L’association Action intègre pour le Faso (AIF) a initié une conférence publique, le 24 février 2023 dernier sous le thème, « Histoire des Tansobendamba du royaume moaga ». L’activité s’est déroulée dans la cour du Gounghin Naaba Sanem, à Ouagadougou, à l’occasion de la nuit des trésors culturels du Faso.
« Histoire des Tansobendamba du royaume moaga », c’est ce thème qui a rythmé cette conférence organisée par l’AIF. Pour développer le sujet, c’est le « Tansoba », Patrice Tapsoba, qui a été convié en tant que conférencier.
Durant plusieurs heures, le conférencier s’est évertué à expliquer les origines de certains noms en l’occurrence les « Tapsoba » et les « Yerbanga« . De sa communication, il resort que depuis les origines, les « Tansobendamba » ont toujours été considérés comme des « guerriers » dans le royaume moaga.
Et de l’origine des noms, M. Tapsoba explique que ce sont deux frères en l’occurrence, « Somkieta » et « Sommeta« , qui sont aux origines des noms comme Yerbanga et Tapsoba. Suivant son développement, ces deux frères sont des guerriers originaires du Ghana, qui ont menés des conquêtes jusqu’à s’installer à Ouagadougou. « Et comme personne n’osait demander leur vrai nom, on les appelait, celui qui portait les bracelets en fer (Somkieta ndlr) Yerbanga, celui qui portait l’arc et le carquois ( Sommeta ndlr) Tapsoba. Ces noms furent hérités par leurs progénitures dont Yerbanga pour ceux de Tabtenga et Tapsoba pour ceux de Gounghin », a-t-il conté.

Dans sa communication, Patrice Tapsoba est aussi reparti à l’origine des noms de certains quartiers de la ville de Ouagadougou, tels que « Nongremasson« , « Paspanga » et le toponyme « Waogdgo » de la ville. Il a aussi souligné à ce niveau que le Gounghin Naaba, est le chef de l’infanterie dans la tradition moaga, depuis les temps anciens.
L’organisation d’une telle conférence s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la dépersonnalisation identitaire, selon le secrétaire général de l’AIF, Mohamed Simporé. « Généralement, les autres pensent que nous n’avons pas d’histoire. Il faut savoir que pendant longtemps, on nous a fait croire que nous étions des peuples incultes ou sans civilisation, etc. Cela parce que nous n’avons pas su valoriser notre histoire, notre culture », a-t-il dit. Tout en se réjouissant de l’engouement suscitée par l’activité, il a fait savoir que l’objectif de cette soirée est de revaloriser l’histoire du royaume mossi.

Pour le modérateur de la conférence, Dr Lassina Simporé, historien archéologue, gestionnaire du patrimoine culturel, des initiatives de ce genre méritent d’être perpétuées et étendues à d’autres palais royaux, pour plus d’échos. Il a salué l’initiative de l’AIF et invité l’ensemble des Burkinabè à s’approprier leur histoire.
La nuit des trésors culturels du Faso, faut-il le souligner, est une initiative de l’association Action Intègre pour le Faso. Elle consiste à organiser des conférences publiques afin de permettre une réappropriation de l’histoire des hommes qui ont forgé les différents royaumes et empires du Burkina. L’activité s’est déroulée concomitamment le même jour à Fada N’ Gourma sur le site du baobab sacré au secteur 9 et à Bobo Dioulasso à la place Tiéfo Amoro.
Jean-François SOME (Stagiaire)
Minute.bf