En marge de la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), l’association Taafé Vision a organisé, le mercredi 5 mars 2025, une séance de pitch au profit de dix jeunes femmes porteuses de projets cinématographiques. Baptisée « Artivisme », cette initiative visait à promouvoir ces projets afin de susciter l’intérêt de potentielles productrices.
Elles étaient dix jeunes réalisatrices à présenter leurs projets de films lors de cette activité. Pendant environ 15 minutes, chacune d’elles a exposé l’histoire de son projet devant un public composé d’acteurs du monde du cinéma. Excision, violences basées sur le genre, terrorisme, viol ou encore maltraitance juvénile sont autant de thématiques abordées par ces cinéastes en devenir. À l’issue des présentations, les exposantes ont répondu aux questions du public, occasion, pour elles, d’approfondir leurs synopsis et de convaincre les éventuels partenaires.

Selon Adjaratou Bancé, présidente de l’association Taafé Vision, cette activité s’inscrit dans le cadre de la deuxième édition du projet « Le genre s’invite au FESPACO », soutenu par le ministère en charge de la Culture avec pour objectif d’amplifier la voix des femmes dans cet événement phare du cinéma africain. « Cette séance de pitch est dénommée ‘Artivisme’. L’artivisme, c’est l’art qui est activiste. Nous avons dix femmes qui ont été formées à l’écriture et à la réalisation de films. Et nous leur donnons l’occasion de pitcher leur projet pour le présenter à d’éventuels producteurs », a expliqué Mme Bancé.
Au-delà de cette séance de pitch, plusieurs autres activités ont été organisées par Taafé Vision lors du FESPACO 2025, selon la présidente de cette association. Un panel sur la représentation des femmes dans les films a permis de discuter de l’image de la femme véhiculée dans le cinéma africain et des impacts de cette représentation sur la société.

Taafé Vision a animé également un stand genre au FESPACO et développé le projet « FESPACO Ado », financé par Equipop. « Ce programme propose des projections adaptées aux élèves et met en avant des films réalisés par des femmes. À travers ces films, nous discutons des droits des femmes, de la citoyenneté et de la cohésion sociale. Ce sont des projets de courts-métrages fictionnels développés depuis l’année dernière au sein de Taafé Vision », a précisé Mme Bancé.
Parmi les participantes à la séance de pitch, Miguelle Sanon, actrice-comédienne et scénariste, a présenté un projet traitant des violences émotionnelles et de l’abus de confiance. « Il s’agit d’un homme très spirituel qui manipule émotionnellement sa femme, jusqu’à ce que la situation prenne une tournure tragique. Elle met fin aux jours de son bourreau, mais de façon malencontreuse », a-t-elle expliqué.

Miguelle Sanon dit saluer l’initiative de Taafé Vision, qui, dit-elle, lui a permis de se former en scénario et en réalisation. « C’est un plus. On nous donne la possibilité de concrétiser nos projets. Cette initiative est vraiment à louer. Elle permet de mettre les femmes en avant et d’exploiter nos potentiels intellectuels », a-t-elle ajouté.
Créée en 2017, l’association Taafé Vision œuvre pour une plus grande représentativité des femmes dans l’industrie cinématographique. Avec son initiative, « Le genre s’invite au FESPACO », elle entend poursuivre son engagement en faveur d’un cinéma plus inclusif et équitable.
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Oumarou KONATE
Minute.bf