L’Association action toi et moi Burkina Faso a organisé une conférence de presse, le samedi 18 mai 2024 à Ouagadougou, pour interpeller le Président de la transition, le Capitaine Ibrahim Traoré. Cette association demande une indemnisation à l’État, après l’expropriation du domaine d’une des leurs par le gouvernement.
Lors du Conseil des ministres du 8 mai dernier, au titre du ministère en charge de l’économie, le gouvernement a adopté un rapport « relatif à un projet de décret déclarant d’utilité publique urgente, le projet de construction d’un établissement d’enseignement post-primaire et secondaire général à Bonheur-ville au secteur 31 dans l’arrondissement n°7 de la commune de Ouagadougou au profit du ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales ». Selon le Conseil des ministres, l’adoption de ce décret permet l’expropriation dudit terrain pour cause d’utilité publique en raison de manque et/ou une insuffisance d’infrastructures en vue de la construction d’un établissement post-primaire et secondaire général à Bonheur-ville.
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Pour Saïd Ouattara, porte-parole de cette association, même si l’État est dans son plein droit, c’en est aussi son devoir de prévoir une réparation, surtout que la propriétaire est en règle vis-à-vis de la justice. « Un espace qui lui appartient, des jeunes l’y ont empêchée (la propriétaire, ndlr) de construire depuis 2017. Les topographes et les maçons ont été menacés de mort et les premiers travaux vandalisés avant que le gouvernement ne lui dépossède du terrain. Si le gouvernement juge que c’est d’utilité publique, qu’il s’approprie le terrain, nous ne pouvons rien dire, mais qu’il (l’État, ndlr) dédommage, au moins, la propriétaire. Elle a investi des dizaines de millions de F CFA dans cet espace », a laissé entendre Saïd Ouattara.
Cette association appelle donc à la « bienveillance » du président de la Transition pour avoir la réparation. « La propriétaire du terrain, Awa Bonkoungou/Nikiema, est membre de notre association. Même si elle n’en était pas une, c’est du devoir public de défendre la bonne cause. Elle a mené des actions citoyennes en faveur des jeunes de Bonheur-ville. Nous ne disons pas que le gouvernement n’a pas raison. Mais, ce que nous réclamons, c’est juste une réparation », ont-ils fait savoir.
En attendant, les conférenciers ont rassuré de leur soutien à la transition et disent être mobilisés pour la réussite des assises nationales qui consacreront « une nouvelle vie à la transition ».
Mathias Kam
Minute.bf
C’est bien de demander un dédommagement si on est en règle vis-à-vis de la loi. Mais pour ce qui est du terrain, il y a élément de questionnement. Sur la base des papiers que j’ai vu, la dame n’est pas totalement en règle. En ce qui concerne les investissements, la population l’avait suggéré de ne pas commencer car elle n’avait présenté aucun permis d’exploitation. Les actions en faveur de la jeunesse de bonheur ville, je m’inscris en faux. C’est du mensonge, M. Ouattara ment, pour nous les jeunes, on ne l’a connais même pas ! Les menaces de mort, nous demandons des preuves à M. Ouattara.
Maintenant au gouvernement d’apprécier la situation.
Nous remercions les autorités pour cette justice rendue. Nous présentons tous nos vœux de réussite des assises nationales