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Entrepreneuriat : « j’invite la jeunesse burkinabè à avoir le goût du risque » Dr Lassané Zongo

Le Dr Lassané Zongo, pharmacien de formation, titulaire d’un Master en management et gestion des entreprises et par ailleurs président du séminaire international de formation Ouagadougou (SIFO) a accordé un entretien à minute.bf, ce mercredi 20 mars 2019. Comment s’engager dans l’entrepreneuriat ? La réponse dans cet entretien.

Minute.bf : Parlez nous du SIFO, de quoi s’agit-il et d’où vous est venue l’idée d’organiser ce séminaire de formation?
Lassané Zongo: Le SIFO a vu le jour en 2016. En ce moment, j’étais toujours en Algérie dans le cadre de mes études. A l’époque, nous avons remarqué qu’il n’y avait pas de formation du genre au Burkina Faso. Nous avons donc initié le projet pour participer à la formation de la jeunesse burkinabè. On avait remarqué également que l’État en son temps envoyait beaucoup de gens ailleurs pour participer à des formations professionnelles. Nous nous sommes dis pourquoi ne pas initier une formation pareille ici plutôt que d’amener des gens se faire former à l’extérieur du pays.

Minute.bf : parlez nous de la formation, à quoi consiste-elle ?

LZ: nous venons de finir la quatrième édition générale qui s’est tenue les 23 et 24 février passé. Nous avons deux types de formations que nous donnons maintenant à nos bénéficiaires. Nous avons une session générale et une session spéciale. Le session générale est faite de modules généraux et ouverte à tout le monde. Quand aux formations spéciales, ce sont des sessions de formations sur des modules spécifiques. Notre formation s’intéresse le plus au domaine de l’entrepreneuriat. La raison est que l’enseignement reçu dans nos écoles ici ne donne pas le bagage nécessaire aux apprenants leur permettant de s’auto-employer. C’est dans ce sens que nous avons initié le SIFO en vue de donner une formation complémentaire à la jeunesse burkinabè afin qu’elle ait le bagage nécessaire pour la mise en place de leurs propres entreprises.

Minute.bf: donc, vous formez la jeunesse à l’auto-emploi ?

LZ: tout à fait, nous formons la jeunesse burkinabè pour qu’à l’issue de cette formation, chacun puisse se lancer étant plus confiant dans le monde de l’entrepreneuriat et de l’auto-emploi. Que la fonction publique ne soit plus le seul recours de la jeunesse et que chacun puisse au moins mettre en place une activité qui lui permettra de mieux vivre.

Minute.bf: quels sont les bagages necéssaires à la création d’une entreprise?

LZ: La connaissance, c’est la base de toute chose. Pour créer une entreprise, il faut avoir l’idée d’abord. L’idée est plus importante en entrepreneuriat que tout le reste. Mais pour avoir l’idée, il faut avoir la connaissance. Beaucoup pensent que pour créer une entreprise, il faut avoir tout d’abord le financement, ce qui n’est pas le cas. Le financement est certes nécessaire, mais il faut tout d’abord une idée de ce qu’on veut faire.

Minute.bf : Est-ce que le climat burkinabè des affaires est propice à accueillir les jeunes entre preneurs ?

LZ: Il est clair que dans notre pays, le climat des affaires n’est pas propice à la création d’entreprise. Mais, c’est nous de travailler ensemble pour surpasser ces handicaps là et pouvoir nous auto-employer. C’est vrai que dans certains pays, le climat est nettement plus propice à la mise en place des mini-entreprises et microprojets mais, ici, ce n’est pas le cas. Il n’y a pas mal de blocus qui nous freinent et nous empêchent de pouvoir mettre en place nos entreprises. Il appartient également à l’État de créer un climat propice au développement des entreprises. l’État ne peut pas employer tout le monde on le sait, mais, il doit encourager la jeunesse dans l’auto-emploi.

Minute.bf : le samedi 23 février dernier se tenait la 4ème édition générale du SIFO, quel bilan faites- vous de cette 4ème édition ?

LZ: A l’issue de la formation, on était vraiment très satisfait. C’était une formation qui s’est organisée autour de deux thèmes. Le premier thème traitait d’intelligence financière et le second montrait les différents axes de montage d’un projet et d’un buisness plan. Al’issue de la formation, nous avons été très satisfaits, nous avons totalisé 180 participants; 180 potentiels entrepreneurs burkinabè. Nous avons également demandé aux participants de nous évaluer à la fin de la formation, et toutes les fiches d’évaluation ont montré que les gens sont satisfaits de la qualité de la formation. Donc, on organisera la 5ème édition en février mars 2020.

Minute.bf: Quels sont vos mots d’encouragement à l’endroit de la jeunesse burkinabè qui désire entreprendre?

LZ: j’invite la jeunesse burkinabè à avoir le goût du risque car, comme ont le dit, qui ne risque rien n’aura rien. J’invite donc la jeunesse à prendre le risque de se lancer dans le monde entrepreunerial, parce qu’on voit qu’actuellement, le manque d’emploi est en train de prendre une grande ampleur au Burkina. On ne peut plus compter sur la fonction publique. Il faut explorer d’autres domaines et le domaine le plus sûr pour moi, c’est celui de l’entrepreneuriat. J’invite la jeunesse à se lancer. Tous ceux qui ont les moyens en tout cas, à se lancer dans l’auto-emploi. Ce n’est pas impossible, si dans d’autres pays, des gens se sont lancés et ont pu réussir, alors nous pouvons nous aussi faire comme eux. L’entrepreneuriat, c’est un sacrifice, il faut risquer.

Minute.bf: quel est votre dernier mot?

LZ: Mon dernier mot, c’est d’inviter la jeunesse burkinabè à participer aux formation du SIFO. Comme le dit Arnaud Boti, « la formation est l’essence de tout succès « . Il faut qu’on recherche la connaissance. C’est l’étape la plus importante vers toute chose.

Propos recueillis par Nourdine Conseibo.

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