Le Mouvement patriotique pour le Salut (MPS) a tenu son congrès extraordinaire, ce vendredi 25 septembre 2020, sous le thème: « Bâtir un Burkina meilleur en opérant maintenant la rupture en matière de sécurité humaine», à la Maison du Peuple à Ouagadougou. À l’occasion, le parti a investi l’ancien premier ministre sous la transition, Yacouba Isaac Zida, en exil au Canada, comme candidat à la présidentielle du 22 novembre prochain. Ce dernier a répondu favorablement à l’appel du mouvement à partir d’un appel vidéo direct depuis son lieu d’exil.
Alors qu’il est absent du Burkina Faso depuis la fin de la transition de 2015, l’ancien premier ministre, Yacouba Isaac Zida a été investi candidat du MPS. De cette absence, les militants du MPS pointent du doigt le pouvoir actuel et dénoncent un acharnement politique contre leur candidat.
À ce sujet, le président du parti, Augustin Loada, avait déclaré par un communiqué que les autorités ont une ferme volonté d’arrêter l’ancien premier ministre sous la transition, dès que son avion foulera le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou. Nonobstant, cette déclaration a été formellement démentie ce jour même où se tenait le congrès extraordinaire d’investiture de Yacouba Isaac Zida comme candidat à la présidentielle du 22 novembre prochain.
En effet, selon le démenti du gouvernement, signé par son porte parole, le ministre Rémi Fulgance Dandjinou, « l’entrée du territoire du Burkina Faso est libre et autorisée à Monsieur Yacouba Isaac Zida comme à tout citoyen désireux de revenir dans son pays». Par contre, le gouvernement réfute la demande du MPS, d’exempter Zida de toute action judiciaire.
Cette décision, le Professeur de droit, Augustin Loada, la juge comme un acharnement politique contre Isaac Zida car selon lui, «le Tribunal militaire est sous la botte de l’exécutif». Alors, soutient-t-il, «c’est le chef de l’État qui a donné l’ordre de poursuivre M.Zida ».
Zida bientôt accueilli à l’aéroport par des militants et sympathisants du MPS
« Nous savons très bien que c’est un ancien chef d’État, pourquoi n’avoir pas privilégié son statut d’ancien chef d’État. Vous voulez que ce militaire après avoir occupé le poste de chef d’État retourne dans l’armée? Ça sera politiser notre armée. Donc, raisonnablement, si on veut la paix dans ce pays, il ne faut pas choisir des voies qui vont nous conduire nécessairement dans l’affrontement », poursuit M. Loada.
Sans donner de date précise du retour de Zida au Burkina, le président du MPS affirme que : « On va aller à l’aéroport l’accueillir, on va voir si les militants vont accepter que leur leader soit arrêté pour des raisons politiques», avant d’ajouter que : « c’est pour éviter la violence que nous avions privilégié l’option de la négociation, c’est une voie qui est toujours ouverte donc nous demandons à tous ceux qui sont soucieux de paix et de stabilité dans ce pays, de favoriser les voix pacifiques de règlement des différends ».
Estimant que Zida ne devrait pas être poursuivi par la justice car il a été radié de l’armée, M. Loada indique : «nous avons réuni les parrainages nécessaires, nous avons son casier judiciaire qui est délivré, nous allons remplir les autres conditions fixées par la CENI et nous allons déposer son dossier de candidature en espérant bien évidemment que le droit sera dit».
En attendant la date limite de réception des dossiers de candidatures à l’élection présidentielle qui est fixée au 02 octobre 2020 à 23h59, le président du MPS laisse entendre que «si sa [Isaac Zida] candidature est rejetée, on appréciera, si les motivations sont d’ordres juridiques, y a pas de soucis».
Hervé KINDA (Stagiaire)
Minute.bf
