Le film documentaire long métrage « Loin de moi la colère », du réalisateur ivoirien Joël Akafou, a été dévoilé aux cinéphiles, le lundi 24 février 2025 à Ouagadougou, à l’occasion du FESPACO 2025. Ce documentaire de 93 minutes, tourné sur 7 ans, replonge les cinéphiles dans les douleurs de la crise ivoirienne en 2011. Le réalisateur invite, à travers ce film, au pardon et à la paix.
En compétition pour un prix dans la catégorie documentaire long métrage, le film « Loin de moi la colère », réalisé par Joël Akafou, constitue une plongée « réelle et poignante » dans les événements tragiques qui ont marqué la Côte d’Ivoire pendant la crise post-électorale de 2011. Ce conflit, qui a été l’un des plus violents que les Ivoiriens aient connus, a laissé des cicatrices profondes dans la société ivoirienne, tant sur le plan individuel que collectif.
Au cœur du récit du film, Ziglo, un village situé à l’ouest de la Côte d’Ivoire, frappé par cette guerre post-électorale de 2011. Des maisons en ruine, des familles déchirées, des blessures invisibles, mais profondément ancrées dans les cœurs. C’est dans ce chaos que se lève Maman Jo, femme au courage exemplaire, déterminée à reconstruire non seulement des murs, mais surtout des vies. Son combat : réunir les communautés déchirées, qu’elles soient Guérés, Mossis, Lobis, hommes ou femmes, tous marqués par la perte d’êtres chers et de leurs biens.
Durant 93 minutes, le documentaire ne se contente pas seulement de retracer les faits et événements, mais aussi cherche à explorer les émotions et l’impact humain de cette période tumultueuse. Joël Akafou utilise des témoignages, des images réelles, pour illustrer les souffrances et les divisions engendrées par la crise.
Toutefois, le réalisateur fait le choix délibéré de placer le thème du pardon au cœur de son récit. En effet, alors que les blessures sont encore présentes dans les cœurs, Joël Akafou encourage les spectateurs à réfléchir sur la nécessité de réconciliation et de dialogue dans un pays qui aspire à une paix durable. « Le message est clair : le pardon est la clé qui libère les âmes. Il faut apprendre à vivre avec son bourreau d’hier pour pouvoir avancer ensemble. Le pardon est divin. Personne ne peut voir dans le cœur de l’autre pour dire qu’il a pardonné. On guérit petit à petit. On accepte de guérir en acceptant que l’autre, c’est moi, et moi, c’est l’autre », a-t-il souligné.
Le réalisateur a annoncé une tournée très imminente dans toutes les 33 régions de Côte d’Ivoire. Il s’agira pour lui et son équipe, de prêcher la cohésion sociale et la paix auprès des populations. Joël Akafou nourrit l’espoir que son film participera à la cicatrisation des plaies encore vives. « Nous voulons croire que les prochaines élections en Côte d’Ivoire se passeront dans la paix. Que plus jamais nous n’ayons à revivre ces heures sombres », a-t-il espéré.
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Mathias Kam
Minute.bf
