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samedi 20 avril 2024

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Film « Thomas Sankara l’humain » : « La révolution était bonapartiste », témoigne Soumane Touré

« Thomas Sankara l’humain », c’est le titre du film documentaire de 2 h30 minutes du réalisateur et journaliste Richar Tiéné. Le film a été projeté et présenté au grand public ce 15 octobre 2020, date rappelant l’assassinat du père de la révolution burkinabè, Thomas Sankara, le 15 octobre 1987.

Le film retrace la vie de Thomas Sankara, passée au peigne fin par des proches parents, d’anciens compagnons de celui-ci, d’anciens collaborateurs, et d’anciens acteurs politiques d’alors.

Dans le film, on dit de l’homme, un travailleur acharné, désintéressé, intègre, au service du peuple et de la nation burkinabè. Le témoignage du frère cadet de Sankara, Pascal Sankara dans ce film en dit long sur l’intégrité du révolutionnaire. « Je vous préviens, ce pouvoir, ce n’est pas le pouvoir de notre famille. Donc, il ne faut pas vous attendre à quelque chose de moi ». Tels étaient les propos tenus par Thomas Sankara à l’endroit de sa famille, a relaté Pascal Sankara.

Pour bien d’autres témoignages dans ce film comme celui de Basile Guissou, ancien collaborateur de Sankara, l’homme est pratiquement « le géniteur » du Burkina Faso. « Le pays lui doit son nom donc son identité, il l’a mis sur orbite sur l’échiquier mondiale », dit-il.

Les tares de la révolution qui font de Sankara un Humain

Mais le film reconnaît en la révolution également des tares imputables à Sankara lui-même. Les dérives et les exécutions sommaires du Comité de Défense de la Révolution (CDR), le langage parfois osé du leader de la révolution et un certain bonapartisme ont été reprochés au capitaine Sankara par la lecture de quelques témoins de l’époque.

Soumane Touré, militant du Parti africain pour l’indépendance (PAI) à l’époque de la révolution ne mâche pas ses mots quand il témoigne dans ce film. « La Révolution était un régime Bonapartiste (autocratique), du début jusqu’à la fin du Conseil national de la Révolution (CNR), ils n’ont jamais voulu discuter avec les travailleurs. Ils sont venus, ils voulaient faire la force aux gens. C’est ce qui n’a pas marché », s’est-il lâché.

Harouna Ouédraogo, un cinéphile à l’issue de la projection n’était pas du tout d’accord avec certains témoignages négatifs à Sankara, donnés dans le film « Thomas Sankara l’humain ». « J’exhorte les intellectuelle burkinabè d’être souvent honnête et dire la vérité et j’invite les témoins de l’histoire à raconter leur version des faits au lieu de mourir avec de vrai témoignage qui ne se sauront jamais », a plaidé ce cinéphile.

Et à l’auteur de conclure pour dire que « Thomas Sankara l’humain » est un film qui a pour objet de montrer que l’homme en fin de compte était humain, donc « susceptible de commettre des erreurs malgré son mérite ».

Hamadou Ouédraogo

Minute.bf

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