Le Centre national d’études stratégiques (CNES) a 5 ans. Pour marquer d’une pierre blanche cet anniversaire, la structure dirigée par le Général de Brigade Barthélémy Simporé a fait une halte pour faire le bilan de ses actions et mieux se projeter. Le lancement des activités de cet anniversaire a eu lieu au cours d’une cérémonie présidée par le ministre en charge de la Défense, le Général Célestin Simporé, ce mardi 25 février 2025 à Ouagadougou.
Le CNES a été créé dans un contexte marqué par l’émergence du terrorisme. En effet, a rappelé le Directeur général du centre, l’idée de doter le Burkina Faso d’un « outil d’anticipation stratégique » a d’abord été approuvée en Conseil des ministres le 11 octobre 2019 avant de prendre corps le 27 février 2020 à travers la signature du décret consacrant sa création. Sa mission, « soutenir la politique et la stratégie de sécurité nationale du Burkina Faso par le développement de capacités nationales autonomes d’analyse et d’anticipation stratégiques, de prévention et de gestion des crises et des situations conflictuelles ». Concrètement, des explications du Général Barthélémy Simporé, le CNES se veut un catalyseur de la réflexion pour « la construction d’une pensée stratégique nationale » ; « un outil d’aide à la décision » et « un centre d’excellence de la formation au leadership stratégique ».
A cet effet, dès sa création, le CNES a été sollicité pour être impliqué pour contribuer dans les « urgences opérationnelles » en participant notamment à l’élaboration de la Politique de sécurité nationale (PSN) dont les travaux ont débuté en 2019 pour s’achever en 2022. Mieux, c’est au CNES qu’a été assigné la mission d’élaborer la Stratégie nationale de lutte contre le terrorisme (SNCT) qui a été adoptée en décembre 2022. Outre cela et les travaux de reformes auxquels le centre a participé, le Général Barthélémy Simporé s’est félicité de ce que le CNES s’est mis dans un processus de construction de son expertise, lançant en 2022 comme en 2023, près d’une vingtaine d’études socles. Avec cela, M. Simporé a assuré que le CNES dispose aujourd’hui « d’une base de données très importantes sur laquelle il construit les notes d’analyses, les notes à l’attention des autorités, de l’administration ».
Le CNES, a-t-il poursuivi, c’est également des formations avec l’élaboration de module sur le référentiel sécurité nationale, le leadership stratégique, sur des masters qui vont venir plus tard sur les études stratégiques, sur la paix, la promotion de sécurité…
Tout cela a été salué par le ministre en charge de la défense, le Général de Brigade Célestin Simporé. Pour lui, en 5 ans, « le CNES a su faire preuve d’une grande adaptabilité et de résilience pour effectivement et progressivement se consolider en acteur central de la réflexion stratégique aux plans national et international et en outil d’aide à la décision au service de la construction d’un Burkina stratège ». « Depuis sa création, le CNES s’est affirmé comme un acteur incontournable de la réflexion stratégique au Burkina Faso », a-t-il félicité, saluant le choix du thème célébration qui est : « 5 ans au service de la construction d’un Burkina stratège ». Pour le Général Simporé, ce thème souligne « l’importance cruciale de la réflexion stratégique » pour un Burkina confronté à des « menaces multiples et complexes ».
Le CNES ses structures sœurs de l’AES pour une stratégie confédérale
En outre, les structures sœurs du Mali et du Niger sont présentes à Ouagadougou pour prendre part aux activités de célébration du 5e anniversaire de la création du CNES. Et le Général Barthélémy Simporé de souligner que le CNES a, depuis 2020, a scellé un partenariat tripartite fructueux sur la base d’un Mémorandum d’entente qui lie les trois centres. Il a précisé qu’une rencontre avec les structures sœurs de du Mali et du Niger dans le cadre du Cadre de concertation des centres d’études stratégiques de l’Alliance des États du Sahel (AES) est prévue pour poser la réflexion sur le rôle de ces centres dans la construction de la Confédération et aussi, pour réviser les textes et relancer les activités qui, dit-il, « étaient en berne ».
Dans ce sens, le ministre Célestin Simporé a exhorté le Cadre de concertation des centres d’études stratégiques de l’AES « à une conjonction de réflexion et d’actions dans tous les domaines de la géopolitique internationale afin d’éclairer et soutenir [les] leaders politiques » de la confédération dans leur engagement pour la défense des intérêts stratégiques de leurs Etats et de leurs Peuples.
Le CNES prévoit également une rencontre avec ses partenaires pour les engager dans l’accompagnement de la mise en œuvre de son plan stratégique.
En attendant, la célébration des 5 ans du CNES commence avec des communications sur les enjeux mémoriels et l’Etat stratège; la diplomatie stratégique. Ouvrant le bal des communications sur l’Etat stratège, la Directrice générale adjointe du CNES, Dre Sampala Balima a définit l’Etat stratège comme souligné qu’ « il n’y a pas d’Etat isolé » avant d’avancer qu’« un Etat stratège est un Etat d’alliance ». De ce fait, elle a soutenu que le partage des territoires oblige à « la coordination interterritoriale de sorte à ce que les Etats se sentent obliger de créer une sorte d’intelligence pour interagir entre eux, en raison de la profondeur territorial ou du partage de territoire ». Par-delà même ce partage de territoire, dit-elle, « c’est le partage tout simplement, de la vie des institutions au niveau internationale ». « L’Allemagne ou la France ou tout autre pays qui n’est pas frontalier avec le Burkina Faso ne manque pas d’adopter des stratégies de coopération avec notre pays parce que les Etats vivent dans un cadre de partage d’intérêts mutuels et pour ce faire, les alliances sont importantes », s’est-elle explicitée saluant l’existence du cadre de concertation des centres stratégiques des pays de la Confédération des Etats du Sahel.
Pour information, les activités de célébration des 5 ans du CNES qui débutent ce jours vont se poursuivre jusqu’au 27 févier prochain.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
