Ce jour 19 août 2021, le monde entier célèbre la journée mondiale de l’aide humanitaire. Avec la crise sécuritaire et ses corolaires, les acteurs du monde humanitaire et le ministère en charge de l’action humanitaire ont commémoré cette journée avec les professionnels des médias. L’objectif, pour eux, est d’associer la presse à la réponse humanitaire.
« De 2019 à nos jours, au moins 6 travailleurs ont perdu la vie, 43 ont été enlevés et 10 ont été blessés » : c’est le tableau affiché par Kristen Knutso, la cheffe du Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) à l’occasion de la journée mondiale de l’aide humanitaire. Il s’agit pour cette organisation du système des Nations Unies, de rendre hommage aux acteurs au niveau communautaires et international qui œuvrent à la prise en charge des personnes vulnérables.
Au Burkina Faso, l’urgence humanitaire est essentiellement liée à l’insécurité qui a engendré plus de 1,3 million de Personnes déplacées internes (PDI).
Pour Kristen Knutso, cette célébration « est aussi une opportunité de soulever des questions de la situation actuelle du pays et les priorités de réponses humanitaires ; d’assurer qu’en partenariat entre les médias et la communauté humanitaire on peut faire un plaidoyer pour mobiliser l’attention, les ressources financières et humaines pour apporter une réponse plus globale, plus complète, plus efficace et plus qualitative face aux besoins urgents d’une population qui a tellement souffert à travers les différents types de chocs ( l’insécurité, les inondations, les moments de sècheresse, l’insécurité alimentaire, la perte d’accès aux services sociaux de base…) ».
À ce titre, le Secrétaire permanent du Conseil national de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (SP/CONASUR) a résumé les défis de l’action humanitaire en citant les difficultés d’accès à certaines zones comme Madjoari, les difficultés pour répondre à l’assistance alimentaire, sanitaire, en logement et autres.
Pour cela, le SP/CONASUR a indiqué qu’il faut en perspective, travailler sur la sécurisation, la stabilisation de certaines zones. Il faut également, selon le SP/CONASUR, « augmenter les capacités de réponse ; investir dans les solutions durables comme faciliter le retour et la réinstallation des PDI ». Mais cela passe par la disponibilité des ressources financières.
De la mobilisation des fonds, des près 150 milliards de F CFA recherchés par le ministère en charge de l’action humanitaire, la cheffe de l’OCHA fait savoir qu’à ce jour, seulement « près de 23% soit moins d’1/4 du besoin pour mener une bonne réponse face à l’augmentation des besoins humanitaires » ont pu être réunis. Cette situation à l’en croire, commence à impacter la capacité de couvrir tous les besoins des PDI.
Pour finir, a-t-elle invité les professionnels des médias à collaborer face à la crise humanitaire, en ces mots : « Vous faites partie des humanitaires, lorsque vous prévenez, vous alertez ». Dans ce sens, la représentante de l’UNICEF Sandra Lattouf, sur les dénonciations de cas d’échange de sexe contre la nourriture, a clamé « zéro tolérance », invitant les journalistes à continuer dans la dénonciation à travers la ligne verte du CONASUR : 80 00 11 38. Et au SP/CONASUR de rassurer que des mesures sont prises.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf