Malgré la sensibilisation l’excision est un phénomène qui a la peau dure en Afrique plus précisément au Burkina Faso. La pratique fait légion dans la quasi-totalité des régions du Pays. L’excision est l’ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres, avec ou sans ablation des grandes lèvres de l’appareil génital de la femme. Bon nombre de femmes excisées vivent avec l’ablation de ces parties de leur corps. Aussi, des Organisations non gouvernementales telles que l’ONG Saida International, Voix de Femmes ainsi que l’association AWA envisagent lancer une campagne dénommée « Leur protection c’est toi », en 2022 au Burkina Faso. C’est en réalité une campagne qui vise à sensibiliser sur le phénomène de l’excision, mais aussi à former des médecins et sages-femmes burkinabè à la reconstitution clitoridienne en Allemagne. Il s’agira pour eux d’offrir des soins de réparation clitoridienne à des femmes victimes d’excision au Burkina Faso.
« Nous prévoyons une campagne de sensibilisation contre les mutilations génitales féminines et une campagne de reconstitution clitoridienne sur les victimes des mutilations génitales féminines », a dévoilé d’entame Elody Tiendrebeogo, Coordinatrice de Saida international.
Il est question pour ces trois structures de mener à bien un projet qui vise à sensibiliser sur les méfaits de l’excision, de faire des interventions chirurgicales pour reconstituer le clitoris des femmes qui n’en ont plus à cause de l’excision, mais aussi de former des médecins et des sages-femmes burkinabè à ce type d’intervention chirurgicale (en Allemagne) afin qu’ils reviennent retransmettre le savoir-faire ici au Burkina.
Concrètement selon Elody Tiendrebeogo, « cette campagne va se dérouler à travers une caravane de sensibilisation dans les écoles et les lieux publics de Ouagadougou à Koupéla. Aussi, simultanément pendant cette phase de sensibilisation, il y aura la de formation en Allemagne pour 3 chirurgiens et 2 Sages-femmes burkinabè.
À en croire Simone Schawrz de l’ONG Saida, les prestations pour la reconstitution clitoridienne vont se dérouler après 2022 au CHU Bogodogo et seront gratuites, car subventionnées par les ONG Saida. A l’entendre, au Burkina, ces interventions chirurgicales ne vont concerner que les femmes ayant atteint au moins l’âge de la majorité.
De ses estimations, le coût provisoire de ce projet s’élève à environ 100 millions de francs CFA.
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf
Merci d’avoir parlé de reconstruction … Plasticienne engagée, j’ai réalisé une oeuvre sur le sujet des mutilations sexuelles intitulée « Infibulation », que j’ai pu présenter à 400 lycéens français pour la Journée des Femmes 2018 et 2019. Le dialogue fut incroyable avec des élèves qui découvraient cette pratique barbare.
Quand l’art permet de parler directement des MGF et d’ouvrir le débat.