Le Syndicat National des Fonctionnaires de l’Éducation du Burkina(SY.NA.FEB) était face à la presse le lundi 9 septembre 2019 à Ouagadougou. Deux grands points que sont l’inachèvement de la loi 081 et ses conséquences, et le redéploiement initié par le Ministère en charge de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales (MENA/PLN) qui continue de faire des gorges chaudes dans le monde éducatif, étaient inscrits au menu des échanges. Le syndicat a menacé d’aller en grève si rien n’est fait dans le sens de la satisfaction de sa plateforme revendicative.
Le SYNAFEB a compilé ses revendications à deux grands points. Le premier point « prioritaire et urgent », selon le syndicat, concerne, d’une part, la régularisation des dernières situations administratives des agents avant le reversement et d’autre part, l’octroi d’une prime de motivation aux fonctionnaires.
Sur la question de la régularisation des dernières situations administratives des agents avant le reversement, le SYANFEB a invité le gouvernement à « régler les avancements de classe et les primes de rendement conformément aux articles 80 et 195 de la loi 013 ». Le syndicat demande également l’application de l’article 1 de la loi 081 permettant le changement de statut de l’agent contractuel et par ricochet le changement de catégorie de tous les agents, assorti d’un programme de mise à niveau ; l’application de l’article 240 de la loi 013 avant le reversement, etc.
Intervenant sur les « points secondaires » de leur plateforme revendicative, Robert Kaboré, Secrétaire général (SG) national du SYNAFEB, a appelé le MENAPLN à « sursoir au redéploiement illégal et mal conçu » et à « réhabiliter l’image du personnel de l’éducation » par l’adoption d’un décret portant éducation familiale obligatoire ; l’adoption d’un décret portant protection du personnel de l’éducation au cours et en dehors de l’exercice de ses fonctions ; l’adoption d’un décret portant qualification de fondateur d’établissement privé, etc.
Le redéploiement, insiste le SYNAFEB, est « mal conçu, dictatorial, illégal, privant des agents de leur droit ». Pour ce syndicat, les décisions de redéploiement devraient être prises par l’ensemble des acteurs de l’éducation. Aussi, a martelé M. Kaboré, « les affections par convenances personnelles sont un droit pour tous les agents » et ne devraient pas être suspendues.
Ainsi, le syndicat menace d’aller en grève si toutefois rien n’est fait par le gouvernement dans le sens de la satisfaction de ses revendications. « Nous n’allons jamais en grève de plein gré. C’est le gouvernement qui pousse toujours les syndicats à la grève », se justifie le SYNAFEB. Dans le même sens, prévient Saïdou Compaoré, SG de la section Kadiogo, « les troubles, les grèves ne finiront jamais tant que l’Etat ne revoit pas les textes ». Il pense que la solution aux différents troubles que traverse l’administration publique réside dans le « retour inconditionnel aux textes ». « C’est à partir de là que nous allons nous en sortir », a-t-il conclu.
Armand Kinda
Minute.bf