« La situation nationale du foncier et du logement dans notre pays et plus particulièrement dans les grandes villes comme Ouagadougou et Bobo Dioulasso est plus que jamais préoccupante pour les masses populaires ». C’est la raison principale qui a fait lever le ton à une coalition d’OSC composée de la CADDL, les CDAIP, les CCVC/Ouaga et le MBDHP, qui était face à la presse dans l’après-midi du vendredi 26 avril 2019.
Des populations victimes de l’injustice dans les opérations de lotissements passés, victimes des sociétés immobilières et dont les conditions de vie s’aggravent de plus en plus, ont déposé une plateforme revendicative minimale de lutte en 6 points auprès du gouvernement, via le ministère de l’Habitat et de l’urbanisme le 5 avril 2018, a informé Pama Nébié, porte-parole de la coalition, par ailleurs Secrétaire général de la Coalition des Associations pour la Défense du Droit au Logement (CADDL).
Mais jusqu’à ce jour, aucune solution n’a été proposée par le gouvernement qui, à en croire les membres de la coalition, préfère « les fuites en avant comme la mise ne place de commission ad’hoc chargées d’apurer le passif du foncier dans les arrondissements de la ville de Ouagadougou ». De la mise en place de ces commissions, la coalition dénonce des « calculs politiciens et électoraux » engagés par le pouvoir en place et ses alliés, « dans le seul but de divertir les populations jusqu’aux élections de 2020 dans l’espoir de les duper une fois de plus à travers de fausses promesses ».
« Ce sont les mêmes qui nous ont promis des parcelles pendant les campagnes électorales de novembre 2015 et de 2016 qui attendent la moindre occasion pour nous chasser de chez nous, oui, là où ils sont venus solliciter nos voix », a regretté Pama Nébié qui dit se rendre à l’évidence, « malheureusement les larmes aux yeux », que pour cette « race » de politiciens, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Cette coalition n’entend donc plus « se laisser faire comme avant ». Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les conférenciers ont tenu à rappeler aux dirigeants actuels que les problèmes fonciers au Burkina Faso ont été pour quelque chose dans la chute de Blaise Compaoré. Ainsi, les défenseurs du droit au logement pour la masse populaire souhaite que le gouvernement fasse la lumière sur les lotissements « frauduleux » effectués sous le régime Compaoré avant d’autoriser d’autres lotissements dans les communes. Aussi, a-t-elle réclamé justice au profit des victimes du pillage du foncier.
Pour se faire entendre, la coalition organisera une marche-meeting de protestation en direction du Premier ministère le jeudi 16 mai prochain à partir de 8h, qui partira de la Bourse du travail pour d’une part dénoncer et rejeter les « déguerpissements sauvages » et principalement les velléités de déguerpissement des populations des zones non-loties dans la ville de Ouagadougou, et d’autre part, exiger du gouvernement des réponses adéquates aux points de la plateforme revendicative minimale du 5 avril 2018.
Armand Kinda
Minute.bf