« Mettre fin à l’exploitation et aux abus sexuels en ligne » : c’est l’intitulé du nouveau rapport d’Equality Now pour mette fin à ce type de pratique via les réseaux sociaux. Le rapport a été produit avec l’aide à la recherche juridique de TrustLaw, le service mondial pro-bono de la Fondation Thomson Reuters et le soutien à la publication Thomson et Reuters.
« L’exploitation et les abus sexuels en ligne augmentent à un rythme alarmant dans le monde », constate Equality Now dans son rapport qui à contrario, relève que « les lois internationales et nationales n’ont pas suivi l’évolution de la technologie ». Conséquence, « les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables » aux exploitation et abus sexuels en ligne, car, argue Equality Now, « les délinquants profitent de la discrimination sexuelle et structurelle inhérente à [notre] société patriarcale ».
Cette donne doit changer selon Equality Now en prenant en compte dans l’exploitation des abus sexuels en ligne, « le toilettage en ligne, la diffusion en direct d’abus sexuels, le matériel d’exploitation sexuelle d’enfants, la coercition et l’extorsion sexuelles en ligne et les abus sexuels basés sur des images ». Le rapport a, en effet souligné que « les prédateurs utilisent de plus en plus les médias sociaux et les plateformes de jeux en ligne pour cibler des victimes potentielles, car ses plateformes offrent l’anonymat et fonctionnent sous une réglementation très limitée ». Toute chose qui engendre l’ampleur de ce phénomène « largement inconnu en raison du grand nombre de cas non signalés ».
L’observation des lois et politiques en lien avec l’exploitation et les abus sexuels en ligne et ce, en discussion avec des survivants, des militants et des avocats s’engageant activement auprès des survivants de cette pratique en ligne. Equality Now dans son rapport estime que les « lois internationales et nationales n’ont pas suivi l’évolution de la technologie et qu’il n’y a pas un seul instrument contraignant qui définit et aborde spécifiquement l’exploitation et les abus sexuels en ligne ».
Aussi, Equality Now a-t-il établi à travers son rapport, « un manque de législation cohérente et de lois adoptées au niveau international », rendant « extrêmement difficile l’obtention d’un recours juridique ». Equality Now conclu alors à « une tension inhérente entre les droits et libertés numériques et le droit à la protection et à la sécurité contre l’exploitation et les abus sexuels en ligne, et les réglementations sur les fournisseurs de services numériques et les plateformes sont incohérentes et ne font souvent pas assez pour protéger les utilisateurs contre l’exploitation et les abus sexuels en ligne ».
Ainsi, Equality Now en appelle à une action globale de la part de la communauté internationale, des gouvernements et des fournisseurs de services numériques pour aborder l’exploitation et les abus sexuels en ligne. Précisément, Equality Now recommande à la communauté internationale d’ « élaborer et adopter des normes internationales contraignates; examiner et mettre à jour les lois et instruments internationaux et régionaux pour s’assurer qu’ils sont alignés sur la réalité de l’ère numérique ; mener des recherches et des analyses à jour sur l’exploitation et les abus sexuels en ligne ».
Aux gouvernements, Equality Now pense qu’ils devraient « examiner et mettre à jour la législation et les politiques pour protéger pleinement les personnes vulnérables contre les exploitations et abus sexuels en ligne; renforcer les capacités nationales pour faire face à cette pratique; collaborer avec d’autres parties prenantes clés, y compris les organisations de la société civile et les fournisseurs de services numériques ».
Aux fournisseurs enfin, le rapport indique qu’ils doivent « appliquer une approche des droits de l’homme dans les politiques et les pratiques pour protéger les utilisateurs contre les préjudices; collaborer avec d’autres parties prenantes y compris les organismes chargés de l’application de la loi, les organisations de la société civile et les gouvernements »
Minute.bf