Le Ministère de la culture chargé de faire la bâtisse du mausolée Thomas Sankara, en collaboration avec le Comité international mémorial Thomas Sankara (CIM-TS), a organisé dans la soirée du jeudi 27 février 2025, à Ouagadougou, une conférence-débat. Cette initiative qui s’inscrit dans les activités connexes de la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), a permis de passer à la loupe, « la vision cinématographique du feu le Président Thomas Sankara ».
Le président Thomas Sankara, au-delà de son combat contre l’impérialisme et son attachement au panafricanisme, avait une vision holistique du développement social, économique mais aussi et surtout culturel. Au plan de la Culture, donnait-il une attention singulière au 7e art qu’il considérait comme un véhicule de changement social et de promotion de la culture africaine. C’est cela qui a été décortiqué lors de la conférence débat sur la vision cinématographique de l’homme.

Cette conférence, a insisté Etienne Lompo, le coordinateur du projet de construction du Mausolée Thomas, s’inscrit dans le cadre de divulgation de l’ensemble des idéaux de Thomas Sankara. « Nous avons organisé cette conférence pour faire connaitre toutes les idées novatrices que Sankara a pu apporter à travers le cinéma pour que notre pays puisse se développer et pour que ses idées, le panafricanisme, se propagent à travers le monde », a-t-il soutenu.
Pour le Président du Mémorial Thomas, le Colonel-major à la retraite Daouda Traoré, Thomas Sankara n’a pas voulu faire du FESPACO un instrument politique, mais un outil de promotion de l’industrie cinématographique. « Sankara, c’était la joie aussi. Pour lui, les caméras, les cinéastes devraient bien mener le combat du peuple pour le développement », a-t-il relevé.

Le président du Mémorial a poursuivi en soulignant que « Sankara a donné une dimension populaire au FESPACO ». « C’est avec lui (Sankara, ndlr), dit-il, qu’on a vu la rue marchande d’autres activités connexes menées dans le cadre du FESPACO ».
Abondant dans le même, Sita Tarbagdo, a fait remarquer que c’est sous Sankara que le FESPACO est devenue une plateforme majeure pour le cinéma africain et ses professionnels.

Saluant la contribution de l’homme au rayonnement de la culture burkinabè et africaine, il a indiqué que Thomas Sankara a utilisé́ le cinéma pour apprendre le peuple à chérir l’art. Pour lui, le Président Sankara a fait « du cinéma outil pour éduquer politiquement son peuple sur les échanges culturels avec les autres peuples ».
Aussi, M. Tarbagdo a soutenu que Thomas Sankara a travaillé à la « décolonisation du cinéma africain », en lui donnant « un visage africain ». « À quoi cela nous servirait d’amener tout un peuple à rêver d’un univers qu’il n’atteindra pas puisqu’il n’est même pas utile qu’il cherche à l’atteindre ? (…). Nous sommes contre cela. Le cinéma, alliance entre le son et l’image, est, pour nous, un vecteur utile en Afrique parce que nous sommes une culture de l’oralité », a-t-il répété Sankara, pour soutenir son argumentaire.

Des explications de Sita Tarbagdo, la politique promotionnelle du cinéma par les autorités du Conseil national de la Révolution (CNR) s’est traduite aussi par l’organisation et la tenue de multiples festivals ou semaines de films dans les grandes villes du pays. Il s’agit entre autres, les festivals de films cubains, français, soviétiques…
En rappel, cette conférence débat s’est tenu en marge de la 29e édition du FESPACO dont la cérémonie de clôture interviendra le samedi 1er mars 2025 au Palais des Sports de Ouaga 2000 avec la remise des prix aux différents lauréats de l’édition.
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Jean-François SOME
Minute.bf