Les responsables des 36 marchés et yaars de la ville de Ouagadougou qui ont été fermés à cause du Covid-19 se sont rencontrés le vendredi 27 mars 2020 au siège national du Conseil national de l’Economie informelle du Burkina Faso (CNEI-BF) pour faire le point des mouvements et associations de commerçants présents sur le site de ces différents marchés et yaars. Les premiers responsables de ces marchés ont appelé les commerçants au respect des consignes édictées par le ministère en charge de la santé pour lutter contre le Covid-19.
Le CNEI-BF a voulu rassurer tous ses membres de sa disponibilité à porter le plaidoyer pour qu’une solution rapide assortie de mesures d’accompagnement soit trouvée dans les plus brefs délais pour atténuer la situation que vivent tous les commerçants frappés par cette mesure. Dans un premier temps, il s’agira, selon Saïdou Zangré, Secrétaire général (SG) du CNEI-BF, du suivi de l’évolution de la maladie avec le ministère de la santé, pour une réouverture desdits marchés avant le 20 avril 2020, dès que la situation le permettra. Deuxièmement, le conseil entend accompagner ses membres ayant contractés des prêts auprès des banques et institutions de micro finance à l’occasion de l’exercice de leurs activités commerciales. « Cet accompagnement pourrait concerner un allègement des conditions de remboursement sur la période de la fermeture des marchés et yaars », indique Saïdou Zangré.
Le CNEI-BF voudrait aussi rassurer ses membres opérant dans la conduite des taxis dans la ville de Ouagadougou, également touchés par la mesure, de sa disponibilité à faire le plaidoyer pour porter les préoccupations qui leur sont spécifiques. Le conseil a manifesté sa solidarité aux familles des occupants les plus démunis des 36 marchés et Yaars affectés, par la remise ce 27 mars 2020, de 5 tonnes de vivres, constitués essentiellement du riz. « Le choix des bénéficiaires de cette action de solidarité sera fait par le biais de leurs responsables », a précisé M. Zangré.
Enfin, dans cette lutte contre le Covid-19 qui a déjà fait 9 décès au Burkina Faso sur 180 cas confirmés à la date du 26 mars 2020, le CNEI-BF a invité tous ses membres à « faire preuve de discipline, de civisme et de patriotisme, afin de ne pas déporter leurs activités sur les sites d’autres marchés non concernés par la mesure ». Toute chose qui, déplore le SG du CNEI-BF, pourrait amener l’autorité à adopter de nouvelles mesures pour la fermeture des marchés et yaars. Il exhorte les commerçants à poursuivre et à suivre l’application des consignes données par le ministère de la santé, dans leurs domiciles et quartiers respectifs.
« Nous verrons comment accompagner les populations »
« Personne ne veut la fermeture des marchés. C’est une mesure mondiale car le virus doit nous amener à changer de comportement. Nous le faisons pour soutenir le gouvernement à vaincre cette maladie », a, pour sa part, signifié Salifou Nikiema, président du CNEI-BF. Il a demandé un accompagnement du gouvernement, du patronat et de la chambre de commerce aux commerçants. « Rien que ce matin, au moins 5 personnes m’ont signifié qu’elles n’ont rien à manger », a confié M. Nikiema qui a insisté sur un accompagnement en faveur des commerçants dont certains n’avaient que des activités qui leur permettaient de vivre au jour le jour.
Sur la question des mesures d’accompagnement demandées par le CNEI-BF en faveur des commerçants, en conférence de presse ce vendredi 27 mars 2020 à Ouagadougou pour faire le point de l’évolution de la maladie au Burkina Faso, le ministre Remis Fulgance Dandjinou, porte-parole du gouvernement, a fait savoir qu’une évaluation a été faite sur les différents secteurs et des mesures sont en train d’être évaluées avec le ministre du commerce pour atténuer l’impact économique de la fermeture des marchés et de toutes les autres mesures adoptées par le gouvernement pour endiguer la propagation de la maladie. « Nous verrons comment accompagner les populations », a-t-il assuré.
Armand Kinda
Minute.bf