Au congrès extraordinaire du 7 décembre dernier, les sanctions prises par le congrès extraordinaire du 22 septembre 2019 contre les militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont été rapportées. « C’est donc chose faite ! Nous avons rapporté les sanctions, signe de notre sens du dépassement des positions individuelles pour l’intérêt supérieur du CDP. Nous avons organisé le congrès pour répondre aux exigences de l’unité et de la cohésion militante afin d’affronter ensemble les défis du moment et de l’avenir », a fait savoir Achille Tapsoba, premier vice-président du parti, en conférence de presse le lundi 9 décembre 2019 à Ouagadougou.
Le président d’honneur du parti, Blaise Compaoré a souhaité que les sanctions soient rapportées. Il ne l’a pas fait en méconnaissance des instances du parti, à en croire Achille Tapsoba. Le congrès, relève-t-il, a donné le pouvoir au président d’honneur du parti, de convoquer n’importe quelle instance du parti. « Il peut s’autosaisir des questions liées à la vie du parti », explique M. Tapsoba, insistant sur le fait qu’aucun ordre ne leur a été donné de rapporter les sanctions. « Le président d’honneur a, au contraire, souhaité que l’on rapporte les sanctions afin de permettre aux différents camarades de rentrer dans les rangs », a-t-il ajouté.
Pour ce faire, la direction du parti n’avait pas une autre sanction particulière à prendre vis-à-vis des sanctionnés, selon le principal conférencier. La direction, poursuit-il, doit mettre en œuvre les décisions du congrès, à savoir, réintégrer les sanctionnés, chacun à son rang et à son grade précis, chacun dans les organes et les instances auxquels il appartenait, et rappeler désormais la qualité du militant en les convoquant et en les invitants aux différentes activités et aux instances du parti, et cela, de façon claire.
Le président d’honneur doit « de prendre acte et en tirer les conséquences »
De la question des plaintes déposées en justice par certains militants du parti, il est ressorti que lors de la session du bureau politique national (BPN) qui a préparé et convoqué le congrès du samedi 7 décembre passé, il a été donné de constater l’effectivité de la mise en œuvre des recommandations faites par le président d’honneur du parti, Blaise Compaoré, à l’endroit des sanctionnés. Ces recommandations disaient aux sanctionnés de se tenir prêts pour réintégrer le parti. Les concernés qui avaient déposé une plainte en justice contre le parti devrait « immédiatement » la retirer, selon les recommandations du président d’honneur.
« Là également, le BPN a constaté qu’en matière de retrait des plaintes, Rasmané Daniel Sawadogo et son groupe qui avaient pu ester le parti en justice, ont, par le biais de leurs avocats, produit une copie de la lettre du président du tribunal de grande instance, lui demandant, purement et simplement, de bien vouloir retirer les plaintes qu’ils avaient déposées en justice. Par contre, Mahamadi Koanda et son groupe nous ont fait parvenir à travers leurs avocats, une simple copie d’une lettre à l’objet de demander au président du tribunal de grande instance, un retrait d’instance et non un retrait de plainte, qui demandait au juge de suspendre pour le moment la mise en œuvre de la plainte », a rappelé Achille Tapsoba. Mais, malgré ce fait, les congressistes ont accepté la levée des sanctions de Mahamadi Koanda et de son groupe, conformément aux recommandations du président d’honneur qui devrait, en ce qui le concerne, « prendre acte et en tirer les conséquences ».
Janvier 2020, date buttoir pour le choix du candidat du parti
Au cours du congrès du 7 décembre dernier, les congressistes se sont penchés sur la question du choix du candidat du parti pour les échéances électorales à venir. Mais, selon les textes du parti, « tout candidat doit justifier d’un militantisme actif ». C’est sous cette condition que se fera le choix du prochain candidat aux élections à venir. Les congressistes, en ce qui les concerne, ont souhaité que le candidat du parti aux élections de 2020 soit désigné au plus tard à la fin du mois de janvier 2020. Ils ont aussi lancé un appel à la mobilisation générale pour sonner le rassemblement de toutes les ressources humaines du parti, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur afin de conjuguer leurs forces pour faire face aux défis actuels et à venir.
Armand Kinda
Minute.bf