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vendredi 29 mars 2024

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Education : « Le statut valorisant ne visait pas à valoriser le métier enseignant…» (SYNAFER)

Le Syndicat national des financiers de l’éducation et de la recherche (SYNAFER) était face à la presse le jeudi 6 juin 2019 à Ouagadougou. Cette rencontre avec les hommes de médias avait pour but de porter à l’opinion publique, la perception mais aussi l’analyse du SYNAFER sur les conclusions du projet de statut valorisant.

« Il convient de préciser que le SYNAFER n’est pas encore membre de la CNSE », a d’emblée fait savoir Eric K. Nanga, Secrétaire général (SG) du SYNAFER. Il explique que le syndicat a, depuis l’obtention de son récépissé en 2018, adressé des correspondances à la Coordination nationale des Syndicats de l’Education (CNSE) pour l’informer de sa naissance et solliciter son adhésion. Mais, « jusqu’à présent aucune réponse n’a été donnée officiellement ». Dans cette attente, le syndicat aurait poursuivi la lutte sous l’égide de la CNSE.

Revenant sur les résultats de la lutte menée par la CNSE, le SYNAFER qui note quelques acquis à travers le protocole d’accord en général, a tout de même fait savoir que « le contenu du statut valorisant qui décide de l’avenir des emplois laisse à désirer » à plusieurs niveaux. Ainsi, M. Nanga et ses « camarades » de lutte ont indiqué que l’élargissement des conditions d’accès aux concours professionnels tel que prévu dans le projet de statut valorisant, constitue une « violation flagrante de la loi 081 » dont l’article 21 alinéa 4 précise que : « les concours ou examens professionnels sont ouverts aux fonctionnaires occupant les emplois immédiatement inférieurs à ceux auxquels le concours ou l’examen donne accès ; et les échelles immédiatement inférieures à celles auxquelles le concours ou l’examen donne accès dans le même emploi ».

« La participation des enseignants aux concours des PAG n’a plus droit de cité… »

Mais l’ouverture des passerelles constitue, selon ce syndicat, une violation flagrante du décret n°2012 du 24 avril 2012 portant prorogation des mesures transitoires relatives aux concours professionnels du décret n°2006 du 4 aout 2006 portant organisation des emplois spécifiques du Ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation. En effet, poursuit Eric K. Nanga, le décret n°2012-315 prorogeait la participation des instituteurs aux concours professionnels des Personnels d’Administration et de Gestion (PAG) en son article 1. Ainsi, vu l’effectivité du statut particulier de l’éducation, la participation des enseignants aux concours des PAG, selon les conférenciers, n’a plus droit de cité, encore moins d’autres corps.

Aussi, pour les responsables du SYNAFER, la création de nouveaux emplois tels que Administrateur des lycées et collèges et Administrateur principal des lycées et collèges est un doublon d’emploi d’administrateurs parce que pour eux, les conseillers d’administration scolaire et universitaire (CASU) et les attachés d’administration scolaire et universitaire (AASU) ne sont autres que des administrateurs du système éducatif du préscolaire à l’université. « Une création juste pour renforcer la position d’accès à la catégorie P de certains emplois afin qu’ils puissent imposer leur suprématie aux autres emplois au cours des nominations », soutiendra le SG du SYNAFER qui a aussi noté des manquements dans « l’octroi de titres honorifiques avec bonification d’échelon ».

Pour ce qui concerne le « règlement de la situation de personnels bloqués dans leur carrière ou sans statut », il est ressorti que les personnes concernées ont été amenées à « occuper de fait des emplois pour lesquels elles n’étaient pas formées au préalable ».

« On ne valorise pas un emplois en faisant fuir l’agent de son emploi d’origine… »

« Si l’administration constate la vacance de postes financiers, elle doit procéder au recrutement d’AISU ou de CISU et non à des affectations ou nominations d’autres emplois à attributions différentes au profit de ces postes afin de vouloir chercher des raccourcis par reversements ou reconversion », a soutenu M. Nanga, ajoutant qu’ « on ne valorise pas un emplois en faisant fuir l’agent de son emploi d’origine pour un autre de même catégorie au nom d’une conversion sans support juridique ».

Le SYNAFER conclut, au regard de tout ce qui précède, que le statut valorisant ne visait pas à valoriser le métier enseignant afin de la rendre plus attirant et enviable. « Le statut valorisant n’a pas été proposé pour valoriser tous les emplois », dira Eric K. Nanga.

Armand Kinda

Minute.bf

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