Les partis affiliés au Chef de file de l’opposition politique (CFOP) du Burkina sont montés au créneau le mardi 14 mai 2019 pour dénoncer la situation survenue à la poste du Burkina le 8 mai dernier où des agents de la structure, à travers leur syndicat, ont expulsé leur Directeur général (DG) de son bureau. L’opposition prend pour seule responsable de cette situation, et d’autres faits d’incivisme, le gouvernement qu’il appelle à faire preuve de « fermeté et d’exemplarité ».
La conférence hebdomadaire de ce mardi a été animée par Jean-Hubert Bazié, président du parti L’espoir et Amadou Diemdioda Dicko, 4e vice-président de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC).
Les questions abordées au cours de cette rencontre avec la presse ont concerné le dialogue politique, les attaques perpétrées contre les différentes communautés religieuses, l’expulsion du DG de La poste Burkina et le déclassement de la forêt de Kua pour construire un centre de santé.
Avant d’aborder les sujets inscrits à l’ordre du jour de cette rencontre, les conférenciers ont fait un rappel du drame survenu à Yirgou en début d’année. 134 jours après ce drame qui a fait plusieurs morts et des milliers de déplacés, la justice n’est toujours pas au rendez-vous. Ce drame et celui d’Arbinda (Nord du pays) considérés comme « la manifestation effroyable de la division et du repli identitaire dans notre pays » par l’opposition, est imputé au pouvoir actuel, le MPP, qui, selon Jean-Hubert Bazié, doit faire son mea-culpa pour avoir été le parti dont des leaders ont battu campagne avec des arguments « ethnicistes », exacerbant ainsi la stigmatisation qui » a conduit à penser à deux catégories de Burkinabè : ceux dont les ethnies sont dignes de diriger le Faso, et les autres de seconde catégorie ou de seconde zone ».
Mais avant tout, l’opposition souhaite que justice soit rendue en toute urgence aux victimes des conflits communautaires au Burkina Faso.
Sur la question du dialogue politique qu’entendait initier le président du Faso, l’opposition qui avait dénoncé des manquements dans la démarche du président du Faso dans l’organisation de ce dialogue a confié aujourd’hui que le Chef de l’État a accepté le principe d’un « comité préparatoire » qui sera présidé par le Ministre d’État, ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale et composé de quatre membres repartis paritairement entre l’opposition et la majorité.
Intervenant sur les récentes attaques qui ont ciblé les édifices religieux au nord et au centre-nord du pays, l’opposition qui a d’emblée condamné ces attaques, a ensuite estimé que « la crise que nous vivons nous appelle à la vigilance, au maintien et au renforcement de la tolérance ainsi que du vivre ensemble. »
« C’est le gouvernement qui en est coupable »
L’expulsion du DG de La poste Burkina le 8 mai dernier par le syndicat de la structure a été condamnée avec véhémence par l’opposition qui prend pour responsable de cette situation, le gouvernement. Si ces situations « d’incivisme » se répètent dans les institutions publiques, c’est parce qu’à en croire Jean-Hubert Bazié, « le pouvoir du MPP cultive l’amicalisme et le népotisme, et excelle dans le parachutage de copains et de parents qui n’ont pas toujours le profil professionnel requis, à la tête des institutions et des sociétés d’État jugées juteuses ». Il ajoute que c’est cette manière de gouverner qui alimenté les frustrations et les révoltes.
Sur le dernier point inscrit à l’ordre du jour de cette rencontre avec la presse, précisément sur le déclassement de la forêt de Kua pour la construction d’une infrastructure hospitalière, l’opposition pense que « c’est un très mauvais choix » opéré par les autorités communales de Bobo Dioulasso. Elle appelle le président du Faso à sonner la fin de la récréation en empêchant que l’hôpital soit construit dans cette forêt « quasi-séculaire aux ressources vitales ».
Ak.
Minute.bf