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jeudi 18 avril 2024

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FESPACO 2021 : « Lingui, les liens sacrés », un film qui retrace certaines problématiques féminines dans la société

Le film « Lingui, les liens sacrés » du réalisateur tchadien Mahamat- Saleh Haroun a été projeté dans la matinée de ce mercredi 20 octobre 2021 dans la salle de Ciné Burkina, en marge du FESPACO 2021. L’œuvre est un long métrage de 87 minutes qui aborde les faits de société tels que le viol, l’avortement, l’excision, etc.

« Lingui, les liens sacrés » est l’histoire d’une dame du nom de Amina qui fut rejetée par sa propre famille parce qu’elle est tombée enceinte hors mariage. Par la suite, Amina a donné naissance à une jeune fille du nom Mariam. A la grande surprise de Amina, Mariam à son tour est tombée enceinte à l’âge de 15 ans et fut exclue de son l’école.

L’auteur de la grossesse est leur voisin Brahim, une soixantaine aux cheveux blancs qui faisait également la cour à Amina. Ne voulant pas que sa fille vive la même situation d’exclusion sociétale, Amina tente le tout pour le tout pour faire avorter Mariam. Apres plusieurs tentatives par tous les moyens possibles, elle va enfin arriver à faire avorter sa fille clandestinement à cout d’un million de Franc CFA chez une sage-femme.

Mame Woury Thioubou

Mahamat- Saleh Haroun a travers ce film aborde la question féminine notamment l’avortement qui est condamné par la religion mais aussi par loi au Tchad.

Mame Woury Thioubou est une réalisatrice sénégalaise. Pour elle, le film de son confrère Tchadien est d’actualité et le sujet (avortement) en vaut la peine d’en parler. « Je vois le film comme un plaidoyer pour la femme. La question de l’avortement est traitée dans nos sociétés de telle sorte que les femmes sont exclues des instances de décision. Une femme qui a été violée doit avoir le droit de dire je ne veux pas porter cet enfant et je pense que Lingui va porter ce message à tout le monde. A certaines circonstances, l’avortement est légitime parce que l’homme qui a enceinté est libre et c’est la femme qui va porter la grossesse pendant 9 mois ensuite élever l’enfant », a-t-elle expliqué.

Juliette Congo, députée

La députée Juliette Congo a également suivi le film. Elle reconnait que dame Amina a souffert de certaines injustices sociales mais elle n’est pas d’accord pour l’avortement. « Elle a été violée, ce n’est pas de sa faute mais la faute aux adultes. Un adulte bien éduqué ne doit pas regarder une fille dehors qui a l’âge de sa fille et penser qu’il peut aller avec cette dernière à l’acte sexuelle. J’aurai été à sa place on n’avorte pas parce qu’elle peut mourir. Le fait qu’elle soit exclue de l’école doit aussi interpeller les encadreurs parce que la fille ne s’est pas enceintée seule. Si elle avait été écoutée à l’école, elle aurait pu gérer le problème autrement », a-t-elle martelé.

Godefroy Bazié, cinéphile, estime que le réalisateur a fait une belle œuvre avec une dénonciation des tares de la société à l’appui mais reste à savoir si le message sera reçu dans la société avec une bonne note dans un contexte où l’intégrisme gagne du terrain

« Lingui, les liens sacrés » faut-il le rappeler est en compétion parmi les 17 films pour l’étalon d’or Yennega pour ce FESPACO 2021.

Mouni Ouédraogo
Minute.bf

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