Dans une lettre ouverte au Président du Faso, des organisations de la société civile (OSC) reviennent sur « l’imperieuse nécessité d’ouvrir les frontières terrestres », qui, faut-il rappeler, ont été formées depuis mars 2020 pour cause de Covid-19.
LETTRE OUVERTE À S.E.M Roch Marc Christian KABORE, Président de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’UEMOA
Le Burkina Faso à l’instar de plusieurs pays de l’UEMOA pour empêcher la propagation de la Covid-19 dans la sous région, a été contraint d’adopter le 20 mars 2020 la fermeture de ses frontières terrestres. Véritable coup dur pour les populations, cette décision quoique difficile a fini par être acceptée tant l’objectif était la préservation de la santé des Burkinabè et des habitants des pays voisins.
16 mois après la mise en œuvre de cette mesure, il est objectif aujourd’hui de reconnaître qu’elle a largement atteint ses limites. Le flux de personnes à nos différentes frontières surtout avec la Côte d’Ivoire n’a jamais pris fin. Dans une clandestinité qui serait encouragée par des passeurs et des forces de l’ordre, les populations continuent de faire l’aller retour de nos frontières au péril de leurs vies. Il suffit de se référer aux reportages et autres enquêtes produits par la presse Burkinabè sur le sujet.
À analyser de près la baisse considérable du nombre de personne touchée actuellement par la Covid-19 au Burkina Faso et dans la sous région, il s’avère nécessaire en concertation avec vos pairs des pays voisins, d’ouvrir les frontières terrestres assorti de la présentation d’un résultat négatif au test Covid-19 comme il est le cas depuis plusieurs mois avec les voyageurs empruntant l’avion.
S.E.M Roch Marc Christian KABORE, Président de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’UEMOA,
Il sied que nous vous rapportions le ressenti d’une forte frange de la population sur cette continuité de fermeture des frontières terrestres pendant que l’espace aérien quant à lui est ouvert depuis plusieurs mois. Les populations considèrent cette situation comme une injustice criarde. Pendant que le gouvernement, les instances sous régionales et régionales permettent, par la force de la loi à la classe sociale riche de voyager par le biais de l’avion de pays en pays dans l’espace CEDEAO et UEMOA, un blocus est érigé pour empêcher la grande masse de la population modeste de se déplacer par les frontières terrestres. Pour caricaturer, nous disons que face à cette maladie qui touche au même degré toutes les couches sociales, l’autorité a décidé de prendre cause pour les « Burkinabè teint clair au détriment des Burkinabè teint noir ».
S.E.M Roch Marc Christian KABORE, Président de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’UEMOA,
Nous tenons cependant à saluer la proposition de la partie Burkinabè au 9eme TAC en cours en Côte d’Ivoire d’inscrire la question de l’ouverture des frontières ivoiro-burkinabè parmi les thèmes qui seront débattus.
Excellence, en votre qualité actuelle de Président de la Conférence des Chefs d’État de l’UEMOA, nous souhaitons que vous meniez un plaidoyer auprès de vos pairs pour la réouverture des frontières terrestres. De la réouverture des frontières dépend la relance de l’économie de nos pays très fragilisée par l’avènement de la Covid-19.
Ont signé :
Convergence Citoyenne et Panafricaine (CCP)
Ousmane SO
Président
Alliance pour la Défense de la Partie (ADP)
Abraham BADOLO
Président