouvez aller avec des armes nobles.

Interview réalisée par Armand Kinda

Minute.bf

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