La Coalition des associations des marchés et yaars au Burkina Faso rejettent la réélection de Salifou Nikiema à la tête de la Conseil national de l’économie informelle (CNEI). Dénonçant des irrégularités dans l’organisation des élections en évoquant notamment un « non-respect des textes », la coalition appelle à l’annulation desdites élections pour les reprendre dans le respect des textes du CNEI-BF. C’est en substance ce qu’elle a fait savoir, au cours d’une conférence de presse, le lundi 9 décembre 2024 à Ouagadougou.
Léon Nikiema, membre et porte-parole de la Coalition des associations des marchés et yaars au Burkina Faso, citant les articles 29 et 32 des statuts du CNEI-BF a fait savoir qu’au moins 400 personnes devraient prendre part à l’élection du président du CNEI-BF. Mais avant, poursuit-il, le dépôt des candidatures devrait être lancé deux semaines, soit 14 jours avant les élections.
Cependant, contre toute attente, ont regretté les conférenciers, seulement 51 personnes ont pris part aux élections qui ont réélu Salifou Nikiema à la tête du CNEI-BF, lors d’élections délocalisées à Tenkodogo.
C’est tout cela, le non-respect du délai de dépôt des candidatures, du nombre des votants et la délocalisation que Léon Nikiema et ses camarades dénoncent. Pour Léon Nikiema, les élections devraient se tenir à Ouagadougou et non à Tenkodogo. Il voit en leur délocalisation une manière pour le président sortant, Salifou Nikiema, de manœuvrer pour garantir sa réélection. « Salifou Nikiema, vu son bilan négatif, sait qu’il ne passera pas s’il faut organiser les élections en bonne et due forme », est convaincu le porte-parole de la coalition.
Partant de ces irrégularités, ils en appellent à l’annulation des résultats de ces élections pour les réorganiser dans le respect des statuts du CNEI-BF. « Nous demandons une reprise des élections au niveau du CNEI-BF avec l’ensemble des 449 votants et nous demandons que ces élections soient réorganisées par le ministère de tutelle en collaboration avec le ministère du commerce », ont-ils clairement affiché. Dans ces conditions, ils demandent aux autorités de ne pas renouveler le récépissé du CNEI-BF, pour le moment.
Toujours dans le sens d’obtenir l’annulation de ces élections qui ont replacé Salifou Nikiema à la tête de la faîtières des associations et organisations du secteur informel, la coalition dit avoir intenté une action en justice pour contester.
En attendant, les Coalition des associations des marchés et yaars au Burkina Faso est formelle : « nous ne reconnaissons pas Salifou Nikiema comme notre président ». Et pour éviter que cette situation n’impacte le secteur informel qui regroupe près de 90% des travailleurs du Burkina Faso, la coalition a appelé les autorités et les personnes de bonnes volontés à s’impliquer pour trouver une issue.
Pour information, le renouvellement des instances du CNEI-BF a eu lieu le 28 novembre 2024 à Tenkodogo. Mais avant même le jour des élections, des acteurs du secteur informel avaient donné de la voie pour dénoncer « une manipulation des textes » par le président sortant, Salifou Nikiema, pour se maintenir.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
