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vendredi 19 avril 2024

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Emile Paré: « Les élections se tiendront coûte que coûte le 22 novembre et elles seront couplées »

Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) tient son congrès d’investiture de son candidat à la présidentielle de 2020. Le candidat n’est personne d’autre que le président en exercice, Roch Marc Christian Kaboré. www.minute.bf a approché Dr Pargui Emile Paré alias le Chat noir du Nayala pour qu’il s’exprime non seulement sur l’investiture du candidat mais également sur les questions d’actualité nationale.

Minute.bf: La cérémonie de ce jour consacre l’investiture de votre candidat à la présidentielle de 2020. Quelle symbolique revêt cet événement?

Si vous avez bien suivi le discours du président du parti, le président Roch est le candidat naturel du MPP jusqu’en 2025 parce que le programme que nous lui avons donné, que nous avons adopté en 2015, « bâtir avec le peuple un Burkina Faso de progrès économique et social, de liberté et de justice », ce n’est pas en 5 ans que nous allons bâtir ce Burkina Faso. On avait déjà la vision que le président Roch Kaboré parte pour deux mandats et ce programme est un programme pour deux mandats. Et évidemment la constitution lui enlève la limite, à savoir qu’il n’a que deux mandats possibles pour le président du Faso.
Donc il est naturel que le MPP lui accorde sa caution en tant que son candidat pour les élections de 2020. Du point de vue des infrastructures, des écoles, du capital humain, de la modernisation de l’administration et de la relance de l’économie, ce n’est pas en 5 ans qu’on peut faire toutes ces mesures structurelles. Et comme il est sur la bonne pente, la bonne voie, au vu de son bilan de 5ans, il est donc naturel que l’on présente le candidat Roch comme le candidat du MPP pour qu’il puisse achever un certain nombre de chantiers auxquels il tient et auxquels le MPP s’est engagé à bâtir.
Le MPP est un mouvement. Feu le président Salifou Diallo l’a toujours dit, le MPP scientifiquement n’est pas un parti mais un mouvement. C’est même un front du point de vue historique.

Le MPP est formé de plus de 8 partis fusionnés. J’étais président d’un parti le Mouvement du Peuple pour le Socialisme (MPS), il y a d’autres partis dont la CNPP de Boli Moussa, l’UDPS de Djézouma, plus les démissionnaires attitrés du CDP dont le trio magique. Mais, lorsqu’ils ont démissionné, ils l’ont fait contre l’absence de liberté, l’absence de démocratie au sein de leur ancien parti. De ce point de vue, au niveau du MPP, la démocratie interne est là, la liberté de penser du citoyen aussi est là. C’est cette combinaison que jusqu’à présent, certains citoyens ne comprennent pas.

On peut être dans un parti et ne pas être d’accord sur certaines vues. Mais on peut l’exprimer tant que ça ne fragilise pas le parti. Du point de vue des positions que je prends, je ne vois pas en quoi ces positions fragilisent le parti. Bien au contraire, je pense que mes positions renforcent le parti. Lorsque je vois des insuffisances du parti, en tant que Secrétaire à la formation politique, donc, un des orienteurs idéologiques, je me dois de signaler cela pour que le parti puisse corriger. Je ne fais pas de l’opposition interne en tant que tel.

Report des législatives

Il est dit dans le parti que tant qu’une grande question n’a pas été décidée au niveau du parti, les militants sont libres de l’apprécier. Par exemple, on demande le report des élections, ça n’a pas été discuté au parti et si on demande mon avis, je suis très clair, les élections se tiendront coûte que coûte et à bonne date le 22 novembre et elles seront couplées. C’est une décision historique, consensuelle de la classe politique. Quand je vais développer une idée comme cela, on va dire que je suis contre les députés ou que je suis contre les initiateurs de la reforme du report des élections. Mais il y a des questions politiques où on n’a pas besoin de se référer au parti, chercher l’unanimité avant de se prononcer. Pour moi, sur les grandes questions comme le coronavirus, le terrorisme, je ne pense pas que ça y est dans le programme de Roch quand il prenait le pouvoir. Regardez bien son programme, il y a combien de mots sur le terrorisme. Donc il est normal qu’on ait des positions quelques fois divergentes dans la marche pour régler ces grandes questions. Je suis très content de pouvoir faire sortir des sons qui ne semblent être acceptés par tous. Je sens que ces sons que je sors, le président, la direction du parti en tiennent compte comme des critiques constructives. Parce qu’il faut qu’on évite l’unanimisme, c’est ça qui casse les partis. Le professeur Joseph Ki-Zerbo disait, « touk guili plus yeel ka ye, ça donne těn kúúm ».

Votre apréciations sur les accusations de fraudes électorales par le Directeur de centre de formation de l’UPC.

Moi en tant que Directeur Général (DG) du centre international de formation politique Kwamé N’Kruman qui est le centre de formation du MPP, si je devrais intervenir, je ne rentre pas dans la politique politicienne. Un DG d’un centre, c’est pour enseigner sur des valeurs politiques et non pour faire la politique politicienne. Alors que lui, il semble jouer à la politique politicienne. Sans aucune preuve scientifique, pratique, il dit que le MPP entretient des officines sécrètes pour frauder. Ça c’est durant les campagnes pour les candidats en perte de vitesse. Je pense qu’il ferait mieux de se consacrer à la formation politique et idéologique des militants de l’UPC que de rentrer dans une campagne électoraliste qui n’a aucun sens pour un directeur de centre. Le MPP, en ma connaissance n’a aucune officine. D’ailleurs, les gens qu’on attrape pour les fraudes par-ci et par-là, le camarade Simon Compaoré a été clair : c’est une élection qui va jusqu’à la base. Il y a des initiatives locales, individuelles que certains veulent prendre pour se faire élire mais ces initiatives, pour un directeur de centre, il doit savoir que ça n’engage que les auteurs, ça n’engage pas le parti. Nous n’avons pas besoin de frauder, nous avons gagné les élections législatives, présidentielle et municipales sans fraude. La preuve, les prétendants contre le président Roch Kaboré ont tous reconnu que les élections étaient transparentes et ont tous reconnu sa victoire. Ils ont tous reconnu également la victoire du MPP et pour la première fois dans notre pays, un parti est au pouvoir et il n’a pas la majorité parlementaire absolue pour diriger. C’est de la démocratie. Est-ce qu’au temps de Blaise Compaoré, on pouvait imaginer le CDP en train d’être en faute de majorité parlementaire ? Bien au contraire, c’est 80.3 ; plus de 2/3 de l’Assemblée nationale. Mais, sous notre magistère, la CENI, ce n’est pas nous. Nous n’avons ni le président de la CENI, ni la majorité de la CENI. Comment peut-on nous reprocher de fraude ? et avec des cartes biométriques bien sécurisées. Même si tu pars t’inscrire 20 fois, il y aura un élagage des anciennes listes. Donc si ton nom sort dans les nouvelles réinscriptions, ton ancienne carte est périmée : ça c’est un dispositif scientifique qui est connu. Je ne sais pas ce qu’il va apprendre aux militants de l’UPC, sauf apprendre à faire de la démagogie.


Lorsqu’on veut tuer son chien, on l’accuse de rage. J’ai toujours été constant dans ma carrière politique pour tous ceux qui me connaissent. Celui qui suit le Dr Emile Paré depuis sa carrière politique estudiantine et dans le mouvement politique, je suis constant. Je refuse une discipline staliniste où on ne peut pas dire le contraire. Cette position m’a fait quitter pas mal de partis. Je suis un militant du mouvement communiste de ce pays, nous avons dû quitter des mouvements à cause de l’absence de démocratie interne. C’est toujours le chef qui a raison, il faut suivre le chef sans murmures ni hésitations.

J’ai été un des premiers à quitter l’ODPMT en 1989. Ce qui m’a valu une affectation à Gaoua. Mes camardes comme feu Salifou Diallo, Simon Compaoré sont restés pour quitter en 2014 pour la même raison qui m’avait poussé à partir parce que je leur avais dit que tôt ou tard ils vont quitter parce que ce parti là n’est pas un parti démocratique. J’ai évolué avec le Pr Joseph Ki-Zerbo, j’étais à l’Assemblée nationale. J’ai quitté le PDP et je ne me suis même pas présenté aux élections qui ont suivi. J’ai été candidat aux élections présidentielles 2 fois, en 2005 et en 2010. J’ai fusionné en 2014 avec le MPP pour un contrat clair : qu’il y ait la liberté politique, la liberté de débat, de position à l’intérieur du parti parce que c’est un mouvement. Et deuxièmement sur la base d’un programme politique clair, centré sur la sociale démocratie. A partir de ce moment, je ne vois pas où je suis en quête de poste.

Je critique depuis longtemps donc, ce n’est pas parce que je vais me taire qu’on va me donner un poste. Et ce n’est pas parce que je parlerai qu’on va me donner un poste. Moi, je ne suis pas un chercheur de poste. Si j’étais un chercheur de poste, je pouvais me taire calmement, le président Roch Kaboré va m’appeler pour me nommer ministre. Même en parlant, je peux être ministre. De ce point de vue, ce n’est pas parce qu’on ne m’a pas donné un poste que je critique, je suis constant avec moi-même.

Mes dernières critiques face aux frasques du conseiller spécial du président, est-ce que j’ai besoin de parler pour qu’on m’appelle ? c’est le fond de ce que je dis que les gens doivent analyser ou bien la personne de Emile ? Donc moi je dis: Le chien aboie, la caravane passe.

Propos recueillis par Franck Michael Kola

Minute.bf

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