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Effondrement des édifices publics : « Je crois plus à la sanction » (Stanislas Ouaro)

Le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Ville, Me Bénéwendé Sankara et celui en charge de l’Education nationale, Stanislas Ouaro étaient devant la presse le jeudi 17 juin 2021 à la salle de conférence du Service d’Information du Gouvernement (SIG) pour se prononcer sur les effondrements des édifices publics. Pour les ministres, « corruption, clientélisme, affairisme… » sont les principales causes de ces effondrements.

Depuis le début de l’hivernage, au total, ce sont 170 bâtiments publics qui ont subi des dégradations, à la date du 10 juin 2021, selon le gouvernement. Dans ce chiffre, c’est le Ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales (MENAPLN) qui paye le lourd tribut avec « 110 bâtiments scolaires (écoles et collèges) qui ont été particulièrement détruits dans 12 régions sur 13 au Burkina ». « La plupart des infrastructures endommagées sont hors d’usage », relève le ministre Ouaro.

Parmi les infrastructures endommagées, 72 sont celles qui une durée de vie de moins de 20 ans. Précisément, 15 des infrastructures endommagées ont entre 30 et 40 ans ; 18 ont entre 20 et 29 ans ; 23 ont entre 10 et 19 ans ; 26 ont entre 5 et 9 ans et 24 ont entre 1 et 5 ans, selon les statistiques du ministre Ouaro.

Le ministre en charge de l’éducation nationale, Stanislas Ouaro pense qu’il faut des sanctions pédagogiques contre les entreprises fautives dans cette affaire d’effondrement

Aussi, 28 des bâtiments dégradés ont été réalisés par maitrise d’ouvrage directe; 11 par maitrise d’ouvrage déléguée; 29 sur transfert aux communes et fonds propres des communes ; 32 réalisés par des Organisations non-gouvernementale (ONG) ou des associations et 10 par des Communautés éducatives ou Association des Parents d’Elèves (APE)/ Comité de Gestion d’Ecole (COGES). Mais, quelles sont les causes de tous ces effondrements ?

Complicité, corruption, clientélisme…

« La première cause de mon point de vue, je pèse mes mots, il y a soit de la complicité ou de la corruption (…), il y a le laxisme », a martelé le ministre Ouaro sur les passations de marchés. « On pense qu’il y a de la corruption, de l’affairisme, du clientélisme dans tout ce qui se passe, mais moi, je n’ai pas les preuves. Mais si vous, dans votre travail de journaliste, vous nous apportez des preuves, on va prendre des dispositions (…) Si quelqu’un a eu son marché et qu’il s’est baladé dans tous les ministères pour donner de l’argent à des gens, ça c’est son problème. Si ça s’est dégradé et que c’est de sa responsabilité, il va réparer », a-t-il été on ne peut plus claire.

Le ministre de l’éducation a également pointé du doigt « le non-respect des normes de construction, le manque ou l’insuffisance du contrôle, l’insuffisance de la supervision, l’exposition des infrastructures aux aléas (vent) ». « Il m’est revenu dans certains endroits que les dégradations ont été faites par des individus » a poursuivi le ministre, précisant que des actes terroristes sont également comptables des dégradations.

Sur le manque ou l’insuffisance des contrôles, le Pr Ouaro a révélé qu’il y a des entreprises de contrôle qui appartiennent aux entrepreneurs, réalisateurs des infrastructures.

Pour Bénéwendé Sankara, ministre en charge de l’Habitat, il appartient à chaque entreprise, de réparer les dégâts, si les infrastructures n’ont pas atteint une durée de vie d’au moins 10 ans

Mais face à cette situation, le ministre s’est voulu clair. « Il y en a qui vont être reprises par les entreprises parce qu’elles sont sous garantie », a rassuré Ouaro. Et au ministre de l’urbanisme, Benewendé Sankara de renchérir en citant l’article 43 du code de l’urbanisme et de la construction : « l’entrepreneur est responsable de l’exécution proprement dite des ouvrages sous le contrôle technique de l’architecte et de l’ingénieur. Il a la responsabilité de la bonne exécution et de la finition de l’ouvrage. Il assume une responsabilité décennale sur les ouvrages exécutés à compter de la date de leur réception définitive », pour dire que lorsqu’une « maison s’écroule alors qu’elle n’a pas 10 ans (…), c’est l’entrepreneur à priori qui est responsable de l’exécution de son marché pour n’avoir pas respecté la réglementation ».

En outre, à l’endroit des promoteurs immobiliers, le ministre Sankara a lancé :  « je profite pour leur faire un clin d’œil pour leur dire que plus rien ne sera comme avant ».

Ainsi, les conférenciers ont rassuré que les investigations se poursuivent pour situer les responsabilités avant de prendre des décisions. Et sur ce point, Stanislas Ouaro est convaincu d’une chose : « Moi, je crois plus à la sanction. Si les entreprises commencent à être sanctionnées, si elles sont blacklistées de la liste des entreprises autorisées à participer aux procédures des marchés, vous verrez que les choses vont bouger ».

Enfin, à la question de savoir si les écoles endommagées seront rétablies d’ici la rentrée prochaine : « Je ne peux pas garantir que tout sera prêt à la rentrée puisqu’on n’a pas commencé les travaux. On est dans une période de saison hivernale, on doit faire une évaluation et chercher des moyens pour la réalisation. Ça rentre dans le cas de l’urgence, nous travaillons à ce que le plus rapidement possible les évaluations soient achevées et que nous puissions travailler rapidement à la mise à niveau de certains bâtiments. Mais là où tout s’est écroulé, il y a des délais de réalisations scolaires qui sont des délais de 4 mois au moins. Donc c’est sûr que dans certaines situations, il faudra chercher des solutions de rechange », a répondu Ouaro.

Franck Michaël KOLA

Minute.bf

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