Le Ministère des Infrastructures et du Désenclavement, en collaboration avec l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), organise du 17 au 21 février 2025, une formation au profit des agents des 12 arrondissements de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Cette initiative met en avant la méthode Do-Nou, une technique japonaise innovante reconnue pour son efficacité dans l’entretien et la réhabilitation des routes. À cet effet, une séance de démonstration des étudiants a été effectuée, ce jeudi 20 février 2025 à Ouagadougou.
La méthode Do-Nou, qui signifie littéralement « sac de sable » en japonais, est une technique qui utilise des matériaux locaux pour stabiliser et entretenir les routes. Cette technique repose sur des principes écologiques et durables, utilisant la main-d’œuvre locale, la terre et d’autres ressources naturelles accessibles.
Selon le Secrétaire général du Ministère des Infrastructures et du Désenclavement, Téwendé Jean Wenceslas Kyelem, contrairement aux méthodes traditionnelles qui peuvent nécessiter des matériaux coûteux ou des techniques complexes, le Do-Nou se concentre sur la simplicité et l’efficacité. Aussi, cette technique permet, dit-il, l’utilisation de techniques respectueuses de l’environnement, car elle ne nécessite aucune machine.
« C’est une méthode ancestrale et assez simple qui permet de construire des routes, d’entretenir des routes en terre et de construire des pistes. La particularité, c’est que cette méthode n’est pas mécanisée. Nous souhaitons nous approprier cette méthode afin de l’utiliser sur l’ensemble du pays », a déclaré Téwendé Jean Wenceslas Kyelem.
Le transfert de technologie entre l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et le Ministère des infrastructures, témoigne si besoin est, de la bonne santé des relations entre les deux pays, a ajouté M. Kyelem.
En effet, Takemichi Kobayashi, responsable résident de la JICA, s’est réjoui de « l’impact positif » des pratiques japonaises au Burkina Faso. Takemichi Kobayashi, a souligné l’importance d’un partenariat accrue entre le Burkina Faso et le Japon, pour le développement des infrastructures routières. Il a rassuré de l’engagement du Japon auprès du Burkina Faso pour des projets impactant la société burkinabè.
Pour pratiquer le Do-nou, il faut identifier un site, une route dégradée qui nécessite sa mise en œuvre, ensuite mobiliser la population. « Cette technique demande un leadership dégagé. Le travail se fait avec des hommes. Donc il faut savoir les manager. On utilise un sac contenant de la terre qu’on compacte. Tout cela suivant une règle simple », a expliqué le formateur Sirice Sylvain Nacoulma.
Au cours de la formation, les agents ont réalisé une séance de démonstration pour illustrer la mise en œuvre pratique de la méthode Do-nou. Cette présentation a permis, non seulement, de visualiser les étapes du processus, mais aussi d’évaluer l’engagement des participants et leur capacité à appliquer les nouvelles compétences acquises.
Précisons que la méthode Do-nou permet l’entretien et la construction des pistes rurales et les voiries urbaines par les habitants des communes en vue d’un développement participatif. Cette technique se pratique sur des terres non-argileuses et pouvant supporter jusqu’à 25 tonnes de charges. Bien construites, par la méthode Do-nou, les routes peuvent tenir 5 à 10 ans.
En rappel, le Japon participe à plusieurs projets d’infrastructures au Burkina Faso. Le pays a construit le boulevard des Tensoba à Ouagadougou et participe à la mise en œuvre de bien d’autres projets en cours au Burkina Faso.
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Mathias Kam
Minute.bf
