vendredi 18 octobre 2024
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Élection au CNJ-BF : Des jeunes dénoncent une magouille du bureau sortant

Les élections pour le renouvellement des instances du Conseil national de la jeunesse (CNJ), sont prévues pour le samedi 17 juillet 2021. Mais depuis quelques jours, l’on a pu constater des manifestations devant le ministère de la jeunesse, pour dénoncer « des irrégularités » dans l’organisation du renouvellement des organes dudit conseil. Ce vendredi 16 juillet 2021, le Réseau des Associations et Mouvements des Jeunes pour un Développement durable (RAMJDD) a, au cours d’une conférence de presse, posé des préalables pour la bonne tenue de ces élections.

« Trois ans de gouvernance sans congrès, sans conférence nationale et sans redevabilité à la base que sont les associations membres, les conseils régionaux, provinciaux, communaux et d’arrondissements » : c’est ce que retiennent les conférenciers du jour du bureau sortant du CNJ, « la faîtière des organisations de jeunes et jeunesse du Burkina Faso ». Le mandat du bureau sortant ayant expiré le 25 mai 2021, le CNJ s’est, depuis le 20 avril dernier, lancé dans un processus électoral afin de renouveler ses organes dirigeants. C’est dans l’organisation de ce scrutin que tout coince.

« Le processus de renouvellement est entaché d’actions contraires aux prescriptions statutaires », accuse Ibrahim Ouedraogo, le porte-parole du RAMJDD, brandissant le code électoral du CNJ adopté le 10 juin 2017 à Kaya.

Primo, les conférenciers ont indiqué que « sans avoir au préalable créé et installé la Commission nationale d’organisation des élections », le CNJ-BF, par un communiqué « le 10 juin 2021 à travers les réseaux sociaux », informait la jeunesse que « les dossiers de demande d’adhésion des associations et ceux des candidatures sont recevables du 15 au 30 juin au siège national et auprès des conseils régionaux de jeunesse ». 

Aussi, « à trois jours de la clôture de réception des adhésions et candidatures, selon le communiqué diffusé, soit le 27 mai 2021, le CNJ-BF procédera à l’installation de la Commission nationale d’Organisation des Elections (CNOE) sans en informer les ministères en charge de la jeunesse et de l’administration territoriale », dénonce M. Ouedraogo, précisant que cela devrait être fait « au moins 03 mois avant le début du processus électoral », selon l’article 05 du code électoral. Là encore, Ibrahim Ouedraogo a regretté le fait que le ministère de la jeunesse ne soit pas représenté dans le bureau de la CNOE et de l’équipe de réception des dossiers tant au niveau national que régional, selon les dispositions 24, 25 et 26 du code électoral.

Les jeunes mobilisés pour demander la suspension du processus électoral du CNJ

« De plus hautes autorités du pays s’ingèrent dans cette question… »

« L’équipe de réception des candidatures était composée du président du CNOE, Adama Massimbo, nommé par le président national sortant, candidat à sa propre succession ; le protocole chauffeur du président sortant, le Secrétaire permanent du président sortant », a dénoncé M. Ouedraogo qui s’interroge : « où se trouve donc la transparence et la crédibilité de ces élections si toute l’équipe est à la solde du président sortant, candidat à sa propre succession ? ». « Si le président du Faso élit le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), allez y comprendre que ce dernier ne peut pas organiser des élections pour que le président du Faso perde », est convaincu Ibrahim Ouedraogo. Ce dernier a d’ailleurs asséné : « quand  vous avez de plus hautes autorités du pays qui s’ingèrent dans cette question (…), le CNJ perd tout son caractère apolitique ».

Au regard de tout cela, les conférenciers exigent « la suspension du processus électoral ; la reprise en main par le ministère de la jeunesse qui va le conduire de façon transparente, crédible pour un processus réussi et apaisé ; l’implication et l’invitation des ministères en charge de l’administration territoriale ; la démission du président du CNOE nommé par le président national sortant du CNJ-BF ; la démission des membres de bureaux exécutifs nationaux et régionaux qui intègrent la CNOE ou à défaut se faire remplacer par d’autres membres… »

Au défaut de cela, si les élections se tiennent ce samedi 17 juillet, les conférenciers menacent de ne pas reconnaître le Bureau qui sera mis en place. Ibrahim Ouedraogo et ses camarades ont laissé entendre que si les choses « continuent, il y aura deux bureaux de CNJ » , car il faudra aussi compter avec le bureau qui sera mis en place par leur structure.

Franck Michaël KOLA

Minute.bf

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