Le Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS), à travers son président, le Professeur Augustin Loada, a organisé une conférence publique sur le modèle Japonais de développement, le 14 septembre 2019 à Ouagadougou. L’objectif était d’inspirer les militants du MPS sur ce qu’il faudrait faire pour développer le Burkina Faso, tout en conservant sa culture.
« Voici un pays qui était au même niveau de sous-développement que les pays africains au milieu du 19ème siècle et qui a réussi, au contact de l’occident, à prendre conscience de son retard technologique, en quelques années, a réussi à se hisser au même niveau de développement technologique que l’occident tout en conservant sa culture », a rapporté le Pr. Loada, faisant allusion au Japon. Pour lui, après la rencontre des chefs d’Etat des pays africains avec les dirigeants japonais dans le cadre de la Conférence de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), il était important d’organiser cette conférence publique sur le modèle japonais pour inspirer ses militants. « La comparaison pourra nous permettre de tirer un certain nombre de leçons pour bâtir un Burkina meilleur », a-t-il précisé.
Dans son exposé, le Professeur Loada a fait ressortir les fondements qui ont guidé le développement nippon. Selon lui, il est à retenir quatre principaux leviers, « l’éducation, le travail, le patriotisme et la discipline ». Pour la mise en place de ces leviers, « les japonais ont dû bâtir un État autonome, peu influencé par le politique ; un État développementaliste tourné vers l’ingénierie institutionnelle, la formation des élites de la société et l’encouragement du mérite ; une éducation sélective qui s’est servie des modèles positifs occidentaux et une population disciplinée, travailleuse avec une identité nationale ».
Cette vision de développement, de l’avis du conférencier, a été propulsée sous l’ère Meiji (1868-1912) où l’élite motivée par le patriotisme a entrainé des transformations profondes au Japon. Le conférencier a ainsi précisé que la transformation profonde du Japon impulsée sous l’ère Meiji a été faite tout en conservant la culture et l’identité du pays.
« Les pays africains doivent épouser le modèle japonais pour se développer». C’est l’intime conviction de l’ancien ministre du gouvernement de Yacouba Isaac Zida sous la Transition. Pour lui, le développement de l’Afrique doit partir du développement des valeurs culturelles tout en s’inspirant des modèles occidentaux de développement. « Pour que l’Afrique se développe, il faut également qu’elle connaisse une certaine stabilité et que son élite travaille pour le développement, au lieu de s’inscrire dans une logique de détournement des deniers », a-t-il conclu.
Hamadou Adam’s Ouédraogo
Minute.bf